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1ere RÉPUBLIQUE

 

 

 

 

 

 

Ire République

Régime sous lequel la France a vécu de septembre 1792 à mai 1804.
Une nouvelle assemblée, la Convention nationale, est élue au suffrage universel le 20 septembre 1792. Le lendemain, les députés abolissent la royauté, qui avait étérenversée le 10 août (→ journée du 10 août) et proclament la République.
Les décrets de la Convention sont dès lors datés de l'an I de la République. Le régime se veut démocratique, avec la Constitution de l'an I (1793), non appliquée. Deux factions politiques s'affrontent à la Convention : les Girondins, qui sont des républicains modérés, et les Montagnards, plus radicaux et centralisateurs. Cette lutte débouche sur les journées des 31 mai au 2 juin 1793, qui marquent le triomphe des Montagnards. La plupart des Girondins périssent sous la guillotine.
Les Montagnards mettent en place un gouvernement révolutionnaire, le Comité de Salut public, dominé par Danton, puis, après la chute de celui-ci, le 10 juillet 1793, par Robespierre. En septembre 1793, ils instaurent la Terreur.
En juillet 1794, les républicains modérés reprennent le pouvoir. Une nouvelle Constitution est adoptée (Constitution de l’an III) et un nouveau régime, le Directoire, est mis en place.
Après le coup d'État de brumaire an VIII (novembre 1799), la Constitution de l'an VIII établit en fait la dictature de Bonaparte, qui se mue en monarchie par le sénatus-consulte du 18 mai 1804, dit aussi Constitution de l'an XII.

 

 DOCUMENT   larousse.fr    LIEN

 

 
 
 
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RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES

 

 

 

 

 

 

risques naturels et technologiques


Événements à caractère de catastrophe, probables mais non forcément prévisibles, dus soit au déchaînement des forces de la nature (risques naturels), soit à la proximité d'activités humaines dangereuses (risques technologiques).


La nature et l'homme
Les risques naturels varient selon les continents, selon le sol et le sous-sol, le relief et le climat. Il n'y a pas de séisme sans zone de faille ou de cyclone loin des mers tropicales. Ce sont des risques généralement indépendants de l'intervention humaine. Cependant, la densité de population et l'urbanisation en sont des facteurs aggravants dans les régions volcaniques, dans les bassins fluviaux et dans les zones côtières.
Les risques technologiques sont pour leur part des risques permanents ou accidentels, directement liés à l'activité de l'homme, qui peut les aggraver par son imprévoyance ou au contraire les limiter par des mesures de sécurité préalables. Ces risques peuvent avoir des conséquences graves pour la santé des individus, pour leurs biens ou pour l'environnement.
En réalité, la société moderne accepte de plus en plus difficilement le risque en raison de son coût humain et financier. On cherche à l'identifier, à le prévenir et à le diminuer. À cette fin, une nouvelle discipline se développe : la cindynique (du grec kindunos, « danger »). Les cindyniques sont des experts du danger.
Le coût de quelques catastrophes récentes


LE COÛT DE QUELQUES CATASTROPHES RÉCENTES
Nature de la catastrophe    Pays ou région (date)    Coût estimé (en euros*)
Inondations
Chine (été 1998)
30 milliards
Tremblement de terre
Région d'Izmit en Turquie (août 1999)
2 milliards
Ouragan Floyd
Côte est des États-Unis (septembre 1999)
2,5 milliards
Tremblement de terre
Taïwan (septembre 1999)
1 milliard
Typhon Bart
Sud du Japon (septembre 1999)
3 milliards
Tempêtes Lothar et Martin
Europe de l'Ouest (décembre 1999)
8 milliards
Tsunami
Asie du Sud-Est (décembre 2004)
7 milliards (dont 624 millions pour le secteur de la pêche et de l'aquaculture)
Ouragan Katrina
La Nouvelle-Orléans (août 2005)
24 milliards
Tremblement de terre
Cachemire (octobre 2005)
6 milliards
* Il s'agit du coût des dommages assurés. Le coût économique global des catastrophes est parfois cinq ou six fois supérieur.
Les risques naturels
Définition

La notion de risque naturel se distingue de celle de phénomène naturel. Les phénomènes naturels peuvent être de nature atmosphérique (froid, chaleur, orages violents, tempêtes, rayonnement solaire, inondations, avalanches…) ou géologique (séismes, activités volcaniques, inondations, mouvements de terrain, raz de marée…). Un risque naturel découle de la conjonction d'un phénomène naturel (aléatoire) et de la présence de biens ou d'activités vulnérables. Ainsi, un orage de très forte intensité entraîne un risque faible dans une zone déserte ou peu habitée, tandis que des pluies d'intensité moyenne peuvent provoquer des dommages considérables si elles surviennent dans des villes.
En France, la notion de catastrophe naturelle, telle qu'elle définie par la loi n° 92-665 du 16 juillet 1995, est liée à l'existence de dommages importants ayant eu pour cause déterminante « l'intensité anormale d'un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour prévenir ces dommages n'ont pu empêcher leur survenance ou n'ont pu être prises ». L'état de catastrophe naturelle est constaté par un arrêté ministériel qui détermine les zones et les périodes où s'est produite la catastrophe.

Les catastrophes naturelles sont, en dehors des maladies, les événements qui provoquent le plus grand nombre de victimes et les dommages les plus importants : dans le monde, de 1980 à 1990, elles ont coûté la vie à plus de 8 millions de personnes, bouleversé l'existence d'au moins 2 milliards d'autres et entraîné des dégâts matériels immédiats supérieurs à 75 milliards d'euros. On constate d'ailleurs depuis 1970 une augmentation régulière du nombre annuel des catastrophes naturelles dans le monde, et des dégâts qu'elles provoquent, sans doute plus en raison des facteurs anthropiques (dûs à l'action de l'homme, comme l’extension des zones urbanisées et des activités dans les zones exposées, les déboisements massifs, etc.) que de l'augmentation de l'intensité ou de la fréquence des phénomènes. Certains experts avancent que cette « accumulation notable d'événements atmosphériques extrêmes peut être une indication que le réchauffement global conduit à une exacerbation des risques de catastrophes naturelles dans de nombreuses régions » et qu'il « devient quasi inévitable qu'une poursuite des changements climatiques causés par l'homme amène plus de phénomènes naturels extrêmes et par là plus de pertes importantes dues aux catastrophes. »
Typologie des risques naturels

Une forêt en feu
Ce type de risque tient à la manifestation, avec une intensité anormale, d'un agent naturel sur une région habitée. Sont dits risques naturels :
– les inondations dues à la crue d'un fleuve ou à la saturation des nappes phréatiques ;
– les ruissellements de boue, notamment sur des pentes fragilisées par la déforestation, les glissements ou effondrements de terrain ;
– les feux de forêt ;
– les éruptions volcaniques (→ volcan) ;
– les séismes, dans la proximité des zones de friction des plaques tectoniques ;
– les raz de marée et les tsunamis ;
– les cyclones et, dans les régions continentales, les tornades ;
– les avalanches, masses de neige ou de glace en mouvement ayant une vitesse supérieure à 1 m/s ;
– les pluies diluviennes, comme celles de la mousson ou celles qui résultent de l'influence du courant tropical El Niño.
Les catastrophes climatiques liées à El Niño en 1982-1983
Catastrophes climatiques liées à « El Niño » en 1982-1983

La fin de l'année 1982 et le début de l'année 1983 ont été marquée par nombreuses catastrophes climatiques liées à « El Niño » :
– Philippines : sécheresse dans le sud du pays ;
– Indonésie : sécheresse ;
– Polynésie : cyclones ;
– Pérou (nord du pays) : 3 m d'eau en six mois et la Chosica détruite par un torrent de boue ;
– Salvador : cyclone sur le littoral ;
– Brésil : pluies diluviennes ;
– Argentine : 20 000 km2 de terres inondées ;
– États-Unis : tempêtes et fortes précipitations dans l'Utah, tornades dans l'est du Texas. Le Mississippi déborde et inonde 240 000 ha de terres ;
– France : tempête. Inondations dans le Sud-Ouest et dans la vallée de la Saône ; inondation dans le Pays basque ;
– Afrique : très grande sécheresse dans toute la région du Sahel et en Éthiopie ;
– Inde : sécheresse sur une zone où vivent 260 millions de personnes ;
– Australie : sécheresse et tempêtes de sable ;
– Japon : cyclone ;
– Chine : inondations dans le Sud.

Catastrophes naturelles d’envergure exceptionnelle

De toutes les catastrophes naturelles qui se sont produites, l'une des plus meurtrières a été le tsunami du 26 décembre 2004 en Asie du Sud-Est, provoqué par un séisme sous-marin dont l'épicentre était situé au large de Sumatra – l'un des plus violents jamais enregistrés dans le monde, avec une magnitude de 9 sur l'échelle ouverte de Richter. Entraînant la destruction de 580 000 habitations, le tsunami a fait plus de 230 000 morts (dont 50 000 disparus) et 500 000 blessés sur le littoral principalement de l'Indonésie (132 000 morts), mais aussi de la Thaïlande, du Sri Lanka, de l'Inde et des îles Maldives, et a fait sentir ses effets jusque sur la côte orientale de l'Afrique. Son coût économique à court et long terme est également d'une exceptionnelle ampleur. En mars 2011, le tsunami qui a suivi le séisme de magnitude 9 au Nord-Est du Japon a causé la mort et la disparition de plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Le 29 août 2005, l'ouragan Katrina, qui a touché les côtes de la Louisiane (États-Unis), a provoqué la destruction immédiate de plus de 5 500 maisons dans les quartiers bas de La Nouvelle-Orléans, puis la rupture de digues qui a elle-même entraîné la formation d'un flux marin dévastateur.
Le 12 mai 2008, un séisme de magnitude proche de 8 sur l’échelle de Richter a ravagé l’ouest de la Chine (région de Chengdu, dans le Sichuan), faisant avec ses répliques (de magnitude supérieure ou égale à 6 sur l’échelle de Richter) près de 90 000 victimes et détruisant plus de 350 000 édifices.
Maîtrise des risques naturels
Vulnérabilité
De nombreuses régions du monde sont vulnérables aux risques naturels :
– zones de montagne (Himalaya, Alpes, cordillère des Andes…) ;
– zones de confrontation de plaques tectoniques (plaques Afrique contre Europe, plaques Inde contre Asie, arc circum-Pacifique…) ;
– zones tropicales génératrices de cyclones ;
– vallées alluviales (Nil, Mississippi, fleuves chinois) ;
– pays de mousson (Bangladesh, Inde, Asie du Sud-Est).


– En France, les régions les plus vulnérables sont les départements et territoires d'outre-mer (forte zone sismique aux Antilles; volcans en Guadeloupe, Martinique et Réunion; cyclones; inondations; érosion, etc.), les Alpes et les Pyrénées (avalanches, inondations, mouvements de terrain, séismes), les vallées alluviales, les zones karstiques (régions calcaires comme dans le sud du Massif central et le Sud-Est), les régions d'anciennes cavités souterraines (Nord, Normandie, Aquitaine, Île-de-France), etc. Plus de 10 500 communes françaises sont vulnérables aux avalanches, séismes, mouvements de terrain et inondations par débordement de cours d'eau.


 

Prévoir l’imprévisible
Les phénomènes naturels étant imprévisibles, les hommes se sont généralement installés sans en tenir compte (en particulier le long des cours d'eau) et les ont d'abord perçus comme un bienfait de la terre nourricière ou l'expression de forces surnaturelles. Les interrogations des philosophes du xviiie s. (Voltaire et son poème sur le désastre de Lisbonne) traduisent les premières tentatives d'accommodation et de transformations permises par les progrès de la science. Mais ce n'est qu'au milieu du xxe s., lorsque les mécanismes des phénomènes naturels ont commencé à être mieux connus (grâce, par exemple, à l'hypothèse de la tectonique des plaques, aux progrès de la géologie ou à l'application des probabilités aux observations) et que les agglomérations humaines se sont considérablement développées, que les risques naturels sont devenus une des données de l'aménagement du territoire.
Les caractéristiques de la plupart des phénomènes naturels sont telles que la probabilité de leur survenance décroît lorsque augmente leur intensité : plus une catastrophe naturelle est forte, plus elle est rare. Pour certaines d'entre elles, comme les crues ou les mouvements de terrain, des lois mathématiques liant une de leurs caractéristiques (par exemple le débit d'un cours d'eau ou la hauteur du plan d'eau) à la probabilité de dépassement d'une intensité ont pu être établies ; ainsi, sur la Loire à Orléans, le débit d'une crue survenant en moyenne une fois tous les 10 ans est de 3 000 m3/s, alors que le débit d'une crue survenant en moyenne une fois tous les 100 ans est de 6 400 m3/s. Toutefois, de telles lois ne peuvent être déduites que d'observations, donc de mesures qui doivent être nombreuses et précises pour les rendre fiables, surtout pour les phénomènes rares. Des modèles physiques réduits de la réalité permettant d'imiter certains phénomènes naturels peuvent également être réalisés pour la conception d'ouvrages ou de travaux. Les différentes études des scientifiques peuvent aider à la compréhension, à la prévision et à la prévention des catastrophes naturelles.
→ climatologie, météorologie, sismologie, tectonique, volcan.
La prévision s'appuie en premier lieu sur l'historique des phénomènes naturels (causes, fréquence, déroulement, intensité, conséquences) et sur les études géologiques : des modèles sont élaborés, qui précisent par exemple des trajectoires ou des élévations de niveau.
L'espace au secours de la Terre

Radiotélescope et interférométrie
Mais, de plus en plus, c'est la technologie spatiale qui est mise à contribution : avant la catastrophe, pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens grâce aux observations satellitaires ; pendant la catastrophe, pour fournir une aide aux services de la sécurité civile et aux équipes de sauvetage grâce aux télécommunications spatiales, qui permettent de désengorger les réseaux terrestres. Ainsi, la prévision des cyclones s'est généralisée en même temps que les satellites d'observation météorologiques. De même, la prévision des tremblements de terre, des éruptions volcaniques et des tsunamis fait appel à des micro-satellites tels que ceux qui sont utilisés dans le cadre de la mission Demeter pour caractériser les signaux électromagnétiques associés à ces phénomènes. Outre l'imagerie satellitaire, la technique de l'interférométrie radar est sollicitée pour la cartographie des déplacements de plaques tectoniques et celle des failles les plus importantes.
La Charte internationale Espace et Catastrophes, entrée en vigueur le 1er novembre 2000, prévoit la mise en commun de leurs ressources en images au service de la prévision par l'Agence spatiale européenne, le Centre national d'études spatiales, l'Agence spatiale canadienne, l'Organisation indienne de recherche spatiale et la National Oceanic and Atmosphere Administration, aux États-Unis.
Les procédures de prévention des catastrophes
La prévention des risques naturels (gérée, en France, depuis 2001, par le Comité interministériel de prévention des risques naturels majeurs) a pour objectif de limiter les pertes humaines et les dommages matériels.
Protection des populations
La protection des populations résulte de la mise en place de dispositifs d'alerte. Être averti à temps du danger de survenance d'un phénomène naturel implique :
– l'existence d'un service public ou d'un organisme chargé de ce travail ; il ne s'en constitue pas facilement, en raison de la responsabilité importante qui leur incombe et du coût financier ;
– la connaissance des signes avant-coureurs des catastrophes (par exemple, relation entre l'intensité des pluies et la hauteur d'eau dans les rivières) ; elle n'est pas toujours facile à établir (tremblements de terre) ;
– l'observation des phénomènes à des intervalles de temps suffisamment rapprochés pour ne pas manquer ces signes précurseurs ; des progrès significatifs ont été obtenus grâce aux mesures automatiques, au développement des transmissions et à l'emploi de l'informatique.


Protection des habitations
Cette prévention passe notamment par une meilleure gestion de l'urbanisme dans les zones les plus menacées. En France, un plan de prévention des risques naturels (PPR), établi sous la responsabilité de l'État, délimite les zones sujettes à un risque naturel : il permet d'interdire tout type de construction sur ces zones, ou d'en réglementer l'usage ; il définit aussi les mesures à prendre par les collectivités publiques et les particuliers. Le PPR est subordonné à une enquête publique et à l'avis du conseil municipal ; il fait ensuite l'objet d'un arrêté préfectoral.
Protection des infrastructures
La protection, des infrastructures résulte pour sa part de la mise en place d'innovations architecturales (constructions antisismiques) et de travaux de sécurisation des terrains (ouvrages paravalanches, bassins de rétention des eaux de crues, bandes coupe-feu, débroussaillage ou reboisement, etc.). Les différentes mesures techniques de prévention sont adoptées spontanément par les entreprises ou imposées par les autorités administratives. Les matériels retenus doivent répondre à certaines conditions de fiabilité et de sécurité (circuits et appareils électriques antidéflagrants ou à sécurité intrinsèque), des mesures localisées doivent être intégrées dans la conception du procédé de fonctionnement (détection d'élévations de température, de frottements, de concentrations anormales et dispositifs d'arrêt d'urgence). L'ensemble de ces dispositions doit permettre que la défaillance d'un élément du dispositif s'avère insuffisante pour être à l'origine d'un processus accidentel.
En milieu industriel (nucléaire, chimique, biotechnologique), la prévention implique la réalisation d'une étude des dangers présentés par l'installation, le recensement des diverses catégories de défaillances possibles (y compris par malveillance ou attentat). Elle doit se traduire par diverses mesures : double système de vanne, confinement des produits qui peuvent s'échapper accidentellement, etc. Des cuvettes étanches placées sous les réservoirs et canalisations de liquides à la température ordinaire peuvent jouer ce rôle ; des enceintes de confinement physique (par exemple en béton résistant aux conséquences d'un incendie ou d'une explosion) peuvent assurer cette fonction face à des émanations gazeuses toxiques ou explosives.
Dans le domaine des biotechnologies, la dispersion de micro-organismes dans l'environnement peut être prévenue par des dispositions d'ordre physique (travail en cellules étanches, salles « blanches » à air filtré avec sas d'entrée/sortie pour les personnels et les matériels). Un confinement « biologique » peut aussi être utilisé : les micro-organismes mis en œuvre au cours des réactions et manipulations sont alors modifiés pour les rendre inaptes à synthétiser un produit (souvent un acide aminé) indispensable à leur survie, empêchant ainsi toute multiplication.
L'éloignement des installations dangereuses des immeubles d'habitation ou recevant du public ressortit également à la prévention. Ces distances d'isolement, établies de longue date dans l'industrie pyrotechnique et pour les stockages de chlore et d'ammoniac, doivent l'être pour les gaz de pétrole liquéfiés.
Assurances et responsabilités

En France, les conditions d'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles sont prévues par la loi du 13 juillet 1982. Les souscripteurs d'un contrat d'assurance dommages ou perte d'exploitation peuvent être indemnisés si l'événement donne lieu à une déclaration d'état de catastrophe naturelle. L'initiative en revient aux pouvoirs publics, qui en font le constat par arrêté interministériel publié au Journal officiel. Le financement de cette forme de solidarité résulte de la surprime payée pour chaque contrat (habitation, automobile ou autre). La Caisse centrale de réassurance permet d'équilibrer les risques entre les compagnies. Ainsi 3 milliards de francs (457 millions d'euros) ont été versés par l'État en 1999, année de grandes catastrophes (avalanche de Montroc, cyclones de Guadeloupe et de Martinique, inondations dans le Midi, tempête de décembre).
Il arrive que l'on recherche des responsabilités individuelles, quand une faute humaine est à l'origine de la catastrophe ou en a aggravé les conséquences. Des personnes physiques ou morales peuvent alors être condamnées pour mise en danger de la vie d'autrui : ce peut être le cas de skieurs hors piste qui déclenchent une avalanche ou d'autorités qui accordent des permis de construire au mépris des règles de précaution.
Les risques technologiques
Définition et enjeux
Distingué du risque naturel, indépendant des activités humaines, le risque technologique découle de l'action de l'homme à travers l'existence d'ouvrages, l'exploitation d'installations artificielles ou l'exercice d'activités économiques.
Le « risque technologique majeur » est un enjeu à la fois par les conséquences directes sur les personnes, les biens et l'environnement, mais aussi par les conséquences indirectes et les effets déstabilisants sur les systèmes industriels et sociaux. Ainsi, les grands accidents technologiques connus (explosion de la poudrerie de Grenelle en 1794, plus de 1 000 morts ; catastrophe minière à Courrières en 1906, au moins 1 200 morts ; rupture du barrage de Malpasset en 1959, 424 morts ; incendie de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, etc.) ont entraîné – outre des pertes en vies humaines, des dégâts matériels et des pertes économiques – des remises en cause de certaines pratiques industrielles ou de procédures techniques (contrôle de leur mise en œuvre, notamment).
Les accidents industriels récents – Seveso (Italie, 1976), pas de victimes, mais de nombreuses personnes intoxiquées ; Mexico (Mexique, 1984), plus de 500 morts ; Bhopal (Inde, 1984), environ 8 000 morts dans les deux premières semaines qui ont suivi la catastrophe ; Tchernobyl (1986), 56 morts directement imputables à la catastrophe, et des milliers de personnes intoxiquées ; Toulouse (2001), 30 morts – ont également révélé la très grande sensibilité du public aux accidents impliquant les industries nucléaire et pyrotechnique, la chimie et la pétrochimie avec des produits communs tels le chlore et l'ammoniac, les gaz de pétrole liquéfiés et les gaz combustibles, les hydrocarbures ou le développement des biotechnologies (crainte de la dissémination de micro-organismes modifiés qui auraient des effets pathogènes et contribueraient à la rupture de certains équilibres écologiques). Ces secteurs d'activités, associés à ceux des grands ouvrages (barrages) et aux transports des matières dangereuses, constituent des risques technologiques majeurs. Ceux-ci concernent, en France, les barrages de plus de 20 m de hauteur, les installations nucléaires (centrales nucléaires, usines de fabrication et de retraitement de combustibles) et les usines chimiques visées par les directives communautaires « Seveso » : la première, datant de 1982, « relative aux risques d'accidents industriels majeurs », a été suivie en 1996 d'une nouvelle directive, « Seveso II », élargissant le champ des activités concernées et durcissant les obligations des industriels. En 2001, le nombre des sites à haut risque, dits à « seuils hauts », s'élevait à environ 400, tandis que 1 250 sites étaient couverts par la classification « Seveso II ».
D'autres risques technologiques sont qualifiés de « diffus » ou « domestiques », telles les intoxications ou asphyxies dues au défaut de fonctionnement de chauffe-eau au gaz (plus de cent décès par an en France). Malgré leur nombre, ils n'ont pas le retentissement des accidents technologiques majeurs ; ils peuvent susciter des interventions au niveau du contrôle des produits mis en vente, mais généralement pas de remise en cause de procédés industriels, ni d'émotion publique ou de mouvements de société. Enfin, le thème des pluies acides, qualifié de « risque au ralenti », témoigne aussi de la naissance d'appréhensions dont la perception rejoint également celle du « risque majeur », même si les manifestations de ce risque n'ont pas la rapidité ou la brutalité de l'accident technologique, la rupture de barrages, l'incendie ou l'explosion.
Le risque technologique majeur se caractérise donc par la juxtaposition d'un inconvénient ou d'un dommage potentiel et d'un niveau de conscience de l'ampleur et des causes du danger tel qu'il peut mener à des mouvements populaires, qui peuvent se traduire par une déstabilisation du tissu social ou par la remise en cause de certaines technologies.
Typologie des risques technologiques
Le risque industriel
Il est propre aux activités qui consistent à fabriquer, à transformer ou à stocker des matières dangereuses (explosifs, défoliants, produits corrosifs ou inflammables). Il s'observe principalement dans les secteurs de l'industrie chimique et pétrochimique. L'agroalimentaire est concerné tant du point de vue du stockage que de la consommation de produits tels que les engrais et les farines animales (→ encéphalopathie spongiforme bovine). L'industrie du vivant est également concernée en raison des risques de dissémination de germes infectieux dont elle peut être la source soit par accident, soit par fait de guerre (la guerre bactériologique), soit encore par attentat (→ bioterrorisme, terrorisme).

En France, plusieurs catastrophes ont marqué les esprits :
– le 4 janvier 1966, à Feyzin, près de Lyon, une erreur de manipulation dans une raffinerie de pétrole a été à l'origine d'une fuite de propane : 11 réservoirs ont été détruits, 18 personnes ont trouvé la mort et 84 ont été blessées, dont de nombreux pompiers, 1 475 habitations ou installations ont été endommagées ;
– le 21 septembre 2001, l'explosion de l'usine pétrochimique AZF de Grande-Paroisse, à Toulouse, a fait 30 morts, 1 170 blessés et provoqué des dégâts d'une ampleur sans précédent dans la ville elle-même et dans toute son agglomération. Le débat national qui s'en est suivi a montré la nécessité d'une loi destinée à assurer une meilleure maîtrise de l'urbanisation à proximité des usines à risque, à renforcer la protection des salariés et à ouvrir largement l'information aux riverains.
En Italie, l'accident de Seveso, le 10 juillet 1976, a eu pour origine un nuage de dioxine : plus de 200 personnes ont été intoxiquées (et les risques de cancers multipliés) et de nombreux animaux ont dû être abattus ; il en a résulté la directive Seveso. En Inde, la catastrophe de Bhopal, le 3 décembre 1984, a entraîné la mort (officiellement) de 8 000 personnes dans les deux premières semaines qui ont suivi la catastrophe.


Le risque nucléaire
Il est inhérent à l'usage militaire et civil de l'atome. L'Agence internationale de l'énergie atomique classe les risques selon une échelle de gravité de 1 à 7 :
– le niveau 1 correspond à une anomalie de fonctionnement sans conséquence radioactive ;
– le niveau 5 correspond à un accident présentant des risques pour l'environnement sous l'effet d'une émission de radioactivité liée à de graves dommages subis par l'installation (exemple de la catastrophe de Three Mile Island, aux États-Unis, en 1979) ;
– le niveau 7 est atteint en cas d'accident conduisant au rejet d'une part importante des éléments radioactifs dans l'atmosphère, rejet qui entraîne une grave contamination des êtres vivants et de l'environnement dans un large rayon. Ce dernier cas est celui qui s'est produit à Tchernobyl, en Ukraine, le 26 avril 1986 : le nuage radioactif issu de l'explosion a recouvert l'Europe centrale et orientale, mais a aussi touché l'Europe du Nord et de l'Ouest.
Autres risques majeurs



Le transport de substances dangereuses ou polluantes, par route, voie ferrée, fluviale ou maritime est générateur de risques. En matière de pollution marine, la France a connu deux des plus grandes catastrophes de l'histoire du transport pétrolier : en 1978, avec le naufrage de l'Amoco Cadiz ; en 1999, avec celui de l'Erika. En 2002, le Prestige, qui a sombré avec sa cargaison de fioul au large des côtes espagnoles de Galice, a été la source d'une nouvelle pollution touchant principalement le littoral français du golfe de Gascogne et s'étendant jusqu'au sud de la Bretagne.
Les barrages hydroélectriques offrent un autre type spécifique de risques. On en compte 16 000 dans le monde, mais on ne déplore en moyenne qu'une rupture par an. En France, celle du barrage de Malpasset, près de Fréjus (Var), le 2 décembre 1959, a entraîné la mort de 424 personnes.


Le classement des installations en France

C'est l'État qui exerce la police des installations classées par l'intermédiaire des préfets en vue de protéger l'environnement. La loi de référence est celle du 19 juillet 1976, qui concerne toutes les activités industrielles, le traitement des déchets et les élevages intensifs, mais non les sites nucléaires et miniers.
Les installations sont, selon les risques qu'elles présentent, assujetties à un régime juridique de déclaration ou d'autorisation. L'autorisation est obligatoire dans le cas des activités les plus polluantes ou les plus dangereuses (64 000 établissements concernés). L'exploitant doit fournir au préfet un dossier qui comprend notamment une étude d'impact et une étude de danger. L'étude d'impact indique les effets directs ou indirects de l'activité sur l'environnement et sur la santé de la population ; elle peut être assortie de mesures pour réduire ou supprimer ces effets. L'étude de danger inventorie les sources de risque, examine les scénarios d'accidents possibles et fait les propositions susceptibles de prévenir les dangers ou d'en atténuer les conséquences ; cette étude, qui doit être réactualisée au moins tous les cinq ans, peut être complétée à la demande du préfet par une expertise confiée aux soins d'un organisme indépendant. Si un établissement comporte plusieurs installations, des études de danger sont menées pour chacune d'elles.
L'inspection des installations classées, qui relève de la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE), vérifie le respect des prescriptions techniques. On procède à la consultation des collectivités locales concernées et à une enquête publique. Si le préfet autorise l'exploitation, il peut le cas échéant lui imposer des normes (rejet, bruit, etc.). Des sanctions pénales peuvent être prononcées à l'égard de la personne qui exploite une installation classée sans autorisation légale ou en infraction avec les prescriptions. Après mise en demeure de l'exploitant, le préfet peut aussi prendre des sanctions administratives, pouvant aller jusqu'à la suspension du fonctionnement.


Les directives Seveso
En 1982, la directive européenne dite « directive Seveso » a mis en œuvre un dispositif global de gestion des risques : réalisation d'une étude de danger, renforcement de la sûreté des installations, délimitation de périmètres de protection, élaboration de plans de secours, obligation d'informer les riverains. Ce dispositif concernait alors 371 établissements des industries chimique, pétrolière ou gazière.
Une directive Seveso II (datant du 9 décembre 1996 et reprise dans le droit français par le décret du 20 mars 2000 et l'arrêté ministériel du 10 mai 2000 relatifs à la prévention des accidents majeurs) a remplacé la première directive. Visant à renforcer et à harmoniser à l'échelon européen la protection des personnes et de l'environnement, elle couvre un champ plus large, puisqu'elle concerne toutes les entreprises utilisant des matières dangereuses ; elle s'applique aussi aux infrastructures desservant les entreprises et précise les mesures à prendre pour les établissements dits « à hauts risques » et « à bas risques ». En France, 1 239 sites industriels sont classés Seveso II (dont 670 à hauts risques).


L'organisation des secours en France
Les moyens de secours

Au niveau national, c'est la Direction de la défense et de la sécurité civile (DDSC), relevant du ministère de l'Intérieur, qui contrôle les services chargés des secours, les moyens d'intervention de la sécurité civile, la prévention des risques civils de toute nature, l'assistance aux services d'incendie et de secours. Elle arme un centre opérationnel, le CODISC, et peut faire appel à des unités spécialisées de l'armée de terre (unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile) ou à des moyens de la sécurité civile (hélicoptères, bombardiers d'eau).
Au niveau départemental, les directions départementales des services d'incendie et de secours (qui disposent notamment d'une cellule mobile d'intervention chimique [CMIC]) et les services médicaux d'urgence (samus) constituent l'essentiel des moyens d'intervention, auxquels s'ajoutent, dans leur domaine particulier, les forces de police et de gendarmerie. La gendarmerie, en particulier, dispose d'unités spécialisées dans les interventions avec risque nucléaire, biologique ou chimique ; elle peut aussi être amenée à intervenir en montagne ou sur mer.


Les plans de secours
Le plan ORSEC (ORganisation des SECours) est le plus connu. Mis en œuvre soit par le Premier ministre (ORSEC national), soit par le préfet de zone (ORSEC zonal), soit par le préfet de département (ORSEC départemental), il est défini par la loi du 22 juillet 1987, relative notamment à la prévention des risques majeurs. Le plan permet de mobiliser les moyens de l'État et des collectivités publiques, et de réquisitionner des moyens privés (ambulances, autobus, engins de travaux publics, etc.). Il est organisé en cinq cellules : police-renseignement, secours et sauvetage, soins, entraide et assistance, transports et travaux, liaisons et transmissions.
Le plan rouge est mis en œuvre par le préfet en cas d'accident ou de catastrophe faisant de nombreuses victimes. Il n'est pas exclusif du plan ORSEC. S'appuyant sur un « poste médical avancé », il permet d'organiser la relève des blessés, leur répartition selon l'importance des blessures, leurs soins immédiats ou leur évacuation vers les hôpitaux.


Le plan d'opération interne
Le responsable d'un établissement présentant des risques pour les personnels, la population et l'environnement doit adopter, sous le contrôle de l'autorité préfectorale, un plan d'opération interne (POI), qui précise les mesures à prendre en cas d'accident. Ce plan prévoit l'organisation des secours, les méthodes d'intervention et les moyens ou équipements à utiliser. Il prescrit aussi les modalités d'alerte du public, des collectivités locales et des services publics. Un exercice doit être organisé au moins tous les trois ans.


Le plan particulier d'intervention
Lorsque les risques peuvent avoir des conséquences en dehors de l'enceinte de l'entreprise, un plan particulier d'intervention (PPI) est établi sous l'autorité du préfet, qui prend la direction des opérations de secours. Ce plan décrit les installations, dresse la liste des communes concernées par un éventuel accident et précise la procédure d'information de la population. Il définit les missions des services de l'État ou des collectivités territoriales (police, gendarmerie, Direction départementale des services d'incendie et de secours, samu, etc.) et prévoit les moyens de nature privée qui peuvent être mis à contribution. En cas d'accident, l'exploitant doit immédiatement alerter les autorités compétentes et prendre certaines mesures d'urgence (alerte des populations, éloignement des personnes proches du site, etc.). Le PPI doit être mis à jour tous les trois ans au moins.


L'information du public


Le Code de l'environnement stipule que les citoyens ont droit à une information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui les concernent. Ce droit s'applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles.
Le préfet peut établir un dossier départemental sur les risques majeurs pesant sur les communes. Chacune d'elles reçoit alors un document synthétique qui récapitule les risques. Le maire doit ensuite diffuser son propre document à l'usage de ses administrés ; les trois pièces sont consultables en mairie. L'affichage dans les lieux publics des risques et des consignes vient compléter cette information due aux citoyens.

 

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LE MÉSOZOÏQUE

 

 

 

 

 

 

mésozoïque

Le mésozoïque est une ère géologique, d'une durée de 185 millions d'années, intermédiaire entre le paléozoïque et le cénozoïque, appelée autrefois secondaire.
Le mésozoïque voit la dislocation des masses continentales par l'ouverture des nouveaux océans. L'ouverture de l'océan Atlantique, d'abord au sud puis au nord, éloigne progressivement l'Amérique de l'Afrique et de l'Europe. L'ouverture de l'océan Indien fragmente le bloc Afrique-Australie-Antarctique, mais l'Inde reste soudée à l'Afrique. L'océan Mésogée sépare l'Afrique du bloc Eurasie, puis commence à se refermer.
De nouvelles espèces vivantes apparaissent et certaines atteignent leur apogée, tels les ammonites ou les reptiles géants, qui allaient disparaître à la fin du mésozoïque, comme 60 % des autres espèces peuplant la Terre. Vers la fin du mésozoïque apparaissent les mammifères et les végétaux angiospermes.
Le mésozoïque représente une durée d'environ 185 millions d'années. Cette durée n'équivaut même pas à la moitié de celle du paléozoïque, et ne correspond qu'à une faible partie des temps fossilifères. EIle n'est cependant pas négligeable par rapport au cénozoïque (tertiaire et quaternaire), beaucoup plus court.


1. Signification du terme mésozoïque
Le terme mésozoïque a l'intérêt de montrer la position des temps secondaires par rapport à l'histoire de la vie sur la Terre (du grec mesos, moyen, et zôon, être vivant). Ce terme ne signifie pas que l'on soit alors au « milieu » de cette histoire des êtres vivants, puisqu'il y a au début du mésozoïque 600 millions d'années que des groupes d'organismes importants sont développés, et qu'à la fin de l'ère il n'y a plus que 60 millions d'années pour qu'apparaisse l'Homme. Le terme mésozoïque indique bien que cette période représente une espèce de « Moyen Age » dans l'histoire de la vie, histoire dont le paléozoïque (primaire) serait l'« Antiquité » et dont le cénozoïque (tertiaire et quaternaire) recouvrirait les « Temps modernes et l'époque contemporaine ».


2. Les subdivisions du mésozoïque
Le mésozoïque se subdivise en trois grands systèmes géologiques :
– trias, de – 251 à – 200 millions d'années (durée : 51 millions d'années) ;
– jurassique, de – 200 à – 145 millions d'années (durée : 55 millions d'années) ;
– crétacé, de – 145 à – 65 millions d'années (durée : 80 millions d'années).
Les divisions stratigraphiques du mésozoïque
Subdivisions du mésozoïque (secondaire)
Durée : 86 millions d'années
Étages
Date de début
Principaux événements
crétacé (– 146 à – 65 millions d'années)
crétacé supérieur
maastrichtien
– 71 millions d'années
extinction massive d'espèces
campanien
– 84 millions d'années
premiers serpents
santonien
– 86 millions d'années
 
coniacien
– 89 millions d'années
 
turonien
– 94 millions d'années
 
cénomanien
– 100 millions d'années
premières plantes à fleurs
crétacé inférieur
albien
– 112 millions d'années
 
aptien
– 125 millions d'années
 
barrémien
– 130 millions d'années
 
hauterivien
– 134 millions d'années
 
valanginien
– 140 millions d'années
 
berriasien
– 146 millions d'années
 
jurassique (– 200 à – 146 millions d'années)
jurassique supérieur (malm)
thitonien
– 151 millions d'années
oiseau primitif : l'archéoptérix
kimméridgien
– 156 millions d'années
 
oxfordien
– 161 millions d'années
 
jurassique moyen (dogger)
callovien
– 165 millions d'années
 
bathonien
– 168 millions d'années
 
bajocien
– 172 millions d'années
 
aalénien
– 176 millions d'années
 
jurassique inférieur (lias)
toarcien
– 183 millions d'années
 
pliensbachien
– 190 millions d'années
 
sinémurien
– 197 millions d'années
 
hettangien
– 200 millions d'années
 
trias (– 251 à – 200 millions d'années)
trias supérieur
rhétien
– 204 millions d'années
premiers dinosaures
norien
– 216 millions d'années
premières tortues
carnien
– 228 millions d'années
 
trias moyen
ladinien
– 237 millions d'années
 
anisien
– 246 millions d'années
 
trias inférieur
olénékien
– 250 millions d'années
 
induen
– 251 millions d'années
 
Les coupures du mésozoïque, trias, jurassique, crétacé, proviennent de lieux situés en Europe (Jura, formation de la craie). Il en va de même des subdivisions encore plus fines : la notion d'étage géologique vient de terrains du jurassique ou du crétacé pris comme stratotypes (sinémurien de Semur, bajocien de Bayeux, albien de l'Aube, cénomanien du Maine, turonien de Tours sont quelques exemples).


3. La valeur stratigraphique des ammonites

La valeur stratigraphique des ammonites a permis d'étudier correctement et de dater les terrains mésozoïques. Ces céphalopodes sont des espèces pélagiques dont les coquilles sont facilement transportables par flottaison et peuvent être répandues dans une large aire, et qui sont donc indépendantes du faciès des dépôts où on les recueille. Par ailleurs, elles présentent des mutations successives assez nettes. Cela a permis de définir une série de biozones, bases de toute subdivision biostratigraphique, en considérant l'extension dans le temps d'une espèce ou d'un genre donné, ou, pour une meilleure précision, d'une association caractéristique de genres ou d'espèces.


4. Les changements géologiques : l'ouverture des océans actuels
Cette grande période correspond à la dislocation des édifices précédemment construits, les continents et les chaînes primaires; il s'y prépare le bâti de ce qui deviendra les chaînes alpines et péripacifiques, cela pouvant s'expliquer par un phénomène à l'échelle du globe. Le mésozoïque est la période de la naissance, de l'ouverture des océans actuels. Ces faits se sont déroulés sous des climats différents de ceux d'aujourd'hui, ou bien répartis différemment : les changements possibles de latitude sont explicables par les mouvements relatifs des pôles et des continents. Les climats ont été dans l'hémisphère Nord assez chauds (de 5 à 10 °C en moyenne de plus que de nos jours, ce qui explique l'importance des formations calcaires au cours du jurassique et du crétacé et plus particulièrement des édifices coralliens). Ils se sont refroidis lentement au crétacé supérieur. Les territoires de l'hémisphère austral soumis aux glaciations à la fin du primaire ont connu par contre un lent réchauffement.


5. La vie au mésozoïque
image: http://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1313251-Calcaire_%c3%a0_ammonites.jpg
Calcaire à ammonites
Calcaire à ammonites
Le mésozoïque est marqué par :
– l'absence de certains groupes connus au primaire qui ont disparu au cours ou à la fin de cette ère, par exemple les graptolites, les trilobites, les fusulines ;
– la diminution progressive et la disparition de certains autres au cours du trias, du jurassique ou du crétacé (par exemple parmi les brachiopodes, l'important groupe des spirifers. Chez les végétaux, les ptéridospermées [fougères à graine], les cordaïtes. Chez les vertébrés, les batraciens géants) ;
– le remarquable développement, suivi de la spectaculaire apogée, puis de la disparition à la fin de l'ère de groupes comme les ammonites ou les reptiles géants ;
– l'apparition de formes qui ont actuellement une importance considérable, les oiseaux, les mammifères et les végétaux angiospermes.


Dans les mers du mésozoïque, les genres et espèces représentés sont nombreux. On constate un développement des échinodermes (oursins et encrines, dont les débris forment les calcaires à entroques), et on assiste avec les nérinées (gastropodes), les polypiers (madréporaires) ou les algues mélobésiées à la formation de nombreux calcaires construits. Les céphalopodes pullulent, non seulement les ammonites, mais aussi les bélemnites et les nautiles. Les foraminifères sont nombreux et jouent un rôle de constructeurs de roches (orbitolines) ou de marqueurs stratigraphiques (globotruncanidés).
Le monde continental est colonisé depuis le paléozoïque. Mais il ne reste que pour peu de temps encore des batraciens (amphibiens) géants, vestiges de cette ère. Les reptiles primitifs ont déjà, à l'aube du mésozoïque, subi une diversification : ils ont été séparés en une lignée reptilienne et une lignée mammalienne, par un phénomène de divergence très précoce.


5.1. Les reptiles géants : les dinosaures

Les reptiles sont donc un groupe très hétérogène. C'est une juxtaposition de formes très spécialisées et de formes très discrètes représentant des groupes souches. Après la souche des mammifères, ils comporteront la souche des oiseaux, la souche aussi des reptiles actuels. Les crocodiles apparaissent au jurassique, les ophidiens (serpents) au crétacé.

Les formes spécialisées sont évidemment plus connues : c'est le développement, puis la disparition des reptiles géants. Ils ont en effet peuplé tous les milieux terrestres, marins, aériens, illustrant quelques-unes des meilleures possibilités d'adaptation.
Les reptiles dans le milieu terrestre

Les plus connus sont les dinosaures, dont l'âge d'or se situe au jurassique et au crétacé inférieur.La diversification a abouti à d'énormes et paisibles herbivores (30 m de long, 50 tonnes) ou à de féroces carnassiers
Les ichtyosaures témoignent d'une parfaite adaptation au mode de vie aquatique (forme, appareil natatoire, y compris viviparité).
Les reptiles dans le milieu aérien
Les reptiles volants (ptérosaures) conquièrent le monde aérien dès – 180 millions d'années.
5.2. Petits mammifères primitifs, archœopteryx et oiseaux à dents

À côté de ces formes adaptées se développent les petits mammifères primitifs (fin du trias, début du jurassique), auxquels succèdent des multituberculés, des marsupiaux, qui seront nombreux au crétacé. Une évolution parallèle existe dans les formes aviennes. L'archéoptéryx (à caractères intermédiaires entre oiseaux et reptiles) vit au jurassique (– 140 millions d'années). Le milieu aérien verra ensuite le développement des oiseaux à dents (– 80 millions d'années).


5.3. Les végétaux et les insectes
Chez les végétaux, où c'est l'apogée des gymnospermes, il existe des formes vieillissantes (cycas, ginkgo). Mais les conifères ont une place importante. Il y a surtout au crétacé moyen le développement des angiospermes (dicotylédones). En même temps que les plantes à fleurs apparaissent les insectes butineurs (papillons, abeilles, fourmis) : tous les grands ordres d'insectes sont alors représentés.


5.4. L'extinction massive de la fin du mésozoïque

L'histoire de la vie
La fin du mésozoïque (c'est-à-dire la fin du crétacé), il y a 65 millions d'années, est la période posant le problème paléobiologique le plus difficile. Beaucoup de groupes actuels existent au crétacé, beaucoup de groupes survivent au tertiaire sans être affectés : les nautiles, les insectes, les poissons, les crocodiles, les tortues, etc., comme autant de formes « conservatrices ». Par contre, beaucoup de formes (celles qui étaient très évoluées) disparaissent (reptiles géants, ammonites, beaucoup de foraminifères, un quart des familles animales au total). Phénomène étrange, cette catastrophe touche tous les écosystèmes : les plantes autant que les animaux, 60 à 75 % des espèces marines, des milliers d'espèces terrestres, en particulier les animaux pesant plus de 25 kg, les espèces vivant dans les milieux tropicaux ou fréquentant les eaux douces des continents. Toutes s'éteignent quasi simultanément. Le processus d'extinction fut rapide, affectant l'ensemble de la planète et de ses mers.
L'hypothèse de la météorite
L'étude des couches géologiques déposées au moment de la crise a permis de découvrir un taux anormalement élevé d'iridium, métal lourd de numéro atomique 77. On suppose que cela pourrait être la conséquence de la chute d'une météorite gigantesque, de 10 km de diamètre, dont la collision avec la Terre aurait libéré une énergie supérieure à plusieurs dizaines de bombes atomiques. D'ailleurs, les restes d'une météorite de grande taille, ou tout au moins son cratère d'impact, ont été retrouvés dans le golfe du Mexique. Cette donnée conforte l'hypothèse de collision. Dans sa chute, la météorite aurait provoqué une onde de choc colossale, aurait explosé en de nombreux fragments et répandu une telle poussière dans l'atmosphère que, les rayons du Soleil n'atteignant quasiment plus notre planète, il s'en serait suivi un arrêt de la photosynthèse et un refroidissement climatique général. La traversée de notre atmosphère par cette météorite aurait provoqué, par oxydation de l'azote atmosphérique, une pollution en dioxyde d'azote (NO2). Avec la disparition d'une grande partie des plantes et du plancton, le taux de dioxyde de carbone (CO2, auparavant assimilé par ces organismes photosynthétiques) se serait anormalement élevé, provoquant une importante augmentation de la température par effet de serre. La présence dans l'atmosphère de gaz tels que NO2 et CO2 aurait amené, à chaque pluie, la précipitation d'énormes quantités d'acides nitrique et carbonique (les « pluies acides ») nocives pour les êtres vivants.
Toutefois, il demeure un fait inexpliqué : tous les animaux et toutes les plantes n'ont pas été affectés par la catastrophe.
Les autres hypothèses
Des scientifiques avancent qu'une augmentation générale du volcanisme, identifiée dans les couches géologiques de la fin du mésozoïque par le taux anormalement élevé d'iridium, aurait provoqué un bouleversement climatique si brutal et si rapide que les espèces les plus fragiles n'auraient pas pu s'adapter. Elle représente l'hypothèse la plus probable si l'on ne retient pas celle de la météorite. Dans un autre scénario, le bouleversement climatique aurait été provoqué par la dérive des continents. Mais, en pareil cas, les changements n'auraient pas été suffisamment rapides pour expliquer le caractère brutal de l'extinction. Enfin, plus anecdotique, on a fait l'hypothèse de l'apparition de nouvelles espèces de plantes à fleurs toxiques qui auraient décimé nombre d'herbivores, et par là même bouleversé l'ensemble des écosystèmes.


6. La Terre au mésozoïque
Au début du mésozoïque, la surface du globe peut être décrite comme un assemblage de deux supercontinents :
– le bloc laurasien (Amérique du Nord, Groenland, Europe, Asie du Nord) ;
– le bloc gondwanien (Amérique du Sud, Afrique, Inde, Australie, Antarctique).

Dérive des continents
Les événements essentiels du mésozoïque, capitaux pour comprendre la géographie actuelle du globe, sont, d'une part, les mouvements de séparation et de jeu relatif des deux blocs dans la zone instable dite de la Mésogée et, d'autre part, l'éclatement de chacun des blocs par le mécanisme dit d'ouverture océanique. Ce mécanisme, continu et qui dure encore actuellement, consiste en la fracturation des blocs continentaux, en leur séparation donnant naissance à un océan. Par suite de l'expansion des fonds océaniques, l'ouverture progressive des océans entraîne l'écartement, puis la dérive des blocs continentaux. Ce mécanisme, qui a donné naissance aux océans comme l'Atlantique ou l'Indien, est de plus responsable de la formation des importantes cordillères périocéaniques. La théorie moderne de la tectonique des plaques a bien montré que l'antagonisme entre blocs mobiles (surtout entre domaine océanique et masses continentales) entraînait la naissance de chaînes bordières du type de la bordure pacifique (chaînes bordières de type andin).


6.1. L'ouverture des océans et la dérive des continents

Évolution des continents au cours du mésozoïque
Les premières étapes, les plus déterminantes, de ce mécanisme ont eu lieu au cours du mésozoïque.
De – 180 millions d'années à – 135 millions d'années, c'est l'ouverture de l'océan Atlantique et de l'océan Indien. Ces océans, d'abord étroits, reçoivent peu à peu des dépôts. Ils ne contiennent guère de sédiments plus vieux que – 150 millions d'années. La fin du jurassique (– 135 millions d'années) marque le début de la séparation Amérique du Sud-Afrique et Afrique-Inde.
Au début du crétacé, c'est le pivotage de l'Amérique du Sud, qui s'écarte de l'Afrique, et le pivotage de l'Inde, qui s'éloigne également de l'Afrique.
Au crétacé moyen, puis au crétacé supérieur (environ de – 100 millions d'années à – 70 millions d'années), il y a rupture complète entre l'Australie et l'Antarctique et fissuration du bloc Europe (ouverture du golfe de Gascogne).
Pendant ce temps, des mouvements semblant antagonistes se développent dans la zone de la Mésogée, où l'instabilité est fréquente : en particulier, une interaction constante entre blocs africain et eurasien domine l'histoire complexe des géosynclinaux mésogéens (de Gibraltar à la Birmanie ?). Des dislocations au trias, au jurassique supérieur et surtout au crétacé moyen (– 100 millions d'années) aboutissent au bâti de ce qui deviendra le système alpin, disposé perpendiculairement à l'axe de la grande disjonction atlantique.


7. Les événements géologiques à l'échelle des continents
Les conséquences géologiques de ces mouvements, qui affectent une bonne partie du globe, sont très grandes. Elles se traduisent tant au point de vue sédimentaire que tectonique (types de dépôts, agencement de ceux-ci). Au trias, les profondes dislocations ayant fracturé et fait jouer les blocs continentaux sont aussi à l'origine d'importantes coulées basaltiques. C'est le début d'une grande période d'immersion des continents par les mers au jurassique. Si les océans ne sont qu'ébauchés, les surfaces marines n'en sont pas restreintes pour autant : en effet, de vastes mers peu profondes recouvre une large surface des aires continentales, par exemple toute l'Europe occidentale, où les invasions marines ont atteint la France, l'Angleterre l'Allemagne, l'Espagne et l'Afrique du Nord. Au jurassique supérieur, la phase orogénique andine ou névadienne marque une étape importante dans la construction des cordillères ouest-américaines. Pendant le crétacé, période relativement longue (70 millions d'années), l'ébauche d'un nouveau monde se poursuit. Il existe encore des zones d'importants dépôts marin. Le crétacé moyen (– 100 millions d'années) marque l'extension maximale de la transgression marine. Ensuite, le trait donnant de la géologie du mésozoïque va s'effacer. Les vastes mers épicontinentales vont se réduire et disparaître pour la plupart. Les phases orogéniques se succèdent : au crétacé inférieur, au crétacé moyen (phase autrichienne), au crétacé terminal (phase laramienne). Ces phases aboutisses à la construction des chaînes pacifiques, asiatiques, à l'ébauche des Pyrénées (à la suite de l'ouverture du golfe de Gascogne) et développe une embryogenèse de toutes les chaînes du système alpin.


8. Le mésozoïque en France

Les événements géologique du mésozoïque sont particulièrement importants en France puisqu'il expliquent la formation ultérieure des Pyrénées et des Alpes. Mais les dépôts mésozoïques occupent par ailleurs dans le pays une très large place bien visible sur une carte géologique. En effet, les transgressions marines, venant d'abord du domaine mésogéen, puis, dès le crétacé, partant du jeune Atlantique, ont envahi presque tout le territoire : elles ont donc recouvert le soubassement primaire, à l'exception de quelques zones émergées (Massif central, Massif armoricain). Peu profondes, mais très étendues, ces mers ont formé de vaste platiers récifaux où se sont formés les calcaires à entroques, à oolites et polypiers (jurassique de Bourgogne, Lorraine, Poitou, Causses...), les calcaires à polypiers du crétacé provençal, ou bien aussi les vasières fines qui ont donné naissance à la craie de Normandie, de Picardie ou de Champagne.


 

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MÉGALITHES

 

 

 

 

 

 

mégalithe


Monument préhistorique formé d'un ou de plusieurs blocs de pierre.
Les mégalithes – pierres isolées, alignées, ou monuments – sont avant tout des expressions architecturales témoignant d'acquis technologiques et d'un degré d'organisation sociale remarquables. Leur présence dans les différentes parties du monde est attestée à des périodes séparées parfois de plusieurs milliers d'années – ils appartiennent à la préhistoire en Europe et dans le Bassin méditerranéen, à l'histoire parfois contemporaine dans d'autres régions –, et ils ne sont plus considérés comme des indices de diffusion d'une civilisation ou d'une religion.


Les principaux types de mégalithes sont : les menhirs, pierres dressées commémoratives ou jalons de systèmes rectilignes (alignements) ou circulaires (cercles ou cromlechs), interprétés comme des sanctuaires à cultes astraux (Carnac et Stonehenge) ; les dolmens, monuments funéraires, souvent recouverts d'un tumulus ; formant parfois des allées couvertes.
Données chronologiques
La majeure partie des monuments mégalithiques sont, à l'origine, des formes de sépultures collectives, et les plus anciens apparaissent au Ve millénaire avant notre ère. Ils semblent donc contemporains des débuts de l'agriculture en Europe occidentale, depuis le sud du Portugal (monument I de Poço de Gateira dans le Haut-Alentejo) jusqu'en Bretagne (tumulus de Barnenez à Plouézoc'h) et au-delà. L'apogée du mégalithisme occidental se situe au cours de la seconde moitié du IVe millénaire avec les sites de Stonehenge et d'Avebury en Angleterre, Newgrange en Irlande, Gavrinis, Carnac, Bagneux (banlieue de Saumur) en France, Antequera dans la péninsule Ibérique, auxquels on peut ajouter ceux, particulièrement riches, de Ggantija de Tarxien et de Hal Saflieni dans l'archipel de Malte, pour le monde méditerranéen. Pour les autres régions du monde, les données sont nettement plus fragmentaires. Toutefois, des mégalithes sont encore érigés de nos jours dans certains pays, comme Madagascar, ou dans l'île de Nias, en Indonésie.
Les monuments les plus importants montrent, en général, plusieurs phases d'aménagement successives, étalées parfois sur plus d'un millénaire : c'est le cas du grand site de Stonehenge dans la plaine de Salisbury. La date et la durée des périodes d'occupation sont des données primordiales.
Techniques de construction
Les dimensions des éléments constituant les monuments mégalithiques posent les problèmes de leur extraction, de leur transport, de leur érection et de leur assemblage. Certaines dalles de couverture de dolmen pèsent plusieurs dizaines de tonnes, le grand monolithe de Locmariaquer (Morbihan) atteignant plus de 350 t. Bien qu'en général les carrières d'extraction des pierres ne soient pas très éloignées des sites d'édification, des trajets de plusieurs centaines de kilomètres ont parfois été effectués : ainsi, les pierres bleues de Stonehenge ont été acheminées depuis le pays de Galles.
Les outils
Les outils sont essentiellement des pics en bois de cerf, pour déchausser les blocs, et des omoplates de bovidés, pour enlever les déblais ; on en a retrouvé dans des exploitations préhistoriques (notamment des galeries de mines de silex). En outre, des percuteurs en roches siliceuses, surtout en silex, devaient être utilisés pour provoquer des fractures par bouchardage dans les roches les plus dures, tel le granite ; des coins de bois enfoncés dans ces anfractuosités étaient mouillés pour faire éclater la roche par gonflement. Des outils semblables ont été expérimentés avec succès sur le site de Bougon (Deux-Sèvres).
Les pierres
Paraissant souvent brutes ou frustement taillées au premier abord, les pierres sont le plus souvent habilement extraites de leur affleurement géologique d'origine, en fonction des propriétés physiques des roches. Les constructeurs semblaient dominer parfaitement l'utilisation des discontinuités naturelles, comme les plans de stratification sédimentologique des grès et des calcaires, les plans de schistosité des roches métamorphiques ou les plans de faiblesse non apparents liés à l'anisotropie des massifs de granite ou des filons de dolérite (fil de nos carriers actuels).
Ces éléments lithiques se trouvent parfois appareillés dans de grands édifices à l'organisation complexe, ou simplement redressés, le plus souvent dans un point remarquable de la topographie ou du paysage anthropique de l'époque. Il est souvent difficile de s'en rendre compte actuellement, car ils ont été couramment déplacés au cours de l'histoire – quand ils n'ont pas été détruits pour des raisons agricoles ou d'urbanisme.
La mise en place
Les techniques de mise en place des orthostates ont été déduites à partir des fouilles montrant le creusement d'une fosse asymétrique et le plan de disposition des pierres de calage, et grâce à des reconstitutions, notamment celle réalisée par Thor Heyerdahl dans l'île de Pâques.
Les dalles de couvertures
Le montage de ces dalles peut s'effectuer par empilements successifs de troncs d'arbres ; lorsque la hauteur voulue est atteinte, les monolithes supports sont calés sous la dalle, soulevée par des leviers de bois, puis l'échafaudage est détruit par le feu. Une autre façon de procéder consiste à remorquer la dalle le long d'un plan incliné abondamment couvert de graisse jusqu'à sa position définitive sur ses montants.
Le déplacement des pierres
Il peut s'effectuer à l'aide de traîneaux, comme le montrent certaines fresques égyptiennes décrivant la traction de statues monolithiques colossales. Des rondins de bois, réutilisés au fur et à mesure de la progression, permettent aussi le déplacement des charges les plus lourdes dès lors que la résistance du sol est suffisante. En Asie du Sud-Est, la technique du « palong » est encore utilisée de nos jours : sur le sol aplani, on dispose des madriers recevant, dans des encoches, des traverses taillées pour être au même niveau. L'ensemble de la structure est alors enduit de graisse, et le monolithe est halé sur ce « chemin de bois ». Au début du xxe s., 520 hommes tractèrent une pierre de plusieurs dizaines de tonnes sur des pentes supérieures à 40 % dans l'île de Nias (Indonésie). Il semble que la traction par des hommes, capables de réagir très rapidement à un problème imprévu, soit beaucoup plus efficace que la traction animale.
Ces travaux devaient être effectués à des périodes de l'année où la mobilisation de la population ne risquait pas de mettre en péril l'activité agricole. De nos jours, ils donnent toujours lieu à des festivités importantes.
Les mégalithes dans le monde
Dès le xixe s., l'archéologue écossais James Fergusson rend compte, d'après ses propres observations en Europe, à Malte, en Algérie, en Palestine, en Éthiopie, au Soudan, dans le Caucase, en Perse, au Baloutchistan, au Cachemire et jusqu'en Inde centrale et méridionale, de l'universalité des constructions mégalithiques. D'autres sites ont été reconnus depuis, dans la région de San Agustín (Colombie), en Mandchourie, en Corée. Au Japon, les pratiques mégalithiques atteignent leur apogée au ive s. avant notre ère avec le tumulus en trou de serrure de l'empereur Nintoku (486 m de long pour 36 m de haut) et cessent à la fin du viie s. Des monuments mégalithiques se trouvent également en Malaisie, en Indonésie et au Yémen. En Afrique, certaines régions présentent une densité exceptionnelle. On estime entre trois mille et quatre mille le nombre de dolmens composant la nécropole du djebel Mazela à Bou Nouara, en Algérie orientale. Dans le sud de l'Éthiopie, la province de Sidamo représente la plus grande concentration de mégalithes du monde, avec plus de dix mille pierres phalliques et stèles gravées. Des gisements mégalithiques ont été décrits dans la région de Bouar, en République centrafricaine. La Gambie est également riche en cercles de pierres, dont certaines sont taillées en forme de lyre. Le Mali possède un ensemble de monolithes phalliques situé au cœur du delta intérieur du Niger, à Tondidarou, et daté de la fin du viie s. de notre ère. La région de la Cross River au Nigeria montre de beaux monolithes anthropomorphes. Madagascar, enfin, qui n'est touchée par le mégalithisme que depuis trois siècles, constitue une mine de renseignements concernant les motivations des populations qui réalisent de tels monuments.
Les mégalithes d’Europe
Le versant atlantique de l'Europe concentre les constructions les plus anciennes et les plus complexes. Les régions méditerranéennes comptent des ensembles remarquables et, en France, l'Aveyron est le département le plus riche en mégalithes.
Typologie des mégalithes d’Europe
Le professeur Glyn Daniel, de l'université de Cambridge, distingue quatre groupes de monuments en Europe.
Les menhirs ou pierres isolées
Ces pierres, parfois gravées, peuvent dépasser 20 m de haut, comme le menhir brisé de Locmariaquer. Certains menhirs sont réutilisés dans d'autres monuments, tel celui de 14 m de long dont un fragment constitue la dalle de couverture du dolmen de Gavrinis, et un autre celle du dolmen de la « Table des marchands » (Locmariaquer). On trouve, dans le sud de la France, en Corse du Sud (site de Filitosa), en Italie du Nord ou en Espagne, des menhirs qui sont de véritables sculptures anthropomorphes ou phalliformes.
Les regroupements de menhirs
Disposés selon un plan d'ensemble, les menhirs forment un ou plusieurs cercles ou ellipses, ou des alignements (Carnac, en Bretagne). Les anneaux de pierres s'inscrivent parfois dans des ensembles comprenant fossés et remblais (par exemple à Avebury, dans le sud de l'Angleterre). Dans la même région, le complexe de Stonehenge, caractérisé par des trilithes, a été construit en six étapes réparties sur deux millénaires (entre 3100 et 1100 avant J.-C.). La théorie faisant passer ce site pour un véritable observatoire astronomique est controversée.
Les dolmens
Assimilés le plus souvent à des chambres funéraires collectives, les dolmens sont les constructions mégalithiques les plus répandues (environ 50 000 du Portugal à la Scandinavie). Les uns étaient, et sont encore parfois, recouverts d'un tumulus de pierres. Certaines chambres présentent un toit constitué par un encorbellement de pierres sèches : la voûte de Newgrange, construite depuis 5 500 ans, s'élève à plus de 6 m du sol. Plusieurs monuments sont orientés de façon très précise par rapport au soleil, notamment à Newgrange, Gavrinis et Stonehenge.
Les temples mégalithiques
Situés dans les îles voisines de Malte – qui longtemps n'ont été considérées que comme un relais entre le monde égéen et l'Europe de l'Ouest –, les temples mégalithiques sont un exemple original d'une architecture autonome qui s'est développée sur une période de près de trois millénaires. Ces constructions sont particulièrement imposantes. Le temple de Ggantija a été construit en deux phases, et sa partie la plus ancienne laisse penser que les techniques du demi-encorbellement étaient déjà maîtrisées. Le monument de Tarxien, antérieur de plusieurs siècles aux premiers palais mycéniens, est immense (plus de 80 m de long) et complexe (trois temples, dont l'un compte sept chambres).
Un savoir-faire transmis
Les études réalisées sur les techniques d'extraction, de transport et d'assemblage des éléments mégalithiques montrent que les populations du néolithique et de l'âge du bronze savaient transmettre les connaissances acquises par l'observation de leur environnement et utiliser au mieux les moyens simples qui étaient à leur disposition. De plus, la diversification des tâches, coordonnées par un « architecte » possédant un plan d'ensemble et capable d'adapter les efforts d'un groupe parfois très important sans mettre en péril l'économie d'une communauté agricole ou pastorale, relève d'une organisation sociale évoluée. La sensibilité des bâtisseurs de mégalithes néolithiques transparaît dans la recherche esthétique des volumes, des gravures, et surtout dans l'intégration des monuments dans les paysages. Leurs capacités intellectuelles semblent dépasser largement l'imagination de ceux qui, aujourd'hui encore, attribuent à des interventions surnaturelles ou extraterrestres la réalisation de ces constructions.
L’interprétation des mégalithes
Lieux de légendes
Les mégalithes sont, le plus souvent, intégrés dans la culture populaire des régions où ils abondent. Les légendes traditionnelles font intervenir le merveilleux et le surnaturel pour expliquer leur présence, en leur conférant une image bénéfique ou diabolique selon les endroits, souvent associée à la présence de trésors cachés. Les Églises et les pouvoirs politiques ont cherché à neutraliser les pouvoirs qu'on leur attribuait, en les enfouissant dans leurs propres monuments ou en les y assimilant (monolithe intégré à la cathédrale du Mans, menhirs modifiés par l'adjonction d'une croix en Angleterre et en Bretagne). En fait, dans toute l'Europe occidentale, ils ont suscité la curiosité des historiens et des voyageurs depuis le xvie s.
Des monuments fascinants
Depuis la seconde moitié du xixe s., une littérature abondante, fournie par des préhistoriens, des érudits, des explorateurs, mais aussi des politiciens animés de l'idéologie qui entoure les Celtes, ainsi que des illuminés, voire des charlatans, leur a été consacrée. Une carte des dolmens de France a été réalisée par la commission de topographie des Gaules, et la commission des monuments mégalithiques publia un inventaire complet en 1880. De très précieuses descriptions de monuments se trouvent dans les actes des sociétés savantes de cette époque, comme le Bulletin de la société polymathique du Morbihan de Vannes.
Aujourd'hui, l'attrait exercé par les mégalithes se perpétue, qu'ils inspirent des études servies par les techniques de l'archéologie et les hypothèses de l'ethnologie ou qu'ils fascinent des processions de touristes, attirés par leur symbolisme énigmatique.
Signes de continuité
Un monument mégalithique – tombe, temple ou palais – est en général érigé sur un lieu privilégié de l'environnement, où il attire le regard. Signe du savoir-faire d'une communauté, il rend manifeste un certain pouvoir que l'étranger ignorant peut considérer comme magique et dissuasif : l'effet est d'autant plus impressionnant lorsqu'il s'agit de grandes structures soigneusement orientées, capables de complicité avec la course du soleil. Si les sépultures mégalithiques symbolisent une continuité solidaire avec les morts, elles prouvent ainsi la légitimité des constructeurs qui ont hérité des terres sur lesquelles reposent leurs ancêtres.

 

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