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EPILEPSIE

 


 

 

 

 

 

Paris, 29 juillet 2016
Un cerveau virtuel pour décrypter l'épilepsie

Des chercheurs du CNRS, de l'Inserm, d'Aix-Marseille Université et de l'AP-HM viennent de créer pour la première fois un cerveau virtuel permettant de reconstituer le cerveau d'une personne atteinte d'épilepsie. Ce travail permet de mieux comprendre le fonctionnement de la maladie mais aussi d'aider à préparer des gestes chirurgicaux par exemple. Ces résultats viennent d'être publiés en ligne sur le site de la revue Neuroimage.
Un pour cent de la population mondiale souffre d'épilepsie. La maladie affecte les individus différemment, d'où l'importance d'un diagnostic et d'un traitement individualisé. Or actuellement les moyens de comprendre les mécanismes de cette pathologie sont peu nombreux et relèvent surtout de l'interprétation visuelle d'un IRM et d'un électroencephalogramme. Cela s'avère d'autant plus difficile que 50% des patients ne présentent pas d'anomalie visible à l'IRM et que la cause de leur épilepsie reste donc inconnue.

Des chercheurs ont réussi pour la première fois à élaborer un cerveau virtuel personnalisé, en concevant un « modèle » de base et en y additionnant les informations individuelles du patient, comme la façon, propre à chaque individu, dont sont organisées les régions de son cerveau et l'interconnexion des aires entre elles. Le résultat permet de tester sur celui-ci des modèles mathématiques engendrant une activité cérébrale. Les scientifiques ont ainsi pu reproduire le lieu d'initiation des crises d'épilepsie et leur mode de propagation. Ce cerveau a donc une véritable valeur de prédiction du fonctionnement des crises pour chaque patient, ce qui offre un diagnostic beaucoup plus précis.

Par ailleurs, 30% des patients épileptiques ne répondent pas aux médicaments. Leur seul espoir reste alors la chirurgie. Celle-ci est efficace si le chirurgien a de bonnes indications sur les zones à opérer. Le cerveau virtuel permet aux chirurgiens d'avoir une « plate-forme » virtuelle. Ils peuvent ainsi repérer les zones à opérer, en évitant pour ce faire d'avoir à procéder à un geste invasif, et surtout de préparer l'opération en testant différents gestes possibles, en voyant lequel est le plus efficace et quelles sont ses conséquences, chose évidemment impossible à faire sur le patient.

A terme, le but de l'équipe est d'offrir une médecine personnalisée du cerveau, en proposant, grâce à la virtualisation, des solutions thérapeutiques individualisées et spécifiques pour chaque patient. Les chercheurs travaillent actuellement sur des essais cliniques, afin de démontrer la valeur prédictive de leur découverte. Cette technologie est par ailleurs à l'essai sur d'autres pathologies affectant le cerveau, comme l'AVC, Alzheimer, les maladies neuro dégénératives, ou la sclérose en plaques.

Ces travaux impliquent des chercheurs de l'Institut de neurosciences des systèmes (Inserm/AMU), du Centre de résonance magnétique biologique et médicale (CNRS/AMU/AP-HM), du département épileptologie et du département neurophysiologie clinique de l'AP-HM, et l'Epilepsy Center de Cleveland. Ils ont été réalisés au sein de la Fédération hospitalo-universitaire Epinext (www.epinext.org).

 

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SANG CONTAMINÉ

 

 

 

 

 

 

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Retour sur l'affaire du sang contaminé
Catherine Manuel et Pascal Auquier dans mensuel 288
daté juin 1996 -


Plus de dix ans après les faits, l'affaire du sang contaminé n'est pas terminée. Ni en France ni ailleurs. Pour tenter de clarifier les choses, nous nous sommes livrés à deux exercices inédits : proposer une chronologie à la fois scientifique et internationale. La chronologie proprement scientifique est présentée à part. Elle mentionne, espérons-nous, les principaux articles publiés dans la littérature scientifique et épidémiologique de 1982 à 1985. Elle est complétée par un second exercice chronologique, qui fournit des points de repère de nature politico-institutionnelle. Ce second tableau est forcément plus sujet à caution - non quant à l'exactitude des faits mais du point de vue de leur sélection. Notre principal souci a été d'éliminer toute forme de parti pris. Il s'agit à nos yeux d'un document de travail, qui mérite sans aucun doute d'être corrigé et enrichi. Rappelons simplement que si l'affaire du sang contaminé a d'abord éclaté en France, seul pays où elle a pris l'ampleur d'un débat national, elle est internationale, et concerne à la fois les hémophiles et les transfusés. De nombreuses procédures judiciaires sont en cours dans les principaux pays de l'OCDE. Selon la Fédération mondiale des hémophiles, le taux d'hémophiles contaminés variait en 1989 de moins de 7,5 % en Belgique, pays qui avait mené une politique de grande prudence, à 90 % aux Etats-Unis. Il était de 44 % en Grande-Bretagne, de 61 % en Allemagne et de 45 % en France*. Comme l'a confirmé un rapport du Haut Comité français de santé publique 1993, la France se distingue par un taux exceptionnellement élevé de contamination chez les transfusés non hémophiles.
CHRONOLOGIE SCIENTIFIQUE
1981

5 juin

« CDC Pneumocystis pneumonia », Los Angeles, MMWR 30, 250-252.

Premier rapport du CDC signalant cinq cas d'homosexuels atteints d'une profonde déficience immunitaire associée à une pneumonie et à d'autres infections opportunistes.

1982

16 juillet

« CDC Pneumocystis carinii pneumonia among persons with hemophilia A », MMWR 31, 365-367.

Trois cas semblables rapportés aux Etats-Unis chez des hémophiles A* non homosexuels et non toxicomanes ayant reçu des concentrés de facteur VIII*.

13 août

J.L. Marx, « New disease baffles medical community », Science, 217, 618-621.

L'hypothèse d'un agent infectieux viral est étayée par la ressemblance des populations à risque pour le sida et pour l'hépatite B.

Hypothèse que les hémophiles sont beaucoup plus menacés que les transfusés en raison de l'exposition répétée à des dérivés sanguins provenant de nombreux donneurs.

Novembre

N.L.C. Luban et al., « Investigation of immune status in children and adolescents with hemophilia », Blood 60 sup 1, 216 a abstract. L'article intégral sera publié dans The Lancet , 5 mars 1983.

Une étude de l'état immunitaire de vingt-cinq enfants et adolescents hémophiles suggère que le risque de sida augmente avec la durée d'exposition aux facteurs sanguins concentrés lyophylisés*.

Novembre

P. Weintrub et al., « Altered T - Cell immunity in hemophiliacs receiving frequent factor VIII concentrate », Blood 60 sup 1, 224 a abstract.

Analyse du taux de lymphocytes T* chez dix hémophiles recevant des concentrés de facteur VIII* par rapport à des contrôles. La plupart des tests montrent un degré significatif d'immunosuppression sans évidence d'infection opportuniste ni de malignité. Les auteurs recommandent de surveiller l'apparition éventuelle de signes avant-coureurs du sida.

10 décembre

« CDC Update on acquired immuno- deficiency syndrome AIDS among patients with hemophilia A », MMWR 31, 644-652.

Description de quatre nouveaux cas d'hémophiles survenus depuis ceux déclarés en juillet 1982. L'article souligne que tous ces patients ont reçu des concentrés de facteur VIII. Le même bulletin décrit la contamination d'un bébé à San Francisco après transfusion du sang d'un homosexuel.

1983

13 janvier

J.E. Menitove et al., « T lymphocyte subpopulations in patients with classic hemophilia treated with cryoprecipitate and lyophilized concentrates », The New England Journal of Medicine, 308, 83-86.

Analyse des lymphocytes T chez vingt-deux hémophiles divisés en deux groupes :

- un groupe traité par des cryoprécipités* obtenus à partir de donneurs volontaires ;

- un groupe traité par des concentrés de facteur VIII commerciaux.

Les hémophiles traités par les concentrés ont un pourcentage plus important d'anomalies du rapport T4/T8* que les hémophiles traités par des cryoprécipités 36 % pour la population entière, 57 % pour les receveurs de concentrés.

« Les résultats sont compatibles avec la possibilité que les préparations commerciales de concentrés de facteurs VIII puissent induire un tableau de sida mais un nombre plus important de patients doit être étudié avant conclusion définitive. »

13 janvier

M.M. Lederman et al., « Impaired cell-mediated immunity in patients with classic hemophilia », The New England Journal of Medicine, 308, 79-83.

Etude du système immunitaire d'une population d'hémophiles par rapport à une population témoin.

On retrouve des anomalies des lymphocytes T chez les hémophiles traités avec des concentrés mais pas chez ceux qui n'ont reçu que des cryoprécipités.

13 janvier

J. Desforges, « Aids and preventive treat-ment in hemophilia », The New England Journal of Medicine, 308, 94-95.

L'article dénonce clairement les dangers des concentrés par rapport aux cryoprécipités et réclame le retour à des pratiques moins dangereuses. L'auteur pense qu'il est urgent d'alerter les médecins traitant les hémophiles.

« La facilité d'obtention des concentrés lyophilisés a rendu possible les programmes ambulatoires... Ces programmes ont eu un énorme succès et médecins et patients n'y renonceront qu'à contrecoeur... Cependant le fait que les hémophiles risquent le sida est devenu clair. Si l'utilisation des cryoprécipités peut minimiser ce risque, il est nécessaire de réviser les programmes courants de thérapie à domicile. »

22 janvier

« Acquired immunodeficiency syndrome », Editorial, The Lancet, 162-164.

Les hémophiles sont l'une des quatre populations à risque et représentent 0,7 % des contaminés aux Etats-Unis 75 % homosexuels, 13 % toxicomanes, 6 % immigrés haïtiens.

29 janvier

M.V. Ragni et al., « Acquired immunodefi-ciency-like syndrome in two hemophiliacs », The Lancet, 213-214.

Etude de deux hémophiles A, présentant les symptômes du sida, utilisant des concentrés de facteurs VIII et ayant des marqueurs sérologiques de l'hépatite B. La transmission par des produits sanguins est jugée probable.

24 février

O.D. Ratnoff et al., « Coincident classic hemophilia and "idiopathic" thrombo-cytopenic purpura in patients under treat-ment with concentrates of antihemophilic factor factor VIII », The New England Journal of Medicine, 308, 439-442.

Etude de cinq cas d'hémophiles présentant des symptômes du sida. « Les études citées et nos observations suggèrent la nécessité d'une surveillance soigneuse des hémophiles recevant des concentrés de facteur VIII sur le plan des troubles de l'immunorégulation. »

Mars

K.C. Davis et al., « Acquired immunodefi-ciency syndrome in a patient with hemo-philia », Annals of Internal Medicine, 98, 284-286.

M.C. Poon et al., « Acquired immuno-deficiency syndrome with pneumocystis carinii pneumonia and mycobacterium avium-intracellulare infection in a pre-viously healthy patient with classic hemo-philia », Annals of Internal Medicine, 98, 287-290.

J.L. Elliott et al., « The acquired immu-nodeficiency syndrome and myco-bacy-terium avium-intracellular bacteremia in a patient with hemophilia », Annals of Internal Medicine, 98, 290-293.

Trois observations de sida Colorado, Alabama, Ohio chez trois hémophiles sans autres facteurs de risque laissent supposer la contamination par les concentrés de facteurs VIII.

Mars

J.C. Goldsmith et al., « T-lymphocyte subpopulation abnormalities in apparently healthy patients with hemophilia », Annals of Internal Medicine, 98, 294-296.

Tout en réclamant la poursuite de recherches sur les hémophiles permettant de certifier une liaison des infections opportunistes et malignes avec l'exposition aux concentrés de facteur VIII, les auteurs estiment « qu'à présent, les preuves sont insuffisantes pour justifier un changement des pratiques thérapeutiques chez ces patients ».

Mars

G.C. White et H.R. Lesesne, « Hemophilia, hepatitis, and the acquired immuno-deficiency syndrome », Annals of Internal Medicine, 98, 403-404.

Les concentrés sont plus dangereux que les cryoprécipités.

Le chauffage des produits sanguins réduit le risque de l'hépatite B : en serait-il de même pour le sida ?

« Notre propre approche a été de supprimer les traitements facultatifs, de réduire les doses et, pour quelques patients, de passer des concentrés aux cryoprécipités. »

2 avril

« Acquired immunodeficiency in haemo-philia », Editorial, The Lancet, 745.

Analyse de la série d'articles parus dans Annals of Internal Medicine.

Les études de Goldsmith et de White suggèrent que « les anomalies des lymphocytes T retrouvées communément chez les hémophiles peuvent être la partie immergée d'un iceberg dont les cas de sida constituent la pointe cliniquement visible » mais cette image d'iceberg ne reflète pas nécessairement la vérité.

White et Lesesne ont modifié leur pratique médicale.

Desforges est d'avis de supprimer les programmes de thérapie à domicile.

L'éditorial conclut que « bien qu'une surveillance rigoureuse doive continuer, les cas reportés ne constituent pas un argument pour changer la stratégie des traitements. »

30 avril

R.S. Gordon, « Factor VIII products and disordered immune regulation », The Lancet, 991.

E. Lissen et al., « Aids in haemophilia patients in Spain », The Lancet, 992-993.

C.M. Kessler et al., « Abnormal T - Lymphocyte subpopulations associated with transfusions of blood-derived products », The Lancet, 991-992.

Ces trois articles insistent sur le danger des concentrés. Le troisième juge que l'exclusion des concentrés réduit l'incidence des anomalies dans le rapport T4/T8 sans cependant supprimer le risque.

Mai

A. Landay et al., « Immunologic studies in asymptomatic hemophilia patients », The Journal of Clinical Investigation, 71, 1500-1504.

Différences dans les anomalies des lymphocytes T entre patients traités par concentrés et patients traités par cryoprécipités qui conservent des paramètres immunologiques normaux. Les anomalies attachées aux concentrés ne sont pas reconnues comme un indicateur de sida imminent, et des études longitudinales sont nécessaires pour déterminer leur signification clinique.

20 mai

F. Barré-Sinoussi et al., « Isolation of a lym-photropic retrovirus from a patient at risk for AIDS », Science, 220, 868-871.

Dans le même numéro de Science sont publiés d'une part la découverte du rétrovirus isolé à l'Institut Pasteur et trois articles des laboratoires de Gallo et d'Essex présentant un autre virus comme agent causal du sida. Il sera par la suite établi que c'est le virus isolé et cultivé par l'Institut Pasteur qui a été exploité par Gallo et qui servira à établir les premiers tests de diagnostic, y compris par Abbott.

28 mai

C.A. Ludlam et al., « Disordered immune regulation in hemophiliacs not exposed to commercial factor VIII », The Lancet, 1226.

Hémophiles ayant des anomalies dans le ratio des lymphocytes T mais recevant seulement des produits fabriqués en Ecosse à partir du sang de donneurs volontaires aucun cas de sida n'ayant été retrouvé chez les donneurs écossais. Les auteurs concluent que ces anomalies sont dues à des protéines étrangères ou à un virus omniprésent.

Juin

R.D. Miller et al., « Aids and blood pro-ducts », The Journal of Anesthesiology, 58, 493-494.

Possibilité de transmission du sida par le sang et les produits dérivés du sang. L'article cite la National Hemophilia Foundation Etats-Unis qui a recommandé d'utiliser exclusivement des cryoprécipités chez les enfants de moins de 4 ans, chez les hémophiles récemment identifiés et chez ceux qui n'ont besoin que d'une thérapie peu fréquente. Recommande également aux fabricants de concentrés d'exclure les donneurs à risque et issus de certaines villes San Francisco, New York, Los Angeles, Miami.

24 juin

« CDC Acquired immunodeficiency syndro-me AIDS », Update-United States, MMWR 32, 309-311.

Les groupes à haut risque continuent d'être les hommes homosexuels et bisexuels 71 %, les toxicomanes intraveineux 17 %, les personnes nées à Haïti et vivant aux Etats-Unis 5 % et les patients atteints d'hémophilie 1 %.

2 juillet

K.A. Rickard et al., « Absence of Aids in he-mophiliacs in Australia traited from an entirely voluntary blood donor system », The Lancet, 50-51.

Absence de cas de sida chez des hémophiles australiens traités dans un système autosuffisant de dons entièrement volontaires et non rémunérés.

20 juillet

Situation du sida en France.z BEH n° 28/1983.

Premier cas français de sida chez un hémophile n'appartenant pas à un groupe à risque reconnu.

1er octobre

C. Tsoukas et al., « Immunologic dysfunc-tion in patients with classic hemophilia receiving lyophilized factor VIII concen-trates and cryoprecipitates », Can. Med. Assoc. J., 129, 713-717.

Altérations immunitaires surtout dans le groupe recevant des concentrés.

15 octobre

K.S. Froebel et al., « Immunological abnormalities in hemophilia : are they cau-sed by american factor VIII concentrate ? », Br. Med. J., 287, 1091-1093.

Une étude écossaise montre des résultats équivalents pour les anomalies immunologiques entre deux groupes d'hémophiles, l'un recevant des concentrés amé-ricains, l'autre des concentrés écossais. L'étude conclut qu'il n'y a pas un vecteur de la maladie spécifique aux produits américains.

2 décembre

« CDC Update : Acquired immunodeficiency syndrome AIDS among patients with hemo-philia-United States », MMWR, 32, 613-614.

Enquête sur 116 centres de traitement d'hémophiles : premier cas diagnostiqué en septembre 1981, six cas en 1982, vingt et un cas au 30 novembre 1983.

1984

12 janvier

J.W. Curran et al., « Acquired immuno-deficiency syndrome AIDS associated with transfusions », The New England Journal of Medicine, 310, 69-75.

Sur les 2 157 patients atteints de sida reportés par le CDC en août 1983, 3 % ne présentent pas de facteurs de risque reconnu. Sur ceux-ci, 28 % ont cependant reçu des dérivés sanguins dans les cinq années précédentes.

Février

P. Gascon et al., « Immunologic abnor-malities in patients receiving multiple blood transfusions », Annals of Internal Medicine, 100, 173-177.

L'exposition chronique à des antigènes étrangers peut être associée à des anomalies des fonctions immunologiques, mais les patients transfusés de manière chronique n'ont pas le même profil immunologique que beaucoup d'homosexuels infectés. Ces anomalies doivent donc être interprétées avec prudence.

Avril

B.L. Evatt et al., « The Acquired immu-nodeficiency syndrome in patients with hemophilia », Annals of Internal Medicine, 100, 499-504.

Etude rétrospective ; cas de sida chez des hémophiles dès janvier 1982. Le délai de latence après contamination est estimé à deux ans et demi.

30 juin

A.L. Bloom, « Acquired immunodeficiency syndrome and other possible immunological disorders in European haemophiliacs », The Lancet, 1452-1455.

Onze cas de sida sur 13 000 hémophiles européens étude portant sur 65 % des patients traités de dix-huit pays.

« Au regard de l'immense bénéfice que les hémophiles ont tiré des concentrés, les praticiens sont naturellement réticents à abandonner ces produits, aux dangers hypothétiques, en l'absence de produits alternatifs ayant prouvé leur innocuité. Cette attitude pourrait changer au vu d'informations supplémentaires ».

Sur les 135 praticiens interrogés, vingt-trois ont diminué la prescription de produits sanguins américains, sept l'ont stoppée tout à fait.

7 juillet

M. Melbye et al., « High prevalence of Lym-phadenopathy virus LAV in European haemophiliacs », The Lancet, 40-41.

Vingt-deux hémophiles danois testés pour les anticorps anti-LAV : 64 % sont clairement positifs. Danger des importations de sang ou de concentrés provenant des Etats-Unis.

18 août

R.B. Ramsey et al., « Antibody to lympha-denopathy-associated virus in hemophiliacs with and without Aids », The Lancet, 397-398.

72 % d'hémophiles asymptomatiques traités à domicile en Georgie ont des anticorps anti-LAV. Haut risque chez les patients utilisant des concentrés de facteurs VIII.

Septembre

J.-F. Bach, « Sida, transfusion et hémo-philie, une relation encore mystérieuse », Revue française de transfusion et immuno-hématologie, septembre 1984, XXVII, 455-458.

Les cas d'immunosuppression trouvés chez des hémophiles peuvent être rattachés à deux explications : 1 l'hypothèse virale stricte ; 2 l'hypothèse immunologique pure.

1er septembre

R. Cheingsong-Popov et al., « Prevalence of antibody to human T-lymphotropic virus type III in Aids and Aids risk patients in Britain », The Lancet, 477-480.

97 % des patients atteints de sida ont des anticorps dirigés contre le HTLV III et contre le LAV deux appellations du virus responsable du sida. Ces données confirment l'association étroite entre le HTLV III et le sida. « Toutefois il serait imprudent de présumer que le sida se développera nécessairement chez tous les sujets séropositifs ».

29 septembre

J.A. Levy et al., « Recovery and inactivation of infectious retroviruses added to factor VIII concentrates », The Lancet, 722-723.

Un essai de chauffage prolongé à 68 °C confirme l'inactivation des rétrovirus. « De l'adoption de cette procédure dans la fabrication des concentrés de facteur VIII devrait résulter un matériel exempt de ces virus infectieux. »

5 octobre

« Sida, rapport sur la situation en Europe au 15 juillet 1984 », Weekly Epidemiological Record, 40, 305-307.

Total de douze cas de sida chez les hémophiles en Europe dont cinq en Allemagne fédérale, trois en Espagne, deux en France et deux au Royaume-Uni. S'y ajoutent deux cas transfusionnels en France.

22 octobre

Situation du sida en France. BEH 41/84

Bilan France : deux cas de sida chez des hémophiles et trois cas transfusionnels. Le BEH considère le risque de contamination dû à la transfusion comme très minime, mais incite à renforcer le contrôle des donneurs.

26 octobre

« CDC Update : Acquired immunodeficiency syndrome AIDS in persons with hemophi-lia », MMWR 33, 589-91.

Cas de sida reportés chez les hémophiles aux Etats-Unis : un en 1981, huit en 1982, quatorze en 1983, vingt-neuf en 1984.

Soit cinquante-deux cas au 15 octobre 1984.

L'occurrence de neuf cas sans aucun risque connu en dehors de l'utilisation de concentrés de facteur VIII implique que ces produits sont des vecteurs potentiels de l'infection.

Le CDC reprend les recommandations de la Fondation nationale de l'hémophilie du 13 octobre précédent sur l'utilité des concentrés traités par la chaleur et estime que « l'usage des facteurs concentrés non chauffés devrait être limité ».

22 novembre

L.W. Kitchen et al., « Aetiology of Aids-antibodies to human T-cell leukaemia virus type III in haemophi-liacs », Nature, 312, 367-369.

Contamination massive des patients du centre d'hémophilie de Worcester Massachusetts. Pourcentage d'anticorps retrouvés chez les asymptomatiques : 64 % 53 % sur des échantillons prélevés avant 1984, 94 % sur des échantillons prélevés durant 1984.

1er décembre

L.G. Gürtler et al., « Increase in prevalence of anti-HTLV III in haemophiliacs », The Lancet, 1275-1276.

Douze cas de sida rapportés chez les hémophiles européens.

Les tests chez les hémophiles en Bavière révèlent que 53 % sont positifs en 1984.

22 décembre

« Blood transfusion, hemophilia and Aids », Editorial, The Lancet, 1433-1435.

Des incertitudes subsistent sur la signification de la séropositivité :

« Les anticorps ne sont pas nécessairement protecteurs [...] même si un test positif n'est pas un diagnostic de sida [...]

Un test positif n'indique pas nécessairement une protection. »

Taux d'anticorps chez les hémophiles : 53 % en Allemagne, 32 % au Royaume-Uni, 72 % aux Etats-Unis 94 % dans une étude récente. Danger des concentrés américains.

Chauffage : « Puisque le HTLV III est relativement sensible à la chaleur, le chauffage des concentrés comme prescrit pour les hépatites est une procédure qui doit être rapidement introduite ».

« L'efficacité clinique [des concentrés chauffés] vis-à-vis du sida et des séroconversions doit être étudiée sur des patients non exposés. » « La gravi-té du sida mérite une approche pragmatique et il est raisonnable de recourir auxproduits chauffés pour les hémophiles. »

1985

19 janvier

A.G. Bird et al., « Haemophilia and Aids », The Lancet, 162-163.

Les auteurs sont en désaccord avec l'éditorial précédent recommandant de passer au facteur VIII chauffé.

L'article souligne les incertitudes qui demeurent sur la sensibilité du virus aux procédures de chauffage et souligne les dangers « inconnus mais très réels » des techniques de chauffage : formation d'anticorps anticoagulants aux effets irréversibles. Les auteurs proposent que les séronégatifs reçoivent le plus tôt possible des produits anglais et chauffés et les séropositifs, étant donné qu'on n'est pas sûr qu'il existe un risque de surinfection, des concentrés anglais non chauffés.

26 janvier

B. Spire et al., « Inactivation of lympha-denopathy-associated virus by heat, gamma rays, and ultraviolet light », The Lancet, 188.

Le chauffage à 56 °C pendant 20 minutes d'échantillons viraux de LAV entraîne une inactivation à 100 %. Le LAV est donc sensible à la chaleur, comme les autres rétrovirus. Ces données ne peuvent cependant être extrapolées aux produits lyophilisés puisque ces expériences sont conduites en milieu liquide.

2 février

C. Rouzioux et al., « Absence of antibodies to Aids virus in hemophiliacs treated with heat-treated factor VIII concentrate », The Lancet, 271.

Un essai montre que chez dix-huit patients traités par des concentrés chauffés Hemophil T Hyland on n'observe aucune séroconversion, tandis que l'on déplore cinq séroconversions chez vingt-neuf patients traités par des concentrés non chauffés.

18 février

Situation du sida au 1er janvier en France. BEH N° 6.

France : deux cas de sida chez les hémophiles, deux cas chez les transfusés. Annonce la mise au point de tests sérologiques bientôt utilisables. Reprend des recommandations du CDC du 11/1/85 concernant les précautions que doivent prendre les individus susceptibles d'être atteints par le virus LAV : « On devra s'abstenir de tout don de sang, de plasma, d'organes, de tissus ou de sperme ».

22 février

J. Jason, « Immune Status of blood product recipients », JAMA, 253, 1140-1145.

Anomalies immunitaires retrouvées chez les malades ayant reçu des concentrés.

6 avril

J.-P. Allain et al., « The case for heat-treated products », The Lancet, 814-815.

Etude du produit chauffé Hémophil T de Hyland Travenol chez le lapin et chez six patients. Aucun des receveurs n'a montré d'anomalie immunologique ni de réaction clinique. D'autre part, chez vingt et un malades traités exclusivement par ce produit chauffé, un seul a développé des inhibiteurs ce qui est compatible avec les 10-15 % attendus en cas d'hémophilie sévère.

21 juin

« World Health Organisation Workshop : Conclusions and recommendations on AIDS », JAMA. Leads from the MMWR, Vol. 253, 3385-3391.

Suite au congrès d'Atlanta 5-17 avril, l'OMS recommande l'usage des produits chauffés, de dépister tous les donneurs et de ne pas transfuser les unités positives.

Octobre

« Aids-hemophilia French study group. Immunologic and virologic status of multitransfused patients : role of type and origin of blood products », Blood, 66, 896-901.

Etude coordonnée par Jean-Pierre Allain. Sur 425 patients en France multitransfusés asymptomatiques, la prévalence globale des anticorps est de 45 %. Les taux le plus élevés sont observés chez les hémophiles qui reçoivent des concentrés de facteur VIII importés des Etats-Unis. Un taux intermédiaire est trouvé chez les patients traités par des concentrés d'origine locale plasmas prélevés en France, le plus faible taux étant chez ceux qui reçoivent des globules rouges lavés.

CHRONOLOGIE INSTITUTIONNELLE
1982

Juin

Un « groupe de réflexion et de coordination » est constitué à Paris. Il comprend notamment le responsable des applications cliniques au CNTS, le Dr Brahman Habibi.

Novembre

Dans la revue L'Hémophile, un éditorial du président de l'AFH reproche aux responsables de la transfusion sanguine de ne pas satisfaire entièrement les besoins des hémophiles français en concentrés et réclame un accroissement des importations.

2 novembre

La NHF américaine demande aux fabriquants de concentrés et aux organismes collecteurs d'exclure les donneurs appartenant à des groupes à risque.

Décembre

Le BGA allemand publie une note soulignant qu'aux Etats-Unis l'épidémie ne touche pas seulement les homosexuels, les toxicomanes et les immigrés haïtiens mais aussi les hémophiles « utilisateurs de facteur VIII » et indiquant l'hypothèse « qu'un agent infectieux inconnu se transmet de manière analogue à l'hépatite B, donc aussi par le sang et les dérivés sanguins, par les muqueuses et les contacts intimes1 ».

17 décembre

La firme américaine Alpha Therapeutics exige que tous ses donneurs déclarent ne pas appartenir à l'un des trois groupes à risque.

Fin décembre

Communiqué de la Croix-Rouge américaine : « L'augmentation du nombre d'hémophiles contaminés par le sida est suivie avec une intense préoccupation ». Le Dr Alfred J. Katz, directeur du « programme sang » de la Croix-Rouge américaine, annonce l'intention de celle-ci de « lancer la production de cryoprécipités, fraction plasmatique extraite du plasma d'un petit nombre de donneurs, comme alternative au facteur VIII ».

1983

La Belgique et la Finlande renoncent aux concentrés, au profit des cryoprécipités2.

4 janvier

Réunion au CDC, à Atlanta, avec les représentants des autorités sanitaires, de la Croix-Rouge et de l'industrie pharmaceutique. L'idée de stériliser les concentrés par la chaleur, appliquée depuis 1981 par la firme allemande Behring, filiale de Hoechst, afin d'inactiver le virus de l'hépatite B, est brièvement discutée pour être écartée. Après débat, aucune décision n'est prise pour écarter les donneurs à risque.

14 janvier

Réunion de la NHF à New York, avec les principaux fabricants de facteur VIII. La discussion reprend sur l'opportunité de chauffer les concentrés. Malgré un rapport de la firme Cutter, filiale américaine de Bayer, concluant qu'il était « logique, même sans données réelles, qu'un produit chauffé soit potentiellement plus sûr qu'un produit non chauffé », la discussion n'aboutit pas.

Février

La revue L'Hémophile publie une « Lettre ouverte aux hémophiles » du Pr Jean-Pierre Soulier, directeur général du CNTS.

Il conseille une plus large utilisation des cryoprécipités, qui permettrait selon lui l'autosuffisance. Il met en garde contre « de mystérieuses affections à virus [qui] pourraient éventuellement être transmises par les fractions provenant de plasma commercial... » et donne cet avertissement : « Les hémophiles français feraient peut-être bien de tempérer quelque peu leur enthousiasme pour ces produits d'importation, provenant de plasmas issus de mercenaires exposant plus que d'autres aux transmissions d'agents viraux ».

février

La firme américaine Travenol-Hyland, filiale de Baxter, commercialise son premier facteur VIII chauffé, l'Hemophil T méthode de chauffage à sec. Le CNTS importe les premiers lots d'Hemophil T le 23 février.

24 mars

Les autorités américaines donnent des instructions pour écarter les donneurs à risque.

10 mai

Travenol-Hyland adresse une lettre au Dr Michel Garretta, directeur général adjoint du CNTS. Elle énumère les mesures prises pour éliminer les groupes à risque de sa population de donneurs. Elle dit avoir rappelé tous les produits issus de pools contenant le plasma d'un donneur qui s'est révélé suspect. Elle fait part de son intention de convertir le plus vite possible la totalité de sa production en facteur VIII traité par la chaleur3.

24 mai

Une lettre circulaire aux donneurs signée du Pr Soulier et un questionnaire à remplir sont envoyés à tous les donneurs du CNTS. Elle souligne que le risque de transmission du sida ou d'hépatite virale est accru :

1 chez les homosexuels masculins et de façon générale chez tout individu ayant eu des rapports sexuels multiples avec de nombreux partenaires ;

2 chez les sujets qui utilisent des drogues par voie injectable ;

3 chez certains sujets ayant séjourné en zone d'endémie : les Caraïbes, et plus spécialement Haïti, la Côte Ouest, le sud des Etats-Unis, l'Afrique équatoriale.

En réaction, un article du quotidien Libération paraît le 17 juin, sous le titre : « Les pédés, groupe sanguin indésirable » et accuse le Pr Soulier de « dérapage discriminatoire ».

4 et 5 juin

Devant l'Assemblée générale de l'AFH, présidée par le Pr Jean Bernard, le Pr Soulier évoque le danger des produits importés et recommande à nouveau de n'utiliser que des cryoprécipités.

L'AFH ne suit pas. Sa commission médicale conclut que « le risque éventuel de sida, évalué objectivement, n'est pas de nature à modifier les thérapeutiques actuelles4 ».

9 juin

Un rapport présenté par le Dr Habibi à la CCTS fait état de six cas suspects parmi les hémophiles, dont un proche du sida déclaré. Recommandations du rapport :

1 chercher les moyens d'identifier les donneurs à risque ;

2 limiter les indications de concentrés ;

3 atteindre l'autosuffisance nationale en réduisant et arrêtant à terme les importations5.

20 juin

Circulaire signée par le Pr Jacques Roux, directeur général de la Santé, insistant sur la nécessité de sélectionner les donneurs recherche de signes suspects et interrogatoire pour déterminer une appartenance éventuelle aux populations à risque et demandant de développer l'effort d'autosuffisance nationale pour éviter le recours aux produits importés. Cette circulaire a été jugée discriminatoire parce qu'elle désignait des « groupes à risque »..

23 juin

Recommandation du Comité des ministres du Conseil de l'Europe :

1 exposer le receveur à un nombre minimal de dons de sang ;

2 parvenir au niveau national à l'autosuffisance avec des donneurs bénévoles non rémunérés ;

3 informer les donneurs pour éviter les dons émanant d'individus appartenant à un groupe à risque ;

4 informer les médecins des risques potentiels de l'hémothérapie et des moyens de les réduire6.

29 juin

Trois recommandations du Conseil médical de la WHF, réuni à Stockholm :

1 Il n'existe pas à l'heure actuelle de preuves suffisantes pour recommander une modification du traitement des hémophiles. Celui-ci doit être poursuivi avec tous les produits sanguins disponibles, sous la responsabilité et le jugement de chaque médecin ;

2 des études sont à réaliser d'urgence pour aboutir à une meilleure définition du rapport risque/avantages des différents modes de traitement ;

3 une attention particulière doit être apportée à la sélection des donneurs7.

Juillet

Margareth Heckler, ministre américain de la Santé, donne son sang à la Croix-Rouge et déclare : « Je voudrais assurer le peuple américain que nos stocks de sang sont purs à 100 % ».

4 juillet

Japon : le ministère de la Santé envisage d'importer des produits américains chauffés, mais ne donne pas suite, en partie pour protéger l'industrie japonaise.

Septembre

Une étude est lancée, sous la direction du Dr Jean-Pierre Allain, responsable du département de recherche clinique du CNTS, sur l'immunité et l'état virologique de 425 polytransfusés et hémophiles vivant en France.

Le CTS de Strasbourg arrête les collectes en prison.

20 octobre

Le laboratoire Immuno Autriche propose au CNTS sa technique de chauffage des produits sanguins méthode à l'état liquide8.

25 octobre

Réunion à Bonn des représentants des administrations de santé, de l'ordre des médecins et des associations médicales : « La propagation n'est pas assez significative pour mettre en place de nouvelles réglementations en vue de protéger la population ».

Novembre

Le Pr Soulier préconise de recourir aux produits chauffés et de les tester9.

3 décembre

Le CNTS signe avec la firme autrichienne Immuno une promesse d'agrément pour un échange de technologie sur des produits chauffés.

1984

13 janvier

Une note de la direction de l'administration pénitentiaire aux directeurs régionaux des services pénitentiaires et aux chefs d'établissements pénitentiaires recommande « d'augmenter le rythme des collectes dans les grands établissements ».

Février

Cutter Etats-Unis commercialise à l'export son facteur VIII chauffé à sec.

23 mars

Le CNTS décide de lancer deux protocoles destinés à comparer les produits chauffés et non chauffés.

Fin mars

Bilan de l'étude lancée en 9/83 par J.-P. Allain : 47 % des hémophiles testés sont séropositifs.

11 mai

Le LNS approuve l'Hemophil T de Travenol-Hyland.

2 juin

Assemblée générale de l'AFH. La commission médicale considère que les complications transfusionnelles sont avant tout hépatiques et estime que le risque de sida est très faible10.

Juillet

Le CTS de Strasbourg met au point son propre procédé de chauffage, avec l'aide, gratuite, de Travenol11.

Août

Le comité médical de la WHF, auquel le Dr J.-P. Allain participait, adopte cette résolution : « Le traitement de l'hémophilie doit se poursuivre avec les produits disponibles quels qu'ils soient »12.

Septembre

Numéro spécial de la Revue française de transfusion et immunohématologie13. 1 Publication des résultats de l'étude pilotée par J.-P. Allain.

2 « Si le sida ne représente pour l'instant chez l'hémophile qu'un risque faible, la fréquence élevée d'anomalies infracliniques est très préoccupante... Cependant cela ne doit pas remettre en cause les nombreux bénéfices liés au traitement substitutif précoce et intensif et au traitement prophylactique » Laurian et al..

3 Le CTS de Lille constate une absence d'anomalies immunologiques chez 115 hémophiles traités uniquement avec des fractions préparées localement à Lille Huart et al..

4 Une enquête montre que la circulaire du 20 juin 1983 est mal appliquée par de nombreux centres Saleun et al..

Octobre

Le CTS de Lille met en oeuvre sa propre technique de chauffage et rapatrie les produits non chauffés14..

La revue L'Hémophile écrit : « Le risque d'être atteint de sida demeure pour un hémophile extrêmement faible. [...] Il n'y a aucune corrélation entre l'apparition du sida et la quantité des concentrés injectés. »

13 octobre

La NHF américaine se prononce pour l'utilisation de produits chauffés, sauf exceptions justifiées par l'urgence.

Novembre

Dépistage obligatoire en Nouvelle-Zélande.

22 novembre

Rapport à la CCTS du Dr Jean-Baptiste Brunet, épidémiologiste de la DGS : « Des études [...] ont pu prouver une inactivation du virus après un chauffage des dérivés sanguins 68 °C pendant 24 heures » ; et « Le CDC conclut que l'usage des dérivés non traités par la chaleur devrait être limité ».

Jean Ducos, président de la CCTS et directeur du centre de Toulouse, estime cependant que l'efficacité des produits traités par la chaleur, dont certaines propriétés ont pu être détruites, reste à prouver. Cette date du 22/11/84 sera choisie par le Conseil d'Etat comme point de départ de la faute et de la responsabilité de l'Etat à l'égard des hémophiles.

Décembre

Le BGA allemand écarte l'idée d'imposer le recours aux produits chauffés, mais recommande le dépistage de tous les donneurs.

1985

Début janvier

L'AABB américaine demande que les tests de dépistage en cours de validation soient appliqués à tous les dons de sang. La FDA recommande d'effectuer des tests de vérification par la technique Western Blot sur tous les tests positifs.

9 janvier

Le Dr François Pinon, directeur du centre de transfusion de l'hôpital Cochin, fait savoir par une lettre circulaire que 6ä des dons de sang recueillis dans son établissement sont positifs pour les anticorps anti-VIH. Il conseille « de réduire, voire d'éviter chaque fois que cela sera possible, la prescription des produits sanguins à usage thérapeutique15 ».

16 janvier

Lettre circulaire de la DGS insistant sur l'importance de la circulaire du 20 juin 1983 et avertissant que « la responsabilité des établissements de transfusion sanguine qui n'appliqueraient pas les mesures de prévention recommandées pourrait être mise en cause ».

24 janvier

Accord entre le CNTS et Immuno : le CNTS produira des fractions chauffées sous licence Immuno.

Fin janvier

Le CTS de Lille soumet ses produits chauffés au contrôle de l'Institut Pasteur16.

1er février

Les firmes présentes sur le marché allemand informent le BGA qu'elles font basculer leur production de facteur VIII vers des produits traités par la chaleur. Mais les stocks de produits non chauffés ne sont pas rappelés.

11 février

Dépôt d'une demande de commercialisation du test Abbott Etats-Unis auprès du LNS.

14 février

Dans une lettre à Nature, Peter L. Page Croix-Rouge américaine suggère que les tests en cours de validation ne soient pas approuvés par la FDA tant qu'on n'aurait pas de garantie sur le nombre de faux positifs et tant que la signification de la séropositivité ne serait pas établie.

28 février

Dépôt d'une demande de commercialisation du test Elavia/Diagnostics Pasteur Sanofi auprès du LNS

Mars

Dépistage et chauffage obligatoires en Autriche.

2 mars

La FDA américaine approuve le test Abbott. Chaque test positif doit être validé par un test utilisant la technique Western blot. La FDA autorise d'autres tests dans les jours qui suivent : Electronucleonics, Litton-Bionetics... Le dépistage se généralise aux Etats-Unis.

7 mars

Une réunion de la CSTS examine les résultats de Cochin rapportés au nom de la DGS par J.-B. Brunet.

10 mars

La Grande-Bretagne autorise les tests Abbott, Dupont et Genentech. Controverse autour du test Abbott, considéré comme donnant trop de faux positifs.

12 mars

Note du Dr Brunet à Jacques Roux, directeur général de la Santé :

« Si la proportion de donneurs LAV+ retrouvée dans l'enquête Cochin est représentative de la situation parisienne 6 ä, il est probable que tous [souligné dans le texte] les produits sanguins préparés à partir de pools de donneurs parisiens sont actuellement contaminés17 ».

Avril

Note du Dr Brunet au Dr Claude Weisselberg, conseiller de M. Edmond Hervé, secrétaire d'Etat à la Santé, discutant l'opportunité d'un dépistage systématique.

Fin avril

Le LNS reçoit des compléments d'information qu'il avait demandés à Abbott et à Diagnostics Pasteur. A partir de cette date le LNS répond favorablement à tous les centres qui lui demandent l'autorisation d'utiliser l'un ou l'autre test ainsi que le test Organon.

Mai

Dépistage obligatoire aux Pays-Bas et en Norvège.

2 mai

Le ministère de la Santé accepte que le test Abbott ne soit agréé par le LNS qu'une quinzaine de jours après le test Pasteur18.

6 mai

Réunion des responsables américains de la santé au CDC Atlanta : « les fabricants rapportent que des facteurs non chauffés continuent d'être utilisés, bien qu'il n'y ait pas de rupture de stock de produits chauffés19 ».

7 mai

Note de Gérard Jacquin, directeur bioindustriel du CNTS à Michel Garretta : « Cryoprécipités : tentative de ventes à l'export ou sur le marché français au rabais afin de diminuer le plus rapidement possible le stock de produits non chauffés20 ».

9 mai

Réunion interministérielle présidée par le professeur François Gros, conseiller scientifique du Premier ministre Laurent Fabius. Compte rendu : « Il n'est pas prouvé que la généralisation du test soit une mesure positive en termes de santé publique :

1. Les cas de sida post-transfusionnel sont somme toute assez rares [...]

2. La généralisation du test n'aurait aucun effet de freinage de la maladie puisque seulement quelques cas seront évités ». Cependant cette généralisation « paraît difficile à éviter » parce que : « D'une part, l'opinion est alarmée et la pression des médias considérable. D'autre part la décision a été prise dans quelques grands pays étrangers... ». Par ailleurs : « Il est à craindre que si aucune disposition n'est prise pour protéger le test français, celui-ci soit complètement exclu du marché dès que le LNS autorisera le test américain. Une décision s'impose rapidement car le LNS ne pourra pas retenir très longtemps le dossier d'enregistrement d'Abbott au-delà du 13 mai 1985, date limite donnée à la société, sans courir le risque d'un recours contentieux. »

Enfin le ministère des Affaires sociales et de la solidarité nationale, rejoint en cela par le ministère de l'Economie, des Finances et du Budget, est « opposé à la prise en charge du test par l'assurance maladie, en raison de l'importance des sommes en cause21 ».

Fin mai

Les produits chauffés du CTS de Lille sont certifiés inactivés par le Pr Montagnier22.

29 mai

Réunion interne au CNTS. Compte rendu : « Avec 2 à 3ä de donneurs anti-LAV positifs... et des lots de 1 000 litres, soit 4 000 à 5 000 donneurs, tous nos lots sont contaminés » [...] « C'est aux autorités de tutelle de prendre leurs responsabilités sur ce grave problème et d'éventuellement nous interdire de céder des produits avec les conséquences financières que cela représente »23.

Juin

Une commission d'experts désignée par le BDA allemand conclut que « le risque de transmission de l'agent pathogène du sida par utilisation des fractions coagulantes paraît possible en l'état des connaissances actuelles, toutefois ce risque est, à la lumière des données disponibles, très faible et ne saurait donner lieu à un changement de la thérapie actuellement en vigueur ».

Début de la production industrielle par le CNTS de produits chauffés selon la technique Immuno.

19 juin

Laurent Fabius annonce à l'Assemblée nationale le dépistage obligatoire pour tous les donneurs de sang à partir du 1er août.

Réunion du CNH : « A l'unanimité, le Comité estime qu'il est impératif que ces produits [chauffés] soient mis à la disposition des utilisateurs dans les délais le plus brefs. Une période intermédiaire de quelques semaines, où ces produits coexisteront avec des fractions non chauffées et non encore utilisées, est acceptable dans la mesure où la production de ces fractions non chauffées est arrêtée au niveau des centres de fractionnement, et où il ne s'agit que du délai nécessaire pour les étapes de modification de technologie. Dès maintenant, des fractions chauffées françaises ou d'importation doivent être impérativement distribuées aux hémophiles anti-LAV négatifs24 ».

20 juin

Réunion de la CCTS. « Il faut savoir que la possibilité de ne pas avoir de lots contaminés est très faible 4,5 x 10-5 dans le cas d'une fréquence de deux pour mille donneurs anti-LAV+, et pour des lots regroupant le plasma de 5 000 donneurs. Il est dans ces conditions indispensable que les hémophiles LAV- soient traités avec des produits chauffés. » La CCTS note que le « CNH s'est déclaré prêt à accepter une phase intermédiaire courte, à condition qu'une limite soit fixée ».

21 juin

Le test Diagnostics Pasteur est agréé par le LNS.

« Mi-85 »

Les producteurs américains mettent fin à la distribution de produits non chauffés26.

Début juillet

Grande-Bretagne : le PHS estime que les tests Abbott et Electronucleonics donnent deux tiers de faux positifs.

Juillet

Après deux ans d'hésitations, le ministère japonais de la Santé autorise les produits chauffés mais n'interdit pas les autres. Cinq firmes continuent à distribuer des produits non chauffés : Baxter Travenol, Bayer...

3 juillet

Une note du CNTS signée B. Habibi définit la distribution de fractions coagulantes durant les mois de juillet et août : « La distribution des concentrés de facteur VIII et de PPSB chauffés aux hémophiles hors protocole doit être assurée si ces malades sont anti-LAV négatifs... Pour les malades connus anti-LAV positifs, les concentrés non chauffés doivent être utilisés jusqu'à l'épuisement des stocks26 ».

5 juillet

Une lettre du Pr Boneu du CTS régional de Toulouse réclame le blocage des fractions non chauffées et l'importation massive de fractions chauffées. « Je suis convaincu qu'il y a là matière à scandale si les médias s'emparent de cette affaire et l'ensemble des médecins transfuseurs et responsables d'hémophiles seront accusés à juste titre de négligence27. »

18 juillet

Italie : loi rendant le dépistage obligatoire. Elle ne sera appliquée que progressivement.

23 juillet

Deux arrêtés :

1 la détection des anticorps anti-LAV doit être pratiquée sur chaque prélèvement de sang à compter du 1er août ;

2 la qualification de « chauffé » est introduite pour un certain nombre de produits sanguins et augmente leur prix de cession. Ces tarifs se substitueront à partir du 1er octobre 1985 aux tarifs des dérivés non chauffés. « Ces dérivés ne seront plus pris en charge par les organismes d'assurance maladie lorsqu'ils auront été prescrits après cette date. »

24 juillet

Le test Abbott est agréé par le LNS.

1er août

Dépistage obligatoire en France pour tous les donneurs. Les produits non chauffés continuent d'être distribués.

Dépistage obligatoire en Belgique.

Fin août

Le PHS britannique valide deux tests de nouvelle génération du néerlandais Organon et du britannique Wellcome, qui diminuent le nombre de faux positifs.

Octobre

Dépistage obligatoire en Grande-Bretagne et en Allemagne. En Grande-Bretagne, le test Abbott est rejeté. Au Danemark qui n'importait pas de concentrés, la direction de la santé décide qu'à dater du 1er janvier 1986 seuls les produits sanguins testés et chauffés seront autorisés. Une période transitoire fut tolérée en 1987.

2 octobre

Circulaire DGS. « La mise en place de la détection systématique des anticorps anti-LAV sur chaque don de sang ne se substitue en aucune façon aux mesures d'exclusion du don qui restent en vigueur. En effet, seule la double exclusion des donneurs à risque et des prélèvements anti-LAV positifs offre, à l'heure actuelle, le maximum de sécurité pour la prévention du sida en évitant la dissémination du virus par voie transfu- sionnelle. » [...]. Par ailleurs, « les concentrés stables "chauffés" doivent se substituer aux produits stables équivalents qui n'ont pas bénéficié d'une inactivation par la chaleur. » [...] « l'application conjuguée des deux arrêtés du 23 juillet doit garantir une complète sécurité transfusionnelle au regard de la transmission éventuelle du sida. » Rappel de tout produit congelé ou cryodesséché préparé avant la mise en oeuvre systématique du test de dépistage.

La firme Mérieux continuera à exporter des produits non chauffés après l'interdiction en France28.

3 octobre

La FDA approuve le test Diagnostics Pasteur.

11 octobre

Note du directeur régional des établissements pénitentiaires à Toulouse, informant les chefs d'établissements que les collectes de sang sont suspendues temporairement dans les établissements pénitentiaires29.

15 octobre

La firme américaine Armour, filiale de Revlon, dont les produits chauffés ont été autorisés par la FDA en 1984, décide d'en poursuivre la vente malgré des études faisant douter que le virus est complètement inactivé par le chauffage 60 °C pendant 10 heures, contre 68 °C pendant 72 heures pour ses concurrents. Elle poursuivra la distribution au Canada jusqu'en novembre 1987.

1er novembre

Dépistage obligatoire au Canada.

1986

En Allemagne, 32 des 84 hôpitaux de Rheinland-Pfalz utilisent des produits non chauffés. La firme Haemoplas continue de vendre des produits non testés jusqu'en 1987.

En Suisse, la Croix-Rouge distribue des concentrés non testés jusqu'en avril.

7-9 juillet

Conférence de consensus des NIH : seuls 20 % à 35 % des séropositifs auront le sida30.

1987

Dépistage obligatoire en Espagne.

Fin janvier

Test Abbott de seconde génération agréé par la FDA.

1988

20 janvier

Circulaire DGS : mise en place des centres de dépistage anonyme et gratuit.

Mars

Dépôt des premières plaintes contre le CNTS.

Avril

La FDA découvre que 56 centres de la Croix-Rouge américaine ne respectent pas les règles imposées pour sélectionner les donneurs.

1993

10 février

Arrêté du ministère de la Justice interdisant les collectes de sang dans les établisse
1 E. Koch, Sang rouge, sang noir, chronique d'un scandale médical, Frison-Roche, 1992. Même référence pour les autres donn&eacu

 
 
 
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