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LINGUISTIQUE |
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SÉMANTIQUE, subst. fém. et adj.
I. − Subst. fém.
A. − LINGUISTIQUE
1. Étude d'une langue ou des langues considérées du point de vue de la signification; théorie tentant de rendre compte des structures et des phénomènes de la signification dans une langue ou dans le langage. Sémantique analytique, générative, logique, structurale; sémantique descriptive, interprétative; sémantique comparée, diachronique, historique, synchronique; sémantique lexicale, narrative; sémantique paradigmatique, syntagmatique; sémantique de l'énoncé, de la phrase; rapports entre syntaxe et sémantique. Opposée tantôt au couple phonétique-phonologie, tantôt à la syntaxe (plus particulièrement en logique), la sémantique est une des composantes de la théorie du langage (ou de la grammaire) (Greimas-Courtés1979).V. sémasiologie ex. de Rey:
1. Nous définirons (...) le mot comme l'unité sémantique minima de la parole. (...) La science du mot s'appelle lexicologie. Elle comportera deux subdivisions, selon qu'on s'intéresse au nom ou au sens. L'aspect formel des mots est examiné par la morphologie (...). Les significations lexicales constituent le domaine de la sémantique [it. ds le texte]. S. Ullmann, Précis de sém. fr., Berne, éd. A. Francke, 1952, p. 33.
− P. ext., rare. Étude (et théorie) d'un système de signification quel qu'il soit. Synon. sémiotique.Sémantique linguistique, musicale, cinématographique. Le sous-sol de l'âme, − ce que le meilleur philologue Beethovenien (je pourrais dire: le maître de sémantique Beethovenienne) Heinrich Schenker, a nommé l'« Urlinie », le « Lichtbild des Seelenkernes » (Rolland,Beethoven, t. 1, 1937, p. 23).
2. En partic. [Dans le cadre de la sémiotique classique de Ch.-W. Morris, et p. oppos. aux deux autres composantes de celle-ci, la syntaxe et la pragmatique] Étude générale de la signification des signes conçue comme une relation entre les signes et leurs référents. (Ds Rey Sémiot. 1979).
B. − LOG. [Dans un lang. formalisé, p. oppos. à la syntaxe qui expose l'alphabet utilisé, les règles de construction des expressions bien formées, ainsi que les règles de déduction opérant à partir des axiomes] Ensemble des aspects du système logique relatifs aux notions de satisfaction et de vérité. Les logiciens du cercle de Vienne, et principalement Carnap, en sont venus à considérer la logique d'abord comme une syntaxe générale et ensuite comme complétée par une sémantique (la tendance récente (...) qui atténue singulièrement la rigueur du système, consistant à la compléter encore par une pragmatique) (Traité sociol.,1968, p. 233).Il est bien difficile de fixer le sens d'un mot qui désigne, non pas un objet immuable comme une racine cubique, mais une discipline en plein développement. La frontière même de la sémantique et de la syntaxe est incertaine (VaxLog.1982, p. 139, s.v. syntaxe).
Rem. La sémantique peut traiter aussi des structures qui satisfont aux formules et prend alors le nom de théorie des modèles.
II. − Adjectif
A. − [Corresp. à supra I A 1] LING.
1. Qui est relatif à la sémantique, qui a rapport à la signification d'un mot ou d'une structure linguistique. Changement, évolution sémantique; contenu, trait sémantique; analyse, description sémantique; théorie sémantique. Le sens du signe dans le discours est une représentation dans laquelle se combinent la valeur sémantique en langue, telle qu'elle est définie par la convention, et la valeur de situation qui dérive de l'énoncé (Langage,1968, p. 454):
2. ... il est deux lois sémantiques (...). L'une a trait à l'usure des sens. Elle porte que le mot s'épuise avant l'idée et laisse aisément altérer, s'il ne la perd, − plus l'idée est de soi vive et frappante − sa vertu expressive. (...) La seconde (...) porte que le sens commun, en matière de langage, dispose d'un instinct qui ne le trompe guère; qu'il perçoit exactement (...) les plus menues variations d'un sens; qu'il peut enseigner l'écrivain lui-même, et qu'aux Halles on n'apprend pas seulement à parler, mais à entendre. Paulhan,Fleurs Tarbes,1941, p. 77.
♦ Champ sémantique. Ensemble des mots, des notions se rapportant à un même domaine conceptuel ou psychologique. La méthode d'analyse des champs sémantiques élaborée par l'Allemand J. Trier permet de montrer que l'articulation d'une même région notionnelle peut varier selon les langues ou les états successifs d'une même langue (Ducrot-Tod.1972, p. 176).
− [Dans une gramm. générative]
♦ Composant ou composante sémantique. Composant interprétatif traduisant les suites de morphèmes engendrés par la syntaxe en un métalangage permettant de donner une représentation de la signification des phrases. La composante sémantique d'une grammaire (...) a pour fonction d'interpréter les structures syntaxiques en termes de sens − autrement dit, d'attribuer une signification (ou plusieurs, dans le cas des phrases ambiguës) aux structures engendrées par la syntaxe (et le lexique) (N. Ruwet, Introd. à la gramm. générative,1967, p. 332).
♦ [P. oppos. à asémantique] Phrase sémantique. Phrase qui a un sens, qui est acceptable du point de vue du sens. Une phrase qui n'est pas sémantique est dite asémantique (ReySémiot.1979).
− Empl. subst. masc. [Chez Benveniste, p. oppos. au sémiotique] Mode de signifiance d'un signe engendré par le discours. V. sémiotique II B 2 ex. de Benveniste.
2. [Corresp. à supra I A 2] Qui est relatif, appartient à la signification, à la relation entre les signes et leurs référents. [Morris] distingue (...) entre les dimensions sémantique, syntaxique et pragmatique d'un signe: est sémantique la relation entre les signes et les designata ou les denotata; syntaxique, la relation des signes entre eux; pragmatique, la relation entre les signes et leurs utilisateurs (Ducrot-Tod.1972, p. 117).
B. − LOG. Système sémantique. Synon. de sémantique (supra I B). (Dict. xxes.).
REM. 1.
Séma(nt)-,(Séma-, Sémant-) élém. formanttiré du gr. σ η μ α ν τ- base de certaines formes du verbe σ η μ α ι ́ ν ε ι ν « signifier », entrant dans la constr. de qq. mots, dans le domaine de la ling., et indiquant l'idée de sens, de signification.V. sémantème, sémantique, sémanticien, sémasiologie, sémasiologique (dér. s.v. sémasiologie).
2.
Sémantiquement, adv.Du point de vue de la sémantique, de la signification. De toutes les analyses que j'ai reçues d'« et les fruits passeront la promesse des fleurs », la sienne est de beaucoup la mieux poussée, grammaticalement et sémantiquement (Bremond,Poés. pure,1926, p. 100).
Prononc. et Orth.: [semɑ ̃tik]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1561 (Collange, Polygraphie, 14 r ods Delb. Notes mss: Lesquelles [vingt quatre lettres de l'alphabet] j'ay par bon ordre proposees a autant de dictions et paraphrasmes symentiques qui pourront servir pour toute simple description de tous et de tant de secrets que l'operateur voudra), attest. isolée; 2. 1875 art. milit. « art de mouvoir les troupes à l'aide de signaux » (Lar. 19e) − 1895, Guérin Suppl.; 2. a) 1879 (M. Bréal, Lettre à Angelo de Gubernatis, cité ds Hist. épistémol. lang., t. 3, fasc. 2, p. 128, note 8: Je prépare aussi un livre sur les lois intellectuelles du langage, auquel je travaille depuis des années: ç'est ce qu'on peut appeler la sémantique); b) 1897 adj. rapport sémantique (Thomas (A.) Essais, p. 172). Formé sur le gr. σ η μ α ι ́ ν ω « signifier » (cf. gr. σ η μ α ν τ ι κ ο ́ ς « qui signifie »; cf. chez Aristote φ ω ν η ́ « son, voix » σ η μ α ν τ ι κ η ́); à rapprocher de 2 le sens part. de σ η μ α ι ́ ν ω « faire un signal » d'où « donner un ordre, diriger une armée » et σ η μ α ́ ν τ ω ρ « qui donne le signal ou les ordres, qui commande ». En angl. l'adj. semantic est att. en ling. dès 1894 (v. NED Suppl.2), au sens gén. en 1665 semantick Philosophy (v. NED), et le subst. semantics dès 1893 (v. NED Suppl.2). Fréq. abs. littér.: 27.
DÉR.
Sémantisme, subst. masc.Contenu sémantique; ensemble des valeurs sémantiques dont un mot ou une expression sont investis. (Dict. xxes.). − [semɑ ̃tism̭]. − 1reattest. 1913 (Esnault ds R. Philol. fr. t. 27, p. 187); de sémantique par substitution du suff. -isme à la finale; le mot a été en concurrence avec sématisme (v. Esnault, L'Imagination pop., Métaph. occid., p. 6; cf. angl. sematism 1866 ds NED Suppl.2, s.v. seme) qu'il a supplanté.
BBG. − Baldinger (K.). Vers une sémantique mod. Paris, 1984, 261 p. − Baylon (Ch.), Fabre (P.). La Sémantique. Paris, 1974, 110 p. − Carnoy (A.). La Sc. du mot: traité de sémantique. Louvain, 1927, 428 p. − Charron (G.). La Distinction entre sémantique et axiologie. Mél. Martinet (A.) Paris, 1979, pp. 261-270. − Chomsky (N.). Questions de sémantique. Paris, 1975, 230 p. − Dubois-Charlier (F.), Galmiche (M.). La Sémantique générative. Paris, 1972, 130 p. − Ducháček (O.). Précis de sémantique fr. Brno, 1967, 263 p. − Greimas (A.J.). Sémantique struct. Paris, 1966, 263 p. − Guiraud (P.). La Sémantique. Paris, 1969, 128 p. − Hervey (S.). Axiologie et sémantique en ling. fonctionnelle. Lang. Ling. 1982, t. 8, n o2, pp. 57-70. − Ledent (R.). Comprendre la sémantique. Verviers-Paris, 1974, 224 p. − Le Ny (J.-F.). La Sémantique psychol. Paris, 1979, 257 p. -Lerat (P.). Sémantique descr. Paris, 1983, 128 p. − Lyons (J.). Élém. de sém. Paris, 1978, 296 p. − Martin (R.). Inférence, antonymie et paraphrase. Paris, 1976, 174 p.; Pour une log. du sens. Paris, 1983, 268 p. − Martinet (A.). Sémantique et axiologie. R. roum. ling. 1975, t. 20, pp. 539-542. − Mounin (G.). Clefs pour la sémantique. Paris, 1972, 269 p. − Pottier (B.). Ling. gén. Paris, 1974, 339 p. Vers une sém. mod. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1964, t. 2, n o1, pp. 107-137. − Probl. de sémantique. Par A. Dugas et collab. Paris, 1973, 254 p. − Quem. DDL t. 24. − Rey (A.). La Sémantique. Lang. fr. 1969, n o4, pp. 3-28; Théor. du signe et du sens... Paris, 1976, 408 p. − Schogt (H. G.). Sémantique synchr. Toronto, 1976, 136 p. − Tutescu (M.). Précis de sémantique fr. Paris, 1975, 214 p. − Ullmann (S.). Esquisse d'une terminol. de la sémantique. In: Congrès Internat. des Linguistes. 6. 1948. Paris, 1949, pp. 368-375; Le mot sémantique. Fr. mod. 1951, t. 19, pp. 201-202; Précis de sémantique fr. Bern, 1965, 3eéd., 352 p. − Wunderli (P.). Sémantique und Sémiologie. Vox rom. 1971, t. 30, n o1, pp. 14-31.
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LE LANGAGE DANS LA TÊTE |
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LE LANGAGE DANS LA TÊTE
Série "Images et Science du langage"
Des linguistes et des neurologues tentent de comprendre les mécanismes du langage et font le point des connaissances actuelles. Chez l’enfant, l’apprentissage du langage est rapide, tout est en place dès 3 ans, ce qui laisse supposer un mécanisme spécialisé d’acquisition du langage. Le linguiste américain Noam Chomsky pensait qu’il y avait des principes généraux communs à toutes les langues, une "grammaire universelle". Cette idée est aujourd’hui abandonnée et les scientifiques pensent plutôt qu’il existe chez l’enfant un état initial qui n’est pas spécifique au langage mais qui sert à tous les apprentissages, une architecture. Ces recherches permettent de mieux comprendre l’aphasie, c’est-à-dire la perte de certains aspects du langage et de dégager de nouvelles voies thérapeutiques : l’imagerie par résonance magnétique est une des techniques les plus performantes pour savoir comment fonctionne le cerveau. Elle met en évidence les régions du cerveau qui sont activées lors de la perception et de la production du langage. Elle est utilisée pour la recherche et pour le diagnostic (localisation des lésions). Une nouvelle expérience est tentée : la greffe de cellules foetales dans le cerveau de patients atteints de déficiences du langage dues à la maladie de Huntington, une maladie dégénérative. [C.N.R.S.] Séquences: Entre l’inné et l’acquis - Les accidents du langage (aphasie, alexie) - Réparer les accidents du langage - Une idée pour reconstruire.
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