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QUO VADIS ? QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LA MUSIQUE POLONAISE

 

Les succès internationaux de « Quo vadis ? » en version musicale.


La Section de Polonais à l’Université de Toulouse organise, depuis 11 ans déjà, une manifestation consacrée à la culture polonaise. Elle est attendue tant par le public universitaire que toulousain.
A l’occasion de la sortie sur les écrans
du film de Jerzy Kawalerowicz « Quo vadis ? », nous avons décidé de consacrer la manifestation de cette année à ce livre. Pour cela, nous avons invité des spécialistes de Pologne, ainsi que les artistes, car le titre de la manifestation était : « Contexte historique, littéraire et artistique de Quo vadis ? de Sienkiewicz » .
Parmi les invités, Monsieur Józef Baliński, qui est philologue, musicologue et directeur littéraire de l’Opera Nova de Bydgoszcz. Profitant de sa présence à notre université, nous espérons qu’il nous parlera du théâtre musical en Pologne.
Monsieur, le succès du roman de Sienkiewicz a dépassé les frontières de la Pologne et a obtenu de nombreuses adaptations littéraires, cinématographiques et picturales. En est-il de même dans la musique ?
Je dois constater qu’il y a peu de romans de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, de romans européens, qui soient aussi fortement inspirateurs de phénomènes musicaux de toutes sortes. Et cela commence juste après la publication de la version « livre » du roman. Comme vous le savez, initialement, l’auteur l’a publié dans la presse sous la forme d’un feuilleton. Trois…, juste trois ans après la parution de la première édition du roman « Quo vadis ? », le compositeur varsovien, polonais, peu connu dans le monde, bien qu’important pour nous, plus connu en tant que chef d’orchestre – je pense à Emile Młynarski (la Philharmonie* de Varsovie porte encore aujourd’hui son nom) – eh bien, Młynarski a composé un opéra inspiré du roman de Sienkiewicz. Le livret…, l’auteur du livret est un poète de second, ou même de cinquième rang, Lasocki ** , je ne me souviens pas, en ce moment, de son prénom…
Donc, cet opéra…, je veux dire son destin, nous échappe. Comme vous le savez, la Pologne a subi, peu après, l’horreur de la deuxième guerre mondiale et la maison de Młynarski, entre autres, en a été victime. La partition de cet ouvrage a disparu. Młynarski est une individualité intéressante car il a exercé une influence considérable sur la vie musicale non seulement en Pologne, mais dans le monde entier, surtout en sa qualité de chef d’orchestre. Il était directeur de la Philharmonie de Varsovie, puis à deux reprises, il a dirigé le Grand Théâtre d’Opéra et de Ballet de Varsovie . C’était sous sa direction que le théâtre a vécu sa période faste, sa période d’envol. Plus tard, il est devenu le chef de l’orchestre de Glasgow, pour enfin, ce fut en quelque sorte le couronnement de sa carrière, prendre les fonctions de chef de l’orchestre de Philadelphie, un des meilleurs orchestres américains. C’est en Philadelphie qu’il donnait également des cours dans le célèbre « Curtis Institute », c’est-à-dire dans une école…, une institution de musique de plus haut niveau.
Après celle de Młynarski, nous avons d’autres réalisations, cette fois toutes deux issues de la plume des auteurs étrangers. Dans le premier cas, nous avons un compositeur russe, Chtcherbakov qui a composé un ballet. La musique est moins connue, en revanche le ballet, lui, est une réalisation intéressante, principalement parce que son chorégraphe était Michel Fokine, un des plus éminents chorégraphes européens du vingtième siècle, un des fondateurs du succès des ballets de Diaghilev à Paris…. J’ajoute seulement que Fokine est l’auteur des chorégraphies célèbres, telles que « l’Oiseau de feu » de Stravinsky, que « Petrouchka » de Stravinsky, que « Schéhérazade » de Rimski-Korsakov… Donc Fokine, au départ, avant de s’installer avec Diaghilev à Paris, à l’Ouest, et plus tard, à Monte Carlo, était directeur de ballet au Théâtre Marie de Saint-Pétersbourg et c’est là qu’il avait monté une soirée-spectacle composée de deux représentations, la première, c’étaient les « Sylphides », la seconde partie de la soirée était remplie par le ballet « Eunice », sur la musique de Chtcherbakov dont je viens de parler. Il s’agit là d’un ballet dans lequel est raconté un des motifs du roman de Sienkiewicz, et notamment le motif de l’amour, amour caché, de l’esclave grecque Eunice pour le poète, le célèbre Pétrone, auteur…, n’est-ce pas, un des plus illustres auteurs de l’époque néronienne.
Après cela, le second auteur étranger, mais qui nous intéresse également car c’est lui qui a trouvé en Pologne, ou plutôt son œuvre a trouvé en Pologne, un retentissement considérable, était un compositeur français originaire de Bordeaux, Jean Nouguès, dont le « Quo vadis ? » était une des plus…, disons, était une des œuvres qui avaient remporté un succès pour ainsi dire incroyable sur les scènes européennes. Cela n’a pas duré longtemps, mais est resté néanmoins quelques décennies, pendant lesquelles ce « Quo vadis ? » a été présenté non seulement sur les scènes françaises, notamment à Nice, à Bordeaux, à Paris à l’Opéra Comique, mais aussi dans tous les grands théâtres allemands, à Vienne, et bien sûr à Varsovie. La première française a eu lieu à Nice. En mille neuf cent sept, l’œuvre a été présentée à l’Opéra Comique à Paris. Elle a paru à Varsovie en neuf cent douze et a remporté un énorme succès. Nouguès était un compositeur…., les musicologues français ne le tiennent pas en trop grande estime et Guy Ferchaut l’appelle carrément autodidacte. Il en est de même pour les musicologues anglais. Et tous sont étonnés car l’opéra, en somme, jusqu’aux années trente (la dernière représentation à Varsovie a eu lieu aux alentours de mille neuf cent trente trois), a été joué presque dix mille fois. Il est rare qu’une œuvre musicale ait un tel succès.
Plus au moins au même moment, c’est-à-dire au début du vingtième siècle, dans les années neuf cent trois, neuf cent sept, un jeune compositeur polonais, Feliks Nowowiejski, s’est pris d’intérêt pour ce sujet. Nowowiejski est un personnage totalement méconnu en France, bien que son œuvre ait eu un succès, donc peut-être devrai-je dire quelques mots sur lui. Il est né en huit cent soixante dix-sept en Warmie, donc dans une région de la Pologne qui pendant des années est restée sous une forte influence de la culture allemande, ce qui, pour la formation musicale de Nowowiejski, avait de bons côtés. Nowowiejski a étudié chez Max Bruch à Berlin, et ensuite à Prague, chez le plus grand compositeur tchèque Anton Dvorak.
Il a connu Gustave Mahler, il a connu un grand nombre d’illustres créateurs de la musique européenne de son temps…, également Pietro Mascagni qui, à cette époque travaillait déjà sur l’opéra « Néron ». Et il se peut que tout cela, en quelque sorte, l’a inspiré pour prendre la décision de ne pas créer un opéra classique, mais une œuvre inspirée du roman de Sienkiewicz, toutefois de facture assez libre. Je pense que, ici, un élément inspirateur pour lui était l’œuvre connue de Schumann « Les scènes de Faust » puisque Nowowiejski a traité de la même façon la matière littéraire du roman. Il s’est adressé notamment à une poétesse berlinoise, assez connue en son temps, Antonia Jüngst, lui demandant de composer un livret qui ne soit pas de style dramaturgique, je veux dire dramatique, qui ne raconterait pas l’action…, le déroulement de l’action, mais qui se concentrerait sur les principaux problèmes que traite ou que présente le roman. Et c’est ainsi qu’est né quelque chose que n’est ni un oratorio, ni un opéra, mais plutôt une série de scènes lyriques (en nombre de 5) et qui porte le titre « Quo vadis ? ». La première représentation a eu lieu dans une ville tchèque, une petite ville tchèque Usti sur Labe (en allemand Elbe) et cela s’est terminé par un énorme succès. Néanmoins Nowowiejski était très mécontent de son œuvre lorsqu’il l’avait entendue pour la première fois. Cela arrive parfois que le compositeur ne fasse connaissance de son œuvre que lorsqu’elle se matérialise sous la forme des sons, et non sous la forme du manuscrit. Il était mécontent, a transformé complètement la partition, ça lui a pris deux ans, et la nouvelle « première », en version devenue une version définitive, a eu lieu à Amsterdam, avec la participation d’un chœur énorme de quatre cents personnes. Et ce fut un triomphe. Ce triomphe à Amsterdam a initié le défilé de l’œuvre sur toutes les estrades européennes. En neuf cent douze, et ce fut en quelque sorte le couronnement, on a invité Nowowiejski aux Etats Unis et cela a commencé à New York ; l’œuvre a, à son tour, commencé la traversée triomphale des différentes scènes américaines.
* une des salles de la Philharmonie de
Varsovie porte son nom
** il s’agit de Kazimierz Laskowski


L’interprétation contemporaine de l’opéra « Quo vadis ? »
Lorsque l’on observe la carrière littéraire et cinématographique du roman de Sienkiewicz, nous pouvons constater qu’elle dure déjà depuis plus de cent ans. Le film revenait très souvent, tout comme d’ailleurs les différentes publications de cette œuvre revenaient avec une régularité de vingt, vingt cinq ans. En était-il de même dans la musique ? Il est difficile de parler ici de la même régularité, cependant il n’y a pas longtemps, quatre-vingt-dix ans après…, presque quatre-vingt-dix ans après la première de Nowowiejski, a paru un nouvel opéra, tout nouveau, composé par l’une des compositrices polonaises les plus intéressantes, Bernadette Matuszczak, qui parmi les créateurs, parmi les musiciens polonais, occupe une place pour ainsi dire à part. Matuszczak a fait ses études chez Szeligowski, chez Tadeusz Szeligowski à Poznań, mais il me semble que l’élément décisif, en ce qui concerne sa formation esthétique, intellectuelle et artistique, a été le séjour, la bourse de quelques années à Paris où elle avait étudié chez Nadia Boulanger. Elle a commencé comme un compositeur qui utilise un langage assez d’avant-garde, un peu dans le style de Luigi Nono. Avec le temps, elle a simplifié son langage musical en renonçant à certaines astuces et, pour changer, a commencé à s’intéresser à la thématique littéraire. Elle est l’auteur de chants très intéressants sur les textes de Rilke (ces œuvres ont été primées à deux reprises en Italie). Elle est également l’auteur de pièces musicales qui ont reçu des prix de musique et de composition prestigieux en Europe.
En ce qui concerne « Quo vadis ? », un facteur indubitablement décisif ici était la religiosité de la compositrice d’une part, et d’autre part, dans une certaine mesure, l’influence d’un philosophe qui, comme elle l’a avoué, l’a beaucoup inspirée. Je pense notamment au philosophe allemand, mort récemment, il y a quelques mois, Hans Georg Gadamer et à sa thèse, selon laquelle l’œuvre d’art a pour mission de changer l’homme. Elle n’a de valeur que lorsqu’elle provoque un changement, une transformation positive de son récepteur. Selon la compositrice, le thème de « Quo vadis ? », où nous avons affaire à deux mondes : d’un côté un monde décadent de la culture qui, disons-le, se consume elle-même et, de l’autre, une proposition nouvelle, pas forcément d’emblée attirante…, peut justement toujours remplir cette fonction. Mais c’est déjà un autre problème…


Le rayonnement de la musique polonaise à l’étranger.
Alors espérons que « Quo vadis ? » a encore devant lui un long avenir. Mais en abandonnant déjà ce sujet, pourriez-vous éventuellement nous parler des compositeurs polonais contemporains et anciens et de leur éventuelle influence hors des frontières de la Pologne, principalement en France ? Je pense qu’il faudrait faire ici une revue rapide de l’histoire de la musique polonaise, ce qui est difficile, compte tenu du peu de temps dont nous disposons, alors qu’il faudrait citer plusieurs époques. Cela change sans cesse, ce qui veut dire que, aujourd’hui, sans doute à part Chopin, qui est une valeur et une individualité généralement reconnue non seulement en France mais dans le monde entier, les autres créateurs, tantôt sont au premier plan, tantôt en disparaissent. Szymanowski a eu ses moments de gloire… Je pense ici aux années trente et à un épisode parisien, n’est-ce pas, lorsqu’à l’opéra de Paris on donnait les « Harnasie » avec la participation de Serge Lifar. C’était un moment de triomphe, les Polonais ont même cru que cela allait se pérenniser, mais ensuite le climat s’est avéré assez peu favorable et ce succès n’a pas eu de suite. Pourtant, comme on le voit, il est revenu aujourd’hui, non pas par l’intermédiaire de la France, mais par l’Angleterre et l’Allemagne. Szymanowski, je pense, est aujourd’hui un compositeur « d’avenir ».
Parmi les compositeurs, il faut sans doute citer Lutosławski qui, je crois, a déjà quitté le purgatoire et est une personnalité, je dirais, non controversée. Le temps montrera ce qui se passera avec Christophe Penderecki qui remporte toujours des succès. Il y des compositeurs qui, aujourd’hui… (ceci est un phénomène plus large), qui profitent aujourd’hui de ce flirt assez singulier que mène la musique classique avec la culture de masse ; je pense aux compositeurs qui travaillent pour le film. En Pologne, l’exemple de ce genre de créateur est Kilar, Wojciech Kilar qui a bien évidemment un acquis imposant en tant que compositeur de musique symphonique, mais dont la renommée est due à la création de musique de film, pour les films récompensés d’Oscars. Cela lui a bien sûr apporté la popularité, mais pour combien de temps, cela est difficile à prévoir.


L’influence de la musique française en Pologne.
Et pour comparer, comment la musique française est-elle reçue en Pologne ? La France a toujours eu des faveurs, il faut le dire… Et cela probablement en raison de la situation politique et de l’évolution historique du pays car pendant un siècle et demi les Polonais étaient privés de l’Etat. (Nous étions pris entre deux feux ; d’un côté par l’élément germanique, puisque tant l’Autriche que l’Allemagne appartiennent à la même culture, et de l’autre, par les pays slaves orientaux représentés par la Russie). Nos compositeurs, nos créateurs, par la force des choses, essayaient de se libérer, de s’émanciper également de l’influence de la culture musicale allemande très puissante. Et pourtant presque toute la musique depuis le dix-huitième siècle est tellement saturée… et tellement dominée par les Allemands, que c’était difficile.
C’est pourquoi les Polonais regardaient volontiers au-delà du Rhin. Et les compositeurs comme Claude Debussy, comme Ravel, comme Albert Roussel, comme Paul Dukas, donc ceux qui formaient l’avant-garde du dix-neuvième siècle, mais aussi des plus modestes, comme Darius Milhaud etc…étaient toujours très populaires chez nous. En plus, il faut noter que quatre-vingt pour cent des compositeurs contemporains, qui vivaient après l’année quarante cinq, faisaient ou complétaient leurs études à Paris, en particulier chez Nadia Boulanger. Nadia Boulanger est pour ainsi dire le maître de presque tous les créateurs de musique…
Ceci a de bons et de mauvais côtés. Ce qui est positif, c’est que nous avons réussi à échapper à l’influence allemande, ce qui est, au contraire négatif, c’est que les Allemands restent toujours une puissance musicale. Ils l’étaient avant et le sont toujours. L’Allemagne reste un centre extrêmement fondateur d’opinion. En revanche, les Allemands n’ont pas toujours bien compris la façon dont se développait la musique polonaise…
Je pense que nous avons manqué une opportunité très grande. Disons que c’était un concours de circonstances… A l’époque de Ravel et pendant que, en France, se développait l’avant-garde, non seulement française, mais celle qui est arrivée à Paris, un groupe de musiciens très intéressants se concentraient à Vienne et c’était l’école de Schönberg, de Webern, d’Alban Berg. C’était une école pleine d’avenir que les Polonais, bizarrement, n’avaient pas remarquée. C’est étonnant, par exemple Karol Szymanowski, très intéressé par ces progrès viennois, lorsqu’il était professeur au Conservatoire de Varsovie, envoyait ses élèves plutôt à Paris, alors que, je crois, le séjour à Vienne leur aurait été non moins profitable…S’ils avaient eu la possibilité d’étudier et à Paris et à Vienne, ça aurait été le mieux. Je veux dire pour la musique polonaise…

 

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CULTURE

 

Paris, 13 FEVRIER 2014


L'estime de soi chez les jeunes est en grande partie d'origine culturelle


Quelles que soient nos valeurs personnelles, nous basons largement notre estime de soi sur la réalisation des valeurs dominantes de notre culture. C'est ce qui ressort d'une enquête internationale menée sur plus de 5 000 adolescents et jeunes adultes dans 19 pays par Maja Becker, psychologue sociale au Laboratoire cognition, langue, langages, ergonomie (CNRS/Université de Toulouse II-Le Mirail). Ces résultats viennent d'être publiés en ligne dans la revue Personality and Social Psychology Bulletin.
Nous pouvons tous penser à différentes choses qui font que nous nous voyons d'une manière positive. Cela peut être le fait de réussir au travail ou à l'école, d'avoir des relations amicales et familiales satisfaisantes, de se comporter suivant nos critères moraux à l'égard des autres ou d'avoir des possessions désirables. Nous pouvons aussi penser à d'autres choses, dont nous sommes moins fiers et qui font nous sentir moins bien. Mais qu'est-ce qui donne leur importance à ces choses ? Qu'est-ce ce qui influence notre estime de soi ?

Depuis cent ans le point de vue dominant en psychologie est que chaque individu base son estime de soi sur le fait d'accomplir les valeurs qu'il perçoit personnellement comme étant les plus importantes. Or les résultats de cette enquête mondiale (1) réalisée depuis 2008 sur plus de 5 000 adolescents et jeunes adultes dans 19 pays en Europe de l'Ouest, de l'Est, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie viennent nuancer cette hypothèse dominante. En effet, ils montrent que les jeunes participants fondent leur estime de soi non pas sur leurs propres valeurs personnelles - qui semblent avoir peu ou pas d'influence sur leur estime de soi - mais sur le fait d'accomplir les valeurs dominantes chez les autres individus dans leurs environnements culturels. La tranche d'âge étudiée concerne majoritairement des jeunes de 16/17 ans, à raison d'environ 200 lycéens par pays. Les chercheurs ont constaté que l'estime de soi de leurs participants se fondait sur 4 grands points communs, quelle que soit la culture considérée : remplir son devoir, aider les autres, améliorer son statut social, contrôler sa propre vie. Néanmoins, l'importance de chacun de ces items pour fonder l'estime de soi des individus varie selon les cultures. Par exemple, les participants de cette enquête vivant dans des contextes culturels où les gens mettent en avant des valeurs telles que la liberté individuelle et la recherche d'une vie stimulante (en Europe de l'Ouest et dans certaines régions d'Amérique du Sud) sont plus susceptibles de tirer leur estime de soi du sentiment de contrôler leur propre vie. Tandis que ceux vivant dans des cultures où l'accent est davantage mis sur des valeurs telles que la conformité, la tradition et la sécurité (dans certaines parties du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie) sont relativement plus susceptibles de tirer leur estime de soi du sentiment de faire leur devoir.

L'estime de soi semble donc être essentiellement une entreprise collaborative et non pas individuelle. Ces travaux suggèrent que le système de construction de l'estime de soi est un moyen important par lequel les individus intériorisent les valeurs de leur culture à un niveau implicite, même s'ils ne prétendent pas adhérer à ces valeurs quand on le leur demande explicitement. Ces processus subtils peuvent encourager les gens à agir d'une manière souhaitable du point de vue de leur société et contribuer ainsi à maintenir une solidarité sociale.

 

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MODELISATION MATHEMATIQUE DES LANGUES NATURELLES

 

LA MODÉLISATION MATHÉMATIQUE DES LANGUES NATURELLES


L'objet central de la linguistique contemporaine est de modéliser les langues naturelles et leur fonctionnement, c'est-à-dire comment un locuteur exprime un sens dans une langue donnée ou comment à partir d'un énoncé linguistique il récupère son sens. De questions sur la langue sont nées des branches fondamentales des mathématiques : la modélisation du sens (et du raisonnement) a donné la logique et la modélisation de la syntaxe a donné la théorie des langages formels et les bases de l'informatique.
Alors que ces objets mathématiques venus de la linguistique poursuivent une vie autonome, les modèles mathématiques de la langue continuent d'évoluer sur des architectures de plus en plus complexes intégrant un véritable calcul du sens et prenant en compte la diversité des comportements des mots et leur faculté de former toujours de nouveaux sens. Nous illustrerons notre propos par un fragment de modèle mathématique pour le français. Nous comparerons ces modèles symboliques avec les modèles statistiques basés sur l'analyse automatique de grands corpus textuels annotés. Nous nous intéresserons également aux (non) liens institutionnels entre linguistique et mathématique, ainsi qu'à la position de la linguistique mathématique par rapport à la linguistique informatique et au traitement automatique de la langue.

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LA CROISSANCE DE L'ENFANT

 

La croissance de l'enfant


L'éthique de notre action entre la pression normative psychosociale et le progrès de la recherche médicale

Colloque La représentation du vivant : du cerveau au comportement

Session Les limites du vivant / sous présidence de Gabriel Gachelin

"Une réflexion sur les difficultés d'une action médicale ou ses dérives lorsque la décision médicale doit (ou plutôt devrait) concilier les progrès de la recherche, les vues fluctuantes de la normalité, au sens références «normales», la quête du meilleur interlocuteur (l'enfant/ses parents) et une pluie d'autres considérations vraiment médicales. Tout ceci mis ensemble constitue un peu le fondement d'une éthique de notre action et en souligne les difficultés. Pour aborder cette problématique je propose de prendre pour modèle «la gestion» de la croissance staturale de l'enfant : paradigme médical, priorités psychosociales et considérations économiques sont au centre de cette réflexion/ action".
R. Rappaport


Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia, Exploitation : Julien Lopez, Cadre:Mathias Chassagneux, Son: Xavier comméat, Montage-Encodage-Diffusion Web:Jean-Claude Troncard

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