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LEUCÉMIE

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leucémie ou leucose

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Prolifération maligne, c'est-à-dire incontrôlée, de cellules de la moelle osseuse.
Le terme de leucémie s'oppose à celui de lymphome, envahissement des ganglions lymphatiques. Cependant, cette distinction est théorique, les formes évoluées de leucémie pouvant atteindre tous les organes du corps humain et un lymphome pouvant atteindre la moelle par le sang.

Selon les statistiques, il se déclare environ chaque année 8 nouveaux cas de leucémie pour 100 000 personnes.

DIFFÉRENTS TYPES DE LEUCÉMIE

On distingue les leucémies chroniques, où la prolifération ne s'accompagne pas d'un arrêt de maturation des précurseurs présents dans la moelle, des leucémies aiguës, où, à la prolifération de ces précurseurs, s'ajoute un blocage de leur maturation, ce qui a pour conséquence, d'une part, un excès de cellules jeunes et, d'autre part, la diminution des cellules matures (globules rouges, globules blancs, plaquettes).
Par ailleurs, la leucémie peut se développer soit aux dépens des précurseurs des cellules myéloïdes, soit aux dépens des lymphocytes.
Il existe donc quatre grands types de leucémie : la leucémie myéloïde chronique (L.M.C.), la leucémie aiguë myéloïde (L.A.M.), la leucémie lymphoïde chronique (L.L.C.), la plus fréquente chez les personnes de plus de 60 ans, et la leucémie aiguë lymphoïde (L.A.L.), la plus courante chez l'enfant. Au sein de chaque catégorie, on distingue en outre des sous-types en fonction du type de cellule en cause (par exemple leucémie lymphoïde à cellules B ou à cellules T).

CAUSES
Les expositions professionnelles intensives à certaines substances chimiques (benzène), aux radiations et à certaines chimiothérapies ou radiothérapies mutagènes utilisées dans le traitement du cancer peuvent entraîner des leucémies aiguës et des leucémies myéloïdes chroniques. Cependant, dans la majorité des cas, la cause des leucémies reste inconnue. En revanche, leur mécanisme est de mieux en mieux compris. Le mécanisme général est la survenue (le plus souvent par malchance) de modifications génétiques acquises dans les cellules hématopoïétiques, habituellement au niveau des cellules souches. Ces anomalies entraînent l'activation d'oncogènes (gènes du cancer), jouant un rôle dans la survenue de la leucémie, ou la perte de certains gènes dits suppresseurs de tumeurs.
L'identification des anomalies chromosomiques touchant les cellules leucémiques revêt souvent une valeur diagnostique et pronostique. Ainsi, la présence de l'anomalie appelée chromosome Philadelphie (échange de matériel entre les chromosomes 9 et 22) permet de porter le diagnostic de leucémie myéloïde chronique. Certaines anomalies chromosomiques sont par ailleurs associées à une sensibilité particulière (accrue ou, au contraire, moindre) de la maladie au traitement. Enfin, le suivi ultérieur de ces anomalies permet d'évaluer l'évolution de la leucémie en réponse au traitement (maladie résiduelle).

SYMPTÔMES
Ils sont assez peu caractéristiques et provoqués, dans les leucémies aiguës, par l'insuffisance en éléments matures du sang (polynucléaires, globules rouges et plaquettes pour les leucémies aiguës) ainsi que, dans les formes aiguës et chroniques, par l'envahissement des différents organes par les globules blancs. La diminution des globules rouges entraîne une anémie avec pâleur et palpitations. L'absence de plaquettes provoque des phénomènes hémorragiques (saignement des gencives, ecchymoses). Enfin, la diminution des polynucléaires expose à des infections graves comme des septicémies ou des angines sévères. L'envahissement concerne surtout la rate et les ganglions lymphatiques, qui augmentent de volume, plus rarement la peau, se traduisant alors par l'apparition de leucémides (grosses papules rouge-brun), ou le système nerveux, entraînant des maux de tête, une méningite, une paralysie faciale ou des troubles de la conscience.

DIAGNOSTIC
Il repose sur l'analyse du sang et de la moelle. Le sang contient des leucocytes d'allure normale, mais en nombre excessif (leucémie chronique), ou des leucocytes anormalement jeunes (leucémie aiguë). Le myélogramme (ponction de moelle osseuse) montre un envahissement par des blastes (leucémie aiguë) ou par un nombre excessif de globules blancs plus matures, lymphocytes ou précurseurs de polynucléaires, dans les leucémies chroniques.

TRAITEMENT
Il dépend de l'âge du patient et du type de leucémie. Il est généralement moins intensif chez les patients âgés de plus de 65 ans.
Le traitement des leucémies aiguës, myéloïdes et lymphoïdes, repose sur une chimiothérapie intensive antimitotique (inhibant la division des cellules), associant un grand nombre de substances. Mais ce traitement détruit aussi bien les cellules tumorales que les cellules normales de la moelle. Il a donc pour conséquence une disparition passagère mais marquée des cellules myéloïdes, période pendant laquelle le sujet est particulièrement sujet aux infections, aux hémorragies et à l'anémie, respectivement par manque de polynucléaires, de plaquettes et de globules rouges. La cure nécessite donc une hospitalisation prolongée. Dans la majorité des cas, les blastes disparaissent au cours du traitement. Un traitement de consolidation, également fondé sur une chimiothérapie, est alors administré soit en cures répétées et assez peu intensives, soit en une ou deux fois mais beaucoup plus intensivement. Le rythme, très variable, est établi en fonction du type de leucémie et de la réponse de l'organisme au traitement d'attaque. Une greffe de moelle osseuse peut également être envisagée (allogreffe ou autogreffe de moelle).

Le traitement de la leucémie myéloïde chronique a été révolutionné ces dernières années par la mise au point de médicaments susceptibles de détruire préférentiellement les cellules porteuses du chromosome Philadelphie en inhibant l'activité de la tyrosine kinase qui résulte de cette anomalie. L’imatinib est le premier des médicaments mis au point pour traiter le mécanisme de la transformation maligne. L'allogreffe de moelle osseuse, lorsqu'un donneur existe, était le seul traitement capable de guérir cette maladie. Elle est actuellement beaucoup moins utilisée.
Le traitement de la leucémie lymphoïde chronique est, dans de nombreux cas, inutile, cette maladie n'entraînant aucun symptôme et étant d'évolution très lente. Si nécessaire, on administre une chimiothérapie légère (telle que le chlorambucil) pour diminuer le nombre de globules blancs du sang et pour réduire la taille des ganglions lymphatiques et de la rate, ou une chimiothérapie un peu plus intensive, telle que le fludarabine. Les polychimiothérapies s

ÉVOLUTION ET PRÉVENTION
Dans les cas de leucémies aiguës, il existe un risque de rechute, essentiellement dans les trois années qui suivent la maladie. Ce risque est faible pour les leucémies aiguës lymphoïdes de l'enfant, plus important pour les autres variétés de leucémie aiguë.
Une prévention des leucémies ne peut être envisagée que dans les cas, exceptionnels, où des circonstances favorisantes sont identifiées. C’est un cas évident dans toutes les professions où sont manipulées des radiations ionisantes. La situation est plus délicate lorsque le traitement d’une maladie maligne nécessite le recours à des chimiothérapies potentiellement leucémogènes.

 

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LE CERVEAU

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cerveau
(latin cerebellum, diminutif de cerebrum, cerveau)

Consulter aussi dans le dictionnaire : cerveau
Cet article fait partie du dossier consacré au système nerveux.
Partie antérieure de l'encéphale des vertébrés, formée des hémisphères cérébraux et des structures qui les unissent.

Au sens strict, le cerveau, contenu et protégé par la boîte crânienne, est constitué par les deux hémisphères cérébraux (droit et gauche) et les fibres qui les relient. Dans le langage courant, il est souvent utilisé comme synonyme d'encéphale (l’ensemble des structures du système nerveux central incluses dans la boîte crânienne, soit, en fait : le tronc cérébral, le cervelet et le cerveau proprement dit).

Chacun de nos comportements relève d'une fonction du cerveau. L'esprit, la conscience, la pensée sont des aspects de l'activité cérébrale, comme le sont les actions de courir, de sourire, d'apprendre ou de souffrir. Inversement, les troubles des émotions, de la pensée ou des fonctions perceptives (→ sens) et motrices (→ motricité) caractérisent les maladies psychiques et neurologiques et résultent souvent de lésions, fonctionnelles ou organiques, du cerveau. Quelles règles lient l'anatomie et la physiologie du cerveau aux actions de percevoir ou d'agir ? Cette frontière de la connaissance de l'homme par lui-même est l'un des enjeux majeurs des neurosciences.


Pour en savoir plus, voir les articles psychiatrie, neurologie.
Le cerveau, objet de mythes, de légendes et de mystères, est depuis longtemps sujet de recherches. C'est un organe comme le cœur, le foie ou le rein. Certes, son organisation est d'une complexité sans égale, mais comme tous les tissus, il est composé de cellules, qui fonctionnent selon les lois communes à toutes les cellules. C'est leur spécialisation et leur organisation en réseaux qui déterminent la spécificité du cerveau et font de lui l'organe de la perception et de l'action, de la pensée et de la communication. Chez l'animal comme chez l'homme, il met en relation le monde intérieur et le monde extérieur.

1. L'ÉTUDE DU CERVEAU

L'étude d'un organe tel que le cerveau nécessite d'envisager d'abord le niveau de complexité auquel on s'intéresse. À l'échelle moléculaire et cellulaire, les cellules nerveuses expriment toute une gamme de spécificités qu'il s'agit de mettre en évidence. Ainsi, la transmission de l'information par les neurones se fait sous forme d'influx électrique (→ influx nerveux), le plus souvent depuis le corps cellulaire du neurone vers ses extrémités, converti en un signal chimique dans l'espace situé entre deux neurones, la synapse. L'étude de plusieurs neurones impliqués dans une même fonction fait passer à l'échelle de réseau, ou circuit, puis à une action spécialisée du cerveau, comme les mécanismes de l'apprentissage et de la mémoire, si l'analyse porte sur le circuit septo-hippocampique. Les méthodes et les concepts utilisés sont différents selon que l'on s'intéresse à une molécule ou à une fonction (psychologie).
Traditionnellement, les deux grandes branches complémentaires de la neurobiologie sont l'anatomie et la physiologie. La première décrit les différents éléments du cerveau et la façon dont ils sont assemblés, la seconde cherche à savoir comment ils fonctionnent. En fait, les techniques actuelles rendent assez artificielles et caduques ces distinctions. Il n'est toutefois pas sans intérêt de retracer quelques-unes des étapes fondamentales par lesquelles s'est construite la connaissance de la structure du cerveau.

1.1. ÉTUDES ANATOMIQUES
1.1.1. PREMIÈRES OBSERVATIONS

Les techniques de dissection et d'analyse à l'œil nu du cerveau existent depuis les travaux de l'école d'Alexandrie (Hérophile, Érasistrate) au iiie s. Dès cette époque sont décrits les hémisphères avec leurs cavités (les ventricules) et les circonvolutions qui plissent leur surface. Ces travaux vont bouleverser la conception du corps humain jusque-là fondée, depuis Aristote et Hippocrate, sur l'idée que le cœur est le siège de la pensée, de l'action et le chef d'orchestre du corps. Hérophile montre que les nerfs sont distincts des vaisseaux et qu'ils sont issus du cerveau et de la moelle épinière (→ nerfs crâniens, nerfs rachidiens). Les médecins de l'Antiquité décrivent également des nerfs « du mouvement » et « de la sensation ». Enfin, observant que le cerveau humain est plus riche en circonvolutions que celui des animaux, ils suggèrent que le cortex cérébral pourrait être le siège de l'intelligence. Il faudra vingt sièclesen Europe pour retrouver puis dépasser ces connaissances.

1.1.2. LES NEURONES VUS AU MICROSCOPE

C'est à la fin du xixe s. que les neuroanatomistes établissent que le neurone est l'unité fonctionnelle fondamentale du système nerveux, grâce à deux avancées technologiques : le microscope et la coloration argentique. Un neurone a la forme d’une sorte de « pieuvre » dont le corps ne mesure pas plus de 10 à 20 μm, mais qui étale des « tentacules », axones ou dendrites, jusqu'à 1 m de distance chez l’homme. De plus, les ramifications des différents neurones s'enchevêtrent pour former un feutrage dense et indistinct quand tous les neurones sont colorés.
Camillo Golgi, professeur d'histologie et de pathologie générale à l'université de Pavie (Italie), découvre vers 1875 une méthode, inspirée de la photographie, qui utilise le nitrate d'argent pour colorer une petite partie des neurones. Au microscope, chaque cellule colorée en surface devient ainsi distinguable du tissu environnant. Il était dès lors possible de dresser un catalogue des différents neurones et de leur organisation. Ce fut l'œuvre immense de Santiago Ramón y Cajal, qui fait encore souvent référence aujourd'hui, en particulier le classique Histologie du système nerveux de l'homme et des vertébrés (1904).

1.1.3. L'ARCHITECTURE DU CERVEAU SELON CAJAL

Jusqu'à Cajal, les « réticularistes », pour lesquels les cellules nerveuses sont soudées les unes aux autres en un réseau continu, s'opposaient aux « cellularistes », selon lesquels chaque cellule nerveuse est individualisée. La seconde théorie n'expliquait pas le passage de l'information d'une cellule à l'autre. Cajal démontra sans ambiguïté cette individualité et l'existence d'une structure spécialisée au niveau de laquelle se font les échanges entre cellules, la synapse. De plus, par un travail expérimental immense, il put décrire une véritable architecture du cerveau mettant en évidence des séries d'interconnexions entre différentes régions et les circuits par lesquels se font ces liaisons.

1.1.4. LES TECHNIQUES MODERNES D'EXPLORATION DU CERVEAU

Si, au cours du xxe s., les méthodes neuroanatomiques ont peu varié, depuis 1950 elles se sont affinées à une vitesse impressionnante. Ici encore le progrès technologique est venu ouvrir de nouveaux horizons.
Les méthodes de coloration après destruction sélective ont montré des terminaisons nerveuses à de grandes distances du corps cellulaire ; puis les techniques ont utilisé les processus du transport d'acides aminés radioactifs (→ traceur), d'enzymes telles que la peroxydase du raifort (une plante vivace) ou encore de virus. Ainsi, aujourd'hui encore de nouvelles connexions entre les régions cérébrales sont découvertes.

Sur le plan de la structure fine du neurone et de la synapse, c'est la microscopie électronique et ses différentes variantes qui sont venues éclairer l'ultrastructure du neurone (son architecture intérieure). Très récemment, enfin, la microscopie confocale, combinaison de balayage laser et de reconstruction d'images par ordinateur, permet de compter le nombre de certaines molécules au niveau d'une région précise d'un neurone.

1.1.5. LA VISUALISATION DU CERVEAU CHEZ L’HOMME VIVANT

Les techniques de visualisation du cerveau chez l'homme vivant ont également connu des progrès majeurs. Les méthodes radiologiques actuelles recourent presque toutes à la reconstruction par ordinateur de multiples signaux obtenus soit à partir de rayons X (artériographie, tomodensitométrie ou scanographie), soit à partir de la mise en résonance des noyaux atomiques par champs magnétiques intenses (imagerie par résonance magnétique – IRM – ou résonance magnétique nucléaire – RMN), soit par émission de positons après injection d'une molécule préalablement marquée.

Ces techniques complémentaires permettent de visualiser sans danger la structure du cerveau avec une résolution de l'ordre du millimètre. Elles reconstituent les formes en trois dimensions et, pour les plus récentes, fournissent des indications (degré d'oxygénation, métabolisme glucidique…) sur le fonctionnement de certaines aires cérébrales (→ IRM fonctionnelle).

1.2. ÉTUDES PHYSIOLOGIQUES

La structure dévoilée, il faut comprendre la fonction de chaque région cérébrale et les mécanismes par lesquels elle communique avec les autres. Au xviiie s., l'Italien Luigi Galvani découvre que les nerfs produisent de l'électricité. Un siècle plus tard, les physiologistes de l'école allemande, Emil Du Bois-Reymond et Hermann von Helmholtz en particulier, démontrent que les neurones utilisent cette électricité pour communiquer entre eux. Parallèlement, Claude Bernard invente la pharmacologie biochimique et, montrant qu'une drogue interagit avec un récepteur spécifique, pose les bases du concept de neurotransmission.

1.2.1. CIRCULATION DE L'INFORMATION DE NEURONE EN NEURONE

Schématiquement, l'information circule au sein du neurone et le long de l'axone sous forme d'un potentiel d'action ; lorsque le potentiel atteint la terminaison présynaptique, il est traduit en intensité de libération d'une substance chimique, le neurotransmetteur, laquelle en se liant à des récepteurs spécifiques, sur le versant postsynaptique, induit dans le second neurone des modifications pouvant aboutir à la genèse de nouveaux potentiels d'action, ou au contraire à leur inhibition. Chaque neurone établit jusqu'à 500 000 connexions avec d'autres neurones, il est donc bien plus qu'un simple relais envoyant un signal à distance. À chaque instant le neurone modifie son état et son activité en synthétisant les multiples informations qu'il reçoit. Ces découvertes sont chaque jour obtenues à partir de deux grands groupes de techniques : l'électrophysiologie et la neuropharmacologie.

1.2.2. L'ÉLECTROPHYSIOLOGIE

L’électrophysiologie enregistre les variations de courant électrique induites par les changements d'activité des neurones. On peut analyser un neurone isolément ou, au contraire, recueillir une activité globale. L'étude d'un seul neurone se fait grâce à des électrodes aux pointes extrêmement fines amenées à son contact. Il est même possible depuis quelques années d'enregistrer l'activité d'une seule molécule impliquée dans la circulation d'un ion déterminé (potassium, sodium, chlore, calcium) grâce à la technique du patch-clamp ; sa mise au point par Erwin Neher et Bert Sakmann a valu le prix Nobel à ces deux chercheurs en 1991. Ces propriétés électriques du cerveau sont utilisées pour l'étude de certaines maladies : enregistrement de l'activité générale à partir du cuir chevelu par l'électroencéphalogramme pour rechercher une origine épileptique à une perte de connaissance ; recueil des potentiels évoqués à partir de stimulations visuelles, auditives ou sensitives pour l'étude de maladies inflammatoires.

1.2.3. LA NEUROPHARMACOLOGIE

La neuropharmacologie associe des méthodes de la biochimie et de la biologie moléculaire, et permet de caractériser les substances chimiques utilisées par les neurones pour communiquer, les neurotransmetteurs, dont près d'une centaine sont aujourd'hui connus. Les acquis se précisent sur la façon dont ces substances sont émises, puis intégrées au niveau postsynaptique : elles se lient à des récepteurs spécifiques qui activent une chaîne d'événements faisant passer le signal de l'extérieur vers l'intérieur des cellules. La neuropharmacologie constitue la base rationnelle des traitements des maladies du système nerveux central par des médicaments qui vont mimer ou, au contraire, bloquer l'action d'un neurotransmetteur donné sur un type de récepteur particulier (→ agoniste, antagoniste).

2. L'ANATOMIE DU CERVEAU
2.1. UN ORGANE FRAGILE

Situé dans le crâne, le cerveau est protégé par les trois membranes constituant les méninges : la dure-mère, l'arachnoïde et la pie-mère. Organe « noble », le cerveau, pour un poids moyen de 1 500g chez un homme adulte, soit 2 % environ du poids corporel, utilise 20 % de l'énergie quotidiennement produite par le métabolisme.

Le cerveau (et l’encéphale dans son ensemble) est en suspension dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), ce qui d'une part annule la masse apparente du cerveau (principe de la poussée d'Archimède) et d'autre part le protège des chocs légers contre la cavité dure qui l'abrite, le crâne. Le LCR, qui circule également au centre du cerveau par une série de cavités communicantes, ou ventricules, en sort par les trous de Monro et de Luschka et repasse autour du cerveau et de la moelle épinière avant d'être résorbé. Ce liquide se renouvelle continuellement, et son prélèvement par ponction lombaire fournit de précieuses indications sur l'état du système nerveux central, en particulier lors d'épisodes infectieux ou inflammatoires.

2.2. DEUX HÉMISPHÈRES ET QUATRE LOBES

Le cerveau est partagé en deux hémisphères cérébraux, chacun étant lui-même divisé en quatre lobes (frontal, temporal, pariétal et occipital), par trois sillons accentués. Chaque hémisphère cérébral se compose d'une couche interne, la substance blanche, formée de fibres nerveuses, et d'une couche externe, la substance grise ou cortex cérébral, formée en grande partie de corps cellulaires. Les deux hémisphères sont reliés entre eux par deux systèmes principaux de connexion : le corps calleux et la commissure antérieure.

2.3. LES CELLULES DES TISSUS CÉRÉBRAUX

Le cerveau est composé de quelque 100 milliards de cellules : 10 à 20 % sont des neurones, cellules qui supportent et transmettent l'information ; 40 % sont des astrocytes, cellules gliales impliquées dans le stockage et la libération du glucose destiné aux neurones, ainsi que dans de nombreuses autres fonctions encore mal connues ; 20 % sont des oligodendrocytes, cellules responsables de la synthèse de la myéline, une gaine protéolipidique entourant tel un manchon la fibre principale (axone) de nombreux neurones, permettant ainsi une transmission de l'influx nerveux accélérée de 100 fois ; les 20 à 30 % restants sont composés de multiples types cellulaires, telles les cellules microgliales, support du système immunitaire spécifique du système nerveux central, ou les cellules endothéliales, qui forment les vaisseaux sanguins cérébraux et établissent une barrière hémato-encéphalique particulièrement étanche entre le système nerveux et le reste de l'organisme.

Il s'agit là d'approximations globales, et la proportion des différents types cellulaires varie selon les régions du cerveau. Par exemple, la densité des corps cellulaires et des fibres des neurones est forte au sein de la substance grise qui constitue l'écorce des hémisphères cérébraux, ou noyaux gris centraux, tandis que la substance blanche sous-corticale a une composition restreinte aux oligodendrocytes, aux astrocytes et aux faisceaux de fibres neuronales.
Les neurones et les cellules gliales sont donc les unités de base du cerveau. Ils s'assemblent en sous-ensembles qui déterminent l'activité cérébrale.
3. FONCTIONNEMENT ÉLÉMENTAIRE DU CERVEAU

On peut schématiser le fonctionnement du cerveau en trois compartiments : entrée de l'information, synthèse et comparaison, sortie et action. Les connaissances actuelles concernent surtout les mécanismes d'entrée et de sortie, alors que le traitement central de l'information, qui constitue la majeure partie de l'activité cérébrale, reste encore mal compris.

3.1. ARRIVÉE DE L'INFORMATION

L'entrée dans le système nerveux se fait par des groupes de récepteurs spécifiquement sensibles à une variation du monde extérieur perçue par les organes des sens, ou du monde intérieur, la position du corps par exemple.

Le récepteur peut être le premier neurone lui-même, comme dans le cas de l'odorat, ou n'être qu'en contact étroit avec celui-ci, comme pour les photorécepteurs de la rétine. Ces récepteurs sont particulièrement sensibles aux variations d'un stimulus, c'est-à-dire aux modifications de son intensité, à son apparition ou à son arrêt.
Dans le fonctionnement du système nerveux, qui extrait l'information importante de la masse globale des informations disponibles, ce sont les changements qui sont pris en compte : une odeur nouvelle, une lumière plus ou moins intense; la conscience de cette modification ne dure que quelques instants.

3.2. TRAITEMENT DE L'INFORMATION
Après réception par le premier groupe de neurones, l'information est acheminée vers des régions spécialisées du cerveau, où elle sera d'abord perçue puis comparée aux informations de même nature reçues simultanément ou déjà stockées en mémoire. À chaque étape il existe une divergence, un neurone d'entrée en contacte plusieurs, et ainsi de suite jusqu'à ce que plusieurs aires cérébrales participent au traitement des données. Une synthèse est effectuée, et la sortie va se faire au contraire par convergences successives pour aboutir à l'action, par exemple la contraction harmonieuse d'un muscle.

4. LE « CERVEAU PRIMITIF » : HYPOTHALAMUS ET SYSTÈME LIMBIQUE

L'ensemble hypothalamus-système limbique, souvent considéré comme le cerveau primitif, préside à un grand répertoire de situations et de conduites allant de la faim à la fuite, en passant par la peur et l'attaque. Il arrive toutefois un moment où ces conduites entraînent une interaction avec le milieu extérieur. Chez la plupart des animaux, et particulièrement chez les mammifères, le développement du cortex cérébral correspond à la possibilité de maîtriser les conduites instinctives. Cela permet de les différer dans le temps et d'élaborer ainsi les stratégies d'une meilleure satisfaction des besoins.

4.1. LE RÔLE DE L'HYPOTHALAMUS

L'hypothalamus est lui-même un ensemble constitué de plusieurs amas de neurones, dont chacun est plus particulièrement responsable d'une fonction. Un premier ensemble de fonctions essentielles est le contrôle d'une petite glande appendue à la base du crâne : l'hypophyse (on parle de complexe hypothalamo-hypophysaire). À travers elle, l'hypothalamus contrôle l'activité des différentes glandes endocrines, depuis la thyroïde jusqu'à la glande surrénale en passant par les glandes sexuelles, ovaires et testicules (→ gonades). Pour ce faire, l'hypothalamus communique par l'envoi de petits peptides, les releasing factors, qui agissent sur l'un des huit types de cellules de la glande hypophysaire. Il contrôle également directement la réabsorption du sel par le rein grâce à la vasopressine que sa partie postérieure sécrète.

Localisation de l'hypophyse
L'hypothalamus est aussi à l'origine des comportements et conduites dictés par la faim ou la soif. Lorsque les capteurs situés en son sein ou en périphérie, dans le système digestif par exemple, indiquent une diminution importante des réserves énergétiques, il active un ensemble de relais qui conduisent simultanément à la mobilisation des réserves de l'organisme et à un comportement de prise alimentaire selon des conduites élaborées au niveau du système limbique puis du cortex cérébral ; les neurotransmetteurs impliqués commencent à être connus.

4.2. LE RÔLE DU SYSTÈME LIMBIQUE

Hippocampe et amygdale : les circuits de mémorisation
Le terme de « système limbique » est dérivé de la description par Paul Broca d'un lobe situé en bordure intérieure des hémisphères cérébraux. En fait, notre notion actuelle du système repose sur les travaux des Américains J. Papez puis MacLean, qui ont mis en évidence un circuit complexe, très ancien en termes d'évolution des espèces, impliqué dans la naissance et l'expression des émotions. Anatomiquement, il s'agit d'une boucle qui entoure le troisième ventricule et relie des ensembles de neurones aux noms étranges : tubercules mamillaires, amygdale, hippocampe, habénula, accumbens, strie terminale, etc. Le plus important est de savoir que ces ensembles sont intimement connectés et reçoivent de multiples informations venant de tout le système nerveux, et plus particulièrement du cortex cérébral et de l'hypothalamus.

4.2.1. ÉLABORATION DES COMPORTEMENTS INSTINCTIFS
C'est au niveau de ce circuit complexe que s'élaborent certains comportements « instinctifs », comme l'agressivité ou la fuite, mais également des sensations telles que le plaisir, ou, en d'autres termes, la satiété et le contentement. Il existe également une étroite coopération entre le système limbique et l'hypothalamus dans la naissance, le développement et l'élaboration des conduites sexuelles.

4.2.2. RÔLE DANS L’APPRENTISSAGE ET LA MÉMOIRE

Le système limbique, et plus particulièrement l'hippocampe (région du rhinencéphale), situé dans la partie interne du lobe temporal, est également un relais essentiel des phénomènes d'apprentissage et de récupération des informations stockées en mémoire. Sa destruction entraîne une perte irréparable de ces deux fonctions. Par ailleurs, il est connu que la qualité de l'apprentissage et de la remémoration est liée aux affects associés aux circonstances de leurs acquisitions : on se rappelle mieux un événement fort, qu'il soit du domaine du plaisir ou de la douleur.

5. LE CORTEX CÉRÉBRAL
5.1. LES AIRES CORTICALES
5.1.1. DES ZONES HAUTEMENT SPÉCIALISÉES

Le lien établi entre une fonction du corps et une région du cerveau date du début du xixe s., lorsque Franz Gall proposa une liste de 35 fonctions intellectuelles et leur localisation par rapport aux différentes bosses à la surface du crâne. Ces fonctions étaient aussi curieuses que la générosité, l'amour pour sa mère ou la pulsion destructrice. Cette théorie (la phrénologie) connut un grand succès populaire – on parle encore aujourd'hui de la « bosse des maths » –, mais fut réduite à néant par les scientifiques de l'époque, jusqu'à ce que Broca démontre qu'il existe une part de vérité dans la proposition de Gall. En autopsiant des patients, Broca établit des relations de coïncidence entre certaines lésions du cerveau et le(s) déficit(s) neurologique(s) que présente le malade.

5.1.2. UNE RÉPARTITION ASYMÉTRIQUE
Si l'organisation générale du cerveau est commune aux mammifères, et si la commande motrice, par exemple, est peu différente chez le rat ou le chat, des fonctions telles que le langage ou la mémoire sont plus développées chez l'homme que chez tout autre animal. Les aires concernées du cortex cérébral présentent un hyperdéveloppement et une spécialisation. Ces fonctions sont qualifiées de « fonctions supérieures » du cerveau. Leur répartition est asymétrique entre les deux hémisphères, comme est asymétrique la préférence pour l'usage de la main droite ou de la main gauche. Contrairement à la signification héritée du xixe s., « asymétrique » ne veut pas dire qu'il existe un hémisphère dominant et un hémisphère mineur. La préférence manuelle et les différentes fonctions concernant le langage sont plutôt situées dans le cortex de l'hémisphère gauche, tandis que l'hémisphère droit est plus spécialisé dans la reconnaissance des formes et des sons : à gauche une logique fondée sur le langage, à droite une logique reposant sur les émotions.
5.1.3. CORTEX MOTEUR ET CORTEX SENSORIEL

Les vastes zones dévolues aux fonctions premières de perception de l'information et à la commande motrice sont symétriques et croisées, l'hémisphère gauche recevant les informations issues de l'hémicorps droit et inversement. Le cortex moteur, origine de la commande volontaire des muscles, est situé en avant de la scissure de Rolando, en un arc allant d'une oreille à l'autre. Le cortex sensoriel primaire lui est parallèle, en arrière de la scissure de Rolando ; il reçoit les différentes informations tactiles ainsi que la sensation de température de l'ensemble du corps. Le cortex occipital, situé à l'arrière du cerveau, reçoit les informations visuelles primaires. Le cortex temporal réunit les aires de réception auditive. Enfin, les perceptions olfactives sont acheminées vers la base des lobes frontaux.

5.2. CERVEAU ET MOUVEMENT
5.2.1. L'AIRE MOTRICE DE BROCA

Sur la base de ses expérimentations, Paul Broca reconnaît que l'aire motrice, région du cortex cérébral, commande les mouvements de la partie contralatérale du corps (hémisphère droit pour l'hémicorps gauche et inversement). En fait, cette région essentielle n'est que la voie de sortie finale de commande du mouvement ; celui-ci requiert, dans sa préparation et son exécution, la participation de multiples autres régions cérébrales au niveau du cortex (les aires préfrontales) et au niveau sous-cortical (les noyaux gris centraux et le système cérébelleux, ainsi que le tronc cérébral et la moelle épinière). Mis à part les infarctus sylviens superficiels, presque toutes les maladies du mouvement, comme la maladie de Parkinson, sont dues à des atteintes des noyaux gris, du cervelet ou de la moelle épinière.
Pour en savoir plus, voir l'article motricité.
5.2.2. LES DEUX SYSTÈMES DE COMMANDE DU MOUVEMENT

Depuis les travaux de Sherrington au début du xxe s., il est habituel de diviser le mouvement en deux étages : médullaire (à partir de la moelle épinière) et cérébral. Il existe au niveau médullaire un système de génération rythmique du mouvement qui repose sur la présence de capteurs dans le muscle. Les uns, sensibles à l'allongement, déclenchent en réponse un réflexe de contraction musculaire pour s'y opposer. Les autres, sensibles à la tension, répondent en inhibant le motoneurone innervant le muscle. Ces deux systèmes assurent de façon spontanée la stabilité du muscle par rapport à une situation de référence : c'est ainsi que nous tenons debout même si nous ne marchons pas, ou que nous restons assis sans nous écrouler comme une poupée de chiffon (→ arc réflexe). Le système de commande central va venir moduler le générateur médullaire.
Pour en savoir plus, voir l'article plaque motrice.

5.2.3. LE CORTEX MOTEUR
C'est grâce aux travaux de J. H. Jackson, vers 1870, puis de Betz quelque temps après, et enfin de Penfield dans la première moitié du xxe s., que le rôle précis et la répartition du corps humain dans le cortex moteur (l'homunculus) ont pu être compris. Une des caractéristiques majeures de cette répartition est la disproportion entre la taille des aires corticales et la topographie corporelle contrôlée : une partie très étendue du cortex est dévolue au seul contrôle de la main et de la face.

Ce cortex moteur n'agit pas seul : il coordonne et finalise une programmation du mouvement qui met en jeu d'autres aires cérébrales. Plusieurs structures sont en interaction : le cortex sensitif , pariétal, reçoit les différentes informations sensitives issues du corps ; le cervelet participe au déclenchement du mouvement et à la facilitation de mouvements préprogrammés ; enfin les noyaux gris centraux (ou noyaux gris de la base), ensemble de structures sous-corticales interconnectées, sont impliqués dans l'anticipation et le contrôle de l'exécution du mouvement ainsi que dans certaines fonctions émotionnelles.

LE RÔLE DES NOYAUX GRIS CENTRAUX
Schématiquement, les noyaux gris comprennent la substance noire, le striatum (caudéputamen), le pallidum, les noyaux sous-thalamiques et le thalamus. L'entrée de la boucle se fait au niveau du striatum, à partir d'informations issues du cortex cérébral. Puis l'information est dirigée vers les noyaux sous-thalamiques et la substance noire avant de revenir vers le striatum et de sortir vers le thalamus via le pallidum.
À partir du thalamus, l'information rejoint le cortex moteur. Au cours de cette boucle, diverses intégrations s'effectuent pour préparer le corps à réaliser le mouvement de façon harmonieuse, non saccadée comme le ferait un robot ou un automate, et corriger sa posture, pour éviter par exemple de tomber en avant lors du soulèvement d'un objet lourd placé devant lui. Les maladies touchant ces noyaux provoquent des mouvements anormaux, comme dans la chorée de Huntington ou les tremblements dus à la maladie de Parkinson.

5.3. LES AIRES DU LANGAGE

C'est à Broca que nous devons la première description d'une perte du langage, ou aphasie, liée à une lésion latérale du lobe frontal. Il mit également en évidence que l'aphasie ne survient que lors d'une atteinte de l'hémisphère gauche, tandis que la même lésion du côté droit ne semble à l'origine d'aucun trouble. Cette aire antérieure du langage, située immédiatement en avant de la région du cortex moteur qui gouverne les muscles de la face, de la langue et de la gorge, est aujourd'hui appelée « aire de Broca ». Toutefois, la perte du langage n'est pas due à une simple perte de la motricité d'une hémiface, sinon la même lésion à droite provoquerait le même trouble. C'est la fonction « parole » qui est concernée, et le muscle de la face impliqué s'active très bien lors d'une autre fonction comme le sourire. Quelques années après Broca, Carl Wernicke décrit une autre perte du langage due à une lésion, ici encore de l'hémisphère gauche mais beaucoup plus postérieure, située sur la partie supérieure du lobe temporal. Cette aire, adjacente au cortex auditif primaire, ou aire de Wernicke, est en communication avec l'aire de Broca grâce à un faisceau de fibres nerveuses.
→ troubles du langage.

5.3.1. LES APHASIES DE BROCA ET DE WERNICKE
L'aphasie due à l'atteinte de l'une ou l'autre aire n'est pas de même nature. Celle de Broca est dominée par une réduction de la parole à quelques mots, voire à un seul, répétés inlassablement et d'une articulation difficile et lente. Il existe une perte plus ou moins complète de la grammaire et de la syntaxe, le style devient télégraphique. Lorsque le langage se limite à un seul mot ou bribe de phrase, on peut croire qu'il s'agit du dernier mot auquel a pensé le patient avant l'infarctus cérébral généralement cause de ces troubles. Certains mots célèbres sont souvent cités, comme celui du poète Valery Larbaud répétant jusqu'à la fin de sa vie : « Adieu les choses d'ici-bas, adieu les choses d'ici-bas, adieu les choses… »
L'aphasie de Wernicke s'oppose presque point par point à celle de Broca. La parole est facile, presque impossible à interrompre, et les mots s'enchaînent en phrases interminables, mais qui ne veulent rien dire. Il reste la musique de la phrase et des mots, mais ils n'ont aucun sens les uns par rapport aux autres.
Sur la base de ces deux aphasies, des deux aires cérébrales correspondantes et du faisceau les reliant est née la première théorie du langage, qui reste encore valable aujourd'hui : l'aire de Wernicke est la région de structuration et d'émission du langage, qui est transmis vers l'aire de Broca où se font la coordination syntaxique et la mise en place de l'articulation transmise à la région motrice primaire adjacente.
5.3.2. PAROLE VERSUS COMPRÉHENSION DU LANGAGE

En fait, l'aire de Wernicke est plus encore le centre de reconnaissance des mots, quelle que soit la forme sous laquelle ils sont perçus. Lors du langage oral, le mot est perçu au niveau du cortex auditif puis transmis à l'aire de Wernicke ; il en est de même pour un mot écrit, perçu d'abord par le cortex visuel primaire comme un motif graphique, puis transmis au gyrus angulaire, situé à la jonction des lobes temporal, occipital et pariétal, avant d'être reconnu en tant que mot par l'aire de Wernicke adjacente. Ainsi, si l'aphasie de Broca ne concerne que la parole, celle de Wernicke entraîne une perturbation importante de toutes les composantes de compréhension du langage.
Cette présentation de la fonction « langage » restreinte à deux aires du cortex cérébral permet de comprendre nombre de troubles aphasiques. Il existe toutefois d'autres régions cérébrales qui participent à la compréhension et à l'élaboration du langage. Latentes ou peu actives à l'état normal, elles facilitent la récupération souvent importante après un accident vasculaire, en particulier pour les aphasies de Broca. Ce sont les régions immédiatement adjacentes aux zones détruites et leurs correspondantes dans l'hémisphère droit, en particulier chez le gaucher.
Pour en savoir plus, voir l'article langage [linguistique].

6. LE DÉVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE DU CERVEAU
Comment cette incroyable machinerie de plusieurs centaines de milliards de cellules, connectées entre elles de façon précise et reproductible, se met-elle en place d'un individu à l'autre ? C'est l'un des sujets les plus brûlants de la neurobiologie actuelle, car il ouvre non seulement sur une meilleure compréhension de notre cerveau, mais également sur la connaissance de nombreuses maladies liées à des anomalies de l'organisation cérébrale.

L'origine du système nerveux se situe dans une couche de cellules situées sur la partie dorsale de l'embryon, la plaque neurale. Ce tissu se creuse en une gouttière, le tube neural, d'où se différencient trois excroissances qui donneront les trois compartiments cérébraux : télencéphale (futurs hémisphères et structures sous-corticales), mésencéphale (futur tronc cérébral), rhombencéphale (avec l'ébauche du cervelet). Au-delà des observations morphologiques, c'est la compréhension du programme – déterminant la différenciation des neurones et des cellules gliales, leur migration vers leur place définitive, ainsi que les formations des connexions spécifiques – qui constitue le sujet d'étude des neurobiologistes du développement.
Pour en savoir plus, voir les articles embryon [médecine], grossesse.

6.1. LE PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME NERVEUX
Ce programme comprend 8 stades : l'induction de la plaque neurale, la prolifération cellulaire, la migration des cellules vers leur emplacement définitif, leur agrégation en structures identifiables dans le cerveau, la différenciation des cellules immatures en cellules matures, l'établissement de connexions, la mort de certaines cellules (→ apoptose) et l'élimination de certaines connexions.

En fait, lors de la vie embryonnaire et chez le jeune enfant, certaines de ces étapes se superposent et sont décalées dans le temps selon le type cellulaire et la région cérébrale concernée. Par exemple, les oligodendrocytes ne se différencient qu'après la naissance, et la myélinisation (synthèse de la myéline pour favoriser la conduction de l'influx nerveux) ne se fait qu'au cours des premiers mois de la vie.
Autre exemple, une structure comme le cervelet ne se développe réellement qu'après la naissance, et de nombreux neurones continuent à se multiplier au niveau de sa couche la plus superficielle durant les premières semaines de la vie.
Un développement lent et long du système nerveux, caractéristique essentielle des mammifères, permet un apprentissage particulièrement important, qui trouve sa plus grande expression chez les primates, et bien sûr de façon encore plus développée chez l'homme.
Pour en savoir plus, voir l'article développement [biologie].

6.2. SÉLECTION DE CELLULES NERVEUSES ET STABILISATION
Initialement, le nombre de cellules et de contacts synaptiques est très supérieur à celui existant à l'âge adulte. L'un des principes du développement cérébral, la stabilisation sélective, repose en effet sur la sélection de certaines cellules et de certains contacts intercellulaires. Sélection et stabilisation sont génétiquement programmées, mais la détermination finale de la cellule sélectionnée ou du contact stabilisé est le fruit des interactions avec l'environnement, de l'apprentissage sous toutes ses formes.
Dans la construction du cerveau, l'épigenèse (théorie du développement embryonnaire par différenciations successives) a le dernier mot. Il existe également dans le système nerveux central adulte des possibilités de régénération et de plasticité. Découverts récemment, ces phénomènes semblent être, chez l'adulte, sous le contrôle de mécanismes multiples et complexes où les éléments inhibiteurs semblent prédominer, pour maintenir une certaine stabilité du système. Les avancées actuelles de la biologie moléculaire et de la modélisation théorique des systèmes devraient permettre de mieux comprendre ces phénomènes.

6.3. LES MOLÉCULES INTERVENANT DANS LE DÉVELOPPEMENT DU CERVEAU

Au cours des années 1980, trois découvertes sont venues éclairer les mécanismes qui président au commencement et au développement des différentes étapes du programme : les facteurs de croissance, les molécules d'adhésion et les gènes dits homéotiques. C'est la combinaison de ces éléments et d'autres – qui restent probablement à découvrir – ainsi que leur enchaînement au cours du temps qui déterminent l'entrée dans chaque étape et sa réalisation.
Schématiquement, les gènes homéotiques constituent une famille présentant une séquence d'ADN commune, l'homéoboîte. L'activation de ces gènes va déterminer le devenir de la cellule, neurone ou cellule gliale, neurone du mésencéphale ou neurone du cortex cérébral, selon un programme, ou enchaînement, spécifique de l'espèce.
Les molécules d'adhésion vont permettre aux cellules de même nature de se reconnaître entre elles, de se regrouper et de délimiter des structures.
Enfin, les facteurs de croissance sont les molécules chimiques privilégiées de communication entre les cellules au cours du développement. Le rôle de ces molécules, présentes à un faible niveau dans le cerveau adulte, est mal connu mais pourrait être nécessaire à la survie de certains neurones.

6.4. LES MOUVEMENTS ANIMANT LES CELLULES CÉRÉBRALES
Grâce à des marqueurs radioactifs telle la thymidine tritiée, le processus de mise en place des cellules cérébrales a pu être suivi. Les grands neurones qui envoient des prolongements à distance sont formés avant les petits. Dans le cortex cérébral, les premières cellules à arrêter leur division sont situées dans la couche la plus profonde, et plus les autres cellules l'arrêtent tardivement plus elles occupent des couches superficielles ; il existe donc une phase de migration.
Au début des années 1970, P. Rakic (1937-2003) a particulièrement bien décrit, pour le cortex cérébral, la séquence d'événements durant cette migration, et sa démonstration a depuis été étendue à l'ensemble du système nerveux. Comment un neurone « sait »-il se diriger et s'arrêter pour former un agrégat ? Certaines cellules gliales spécialisées (glie radiaire) forment des sortes de rails qui guident les neurones vers leur place définitive. Chez des souris mutantes, où la glie radiaire dégénère précocement, la migration neuronale est anarchique.
Il existe, enfin, des périodes critiques pour la mise en place d'une connexion donnée. D. Hubel et T. Wiesel ont montré, par exemple, que les circuits qui permettent la vision dépendent étroitement de l'activité de l'œil pendant les premiers jours du nouveau-né. Une privation de lumière au cours de cette période provoque la perte de la capacité visuelle, alors même que la rétine et tout l'appareil perceptif sont intacts. La même privation quelques jours plus tard est sans effet, la période critique de stabilisation du circuit étant passée.

7. ASPECTS MÉDICAUX
7.1. EXAMENS DU CERVEAU

Le cerveau est exploré, comme le reste de l'encéphale, par l'imagerie radiologique, le scanner et surtout par l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) mais aussi par les caméras monophotonique (SPECT) ou à positons (PET). Ces méthodes très performantes ont supplanté l'électroencéphalographie (enregistrement de l'activité électrique de l'encéphale), technique plus ancienne.

7.2. PATHOLOGIES DU CERVEAU

Le cerveau peut être atteint par les mêmes affections que le reste de l'encéphale : traumatismes crâniens, accidents vasculaires cérébraux (obstruction ou rupture d'une artère cérébrale), tumeurs bénignes ou malignes, encéphalites, infectieuses (souvent virales) ou non, abcès, intoxications diverses, maladies dégénératives (maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer, sclérose en plaques), maladies congénitales chromosomiques (trisomie 21). Les maladies psychiatriques proprement dites ne correspondent à aucune lésion connue ; toutefois, la dépression ou la schizophrénie peuvent avoir une origine métabolique.
En pathologie cérébrale, on distingue deux types de signes.
Les signes non spécifiques sont les mêmes, quelle que soit la localisation de la lésion. Il en est ainsi des maux de tête, des convulsions, des crises d'épilepsie (mouvements saccadés avec perte de conscience), de l'hypertension intracrânienne (augmentation de la pression du liquide céphalorachidien), du coma.

Les signes de localisation, en revanche, donnent une indication sur la zone atteinte, reflet de la fonction spécifique de chaque territoire. Ainsi, les lésions du lobe frontal provoquent, selon leur siège, soit la paralysie croisée d'une moitié du corps (hémiplégie), soit des troubles de la personnalité et du comportement (apathie, négligence de soi), de l'humeur (dépression, euphorie) et des facultés intellectuelles. Elles peuvent également provoquer des troubles de la parole articulée (aphasie), de l'écriture ou une perte de la compréhension du langage. Les lésions pariétales sont responsables d'un trouble des mouvements volontaires, l'apraxie (le sujet n'arrive plus à effectuer le geste qu'on lui demande ou à manipuler un objet alors que la force musculaire est normale), et d'une agnosie tactile (le sujet ne reconnaît plus les objets au toucher alors que les organes sensoriels fonctionnent parfaitement). Les lésions occipitales sont à l'origine d'une agnosie visuelle (le sujet est incapable d’identifier ce qu'il voit).


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Cet article fait partie du dossier consacré à l'immunité.


Le système immunitaire est l’ensemble des organes, tissus, cellules et molécules assurant l’immunité d’un organisme. Il fonctionne grâce à un ensemble de cellules hétérogènes dans leur forme, leurs fonctions, leur capacité à se multiplier (→ division cellulaire) et à se transformer (→ différenciation), ainsi que dans la durée de leur vie : ce sont les globules blancs, ou leucocytes, qui naissent dans la moelle des os, puis circulent dans tout l'organisme, transportés par le sang et par la lymphe.
Pour qu'un système aussi complexe que le système immunitaire puisse fonctionner, il est indispensable que les cellules qui le constituent communiquent entre elles. Pour y parvenir, elles doivent se reconnaître et s'adresser des messages par l'intermédiaire de récepteurs. Les messages sont portés par des protéines de petite taille, appelées lymphokines lorsqu’elles sont produites par des lymphocytes, et plus généralement cytokines.


Le système immunitaire peut être divisé en deux principaux sous-systèmes, dont l'association est le plus souvent nécessaire pour lutter efficacement contre les infections : le système immunitaire naturel et le système immunitaire adaptatif.

1. LE SYSTÈME IMMUNITAIRE NATUREL (DÉFENSES INNÉES / NON SPÉCIFIQUES)
Il vise à empêcher la pénétration des germes et les attaque lorsqu'ils ont franchi les barrières externes de l'organisme (peau, muqueuse), provoquant une inflammation aiguë.
Le système immunitaire naturel est constitué, outre de barrières physiques, de différentes cellules présentes dans le sang circulant ainsi que de trois principaux types de protéines spécialisées, le complément, les cytokines et les anticorps dits naturels.

1.1. LES BARRIÈRES PHYSIQUES

Elles comprennent les couches superficielles de cellules mortes de l'épiderme, ainsi que les substances antibactériennes recouvrant la peau et présentes dans la sueur, telles que le lysozyme. Le mucus épais sécrété par des cellules situées sur les orifices du corps est également capable de retenir les microbes.
Une autre forme de protection est assurée par les acides forts de l'estomac et par des substances, comme la lactoferrine, qui se fixent sur des éléments vitaux comme le fer et empêchent ce dernier d'intervenir dans la multiplication de nombreuses bactéries.

1.2. LES CELLULES DU SANG CIRCULANT

Ces cellules sont les phagocytes, comprenant les macrophages et les polynucléaires neutrophiles, qui incorporent et tuent les germes ; les cellules « natural killer » (NK ; → lymphocyte), qui reconnaissent les cellules infectées par des virus, s'y fixent et les tuent en y faisant pénétrer des substances chimiques létales ; les mastocytes, qui contiennent de grosses granulations de substances chimiques (perforine, granzymes) libérées dès qu'elles reçoivent une stimulation appropriée.

1.3. LE COMPLÉMENT

Le complément est un système enzymatique comprenant une série d'au moins 20 protéines différentes qui enveloppent les germes lorsqu'ils s'introduisent dans l'organisme. L'une des protéines se fixe à la surface du germe, les autres composants du complément s'y attachant ensuite l'un après l'autre, en cascade. Ces réactions ont pour effet d'attirer les phagocytes hors de la circulation sanguine et de les diriger vers le germe (processus dénommé chimiotaxie), de rendre celui-ci « attirant » pour que le phagocyte s'y attache et l'ingère et de faire une brèche dans sa membrane extérieure, ce qui entraîne son éclatement (lyse).
→ complément.

1.4. LES CYTOKINES

Les cytokines comprennent les interleukines, les chimiokines et les interférons. Ces derniers sont des molécules sécrétées par des cellules en réponse à une infection d'origine virale, qui protègent les cellules voisines en « interférant » avec le relâchement de nouvelles particules virales à partir de la cellule infectée. D'autres cytokines favorisent le développement d'un tissu neuf à la suite de lésions tissulaires d'origine microbienne et aident les cellules à éliminer les germes qu'elles contiennent.

1.5. LES ANTICORPS NATURELS
Ils sont polyspécifiques, c'est-à-dire dirigés contre plusieurs antigènes distincts, à la différence des anticorps « classiques ». Ces anticorps, présents en permanence dans la circulation, assurent une réaction précoce contre l'antigène, avant que celui-ci soit reconnu par les anticorps spécifiques. En revanche, la liaison de ces anticorps à l'antigène est faible, et donc leur efficacité limitée.

2. LE SYSTÈME IMMUNITAIRE ADAPTATIF (DÉFENSES SPÉCIFIQUES)
Il intervient lorsque le système immunitaire naturel ne suffit pas à éliminer un germe.
Les cellules de ce système comprennent les lymphocytes T et B et les substances que ces derniers élaborent : les anticorps. À la différence du système immunitaire naturel, ce système s'adapte à chaque infection afin de réagir plus efficacement contre les microbes. Son efficacité est encore accrue si le germe a déjà été rencontré auparavant.

2.1. LES LYMPHOCYTES
Ces cellules comportent à leur surface des molécules, les récepteurs, qui leur permettent de reconnaître les antigènes des germes qu'ils rencontrent.
— Les lymphocytes T ont deux fonctions principales. Ils facilitent, par le biais des cytokines qu'ils sécrètent, l'activité des autres cellules appartenant au système immunitaire : les lymphocytes dits T helper (facilitant), par exemple, aident les macrophages à tuer les microbes qu'ils ont phagocytés, les lymphocytes B, à fabriquer les anticorps, les lymphocytes natural killer, à tuer des cellules infectées par des virus. Leur autre fonction principale consiste à tuer directement des cellules infectées par des virus (lymphocytes T cytotoxiques).
— Les lymphocytes B, produits par la moelle osseuse, ont pour fonction principale d'élaborer des anticorps avec l'aide des lymphocytes T. Les lymphocytes B sont également susceptibles de sécréter des cytokines.
— Les plasmocytes sont la forme mature des lymphocytes B et sont les seules cellules susceptibles de sécréter des anticorps. On les retrouve principalement dans les différents organes et tissus lymphoïdes de l'organisme.
→ plasmocyte.

2.2. LES ANTICORPS

Les anticorps sont des protéines spécialisées. Chaque anticorps est spécifique d'un antigène unique. Certains ne passent que dans la circulation sanguine, comme les immunoglobulines de grande taille (IgM) ; d'autres, en revanche, pénètrent dans tous les tissus de l'organisme, comme les immunoglobulines IgG. Ces dernières jouent également un rôle important dans la protection du nouveau-né contre l'infection. D'autres anticorps, produits par les plasmocytes situés dans les muqueuses des organes appartenant aux appareils respiratoire, génito-urinaire et digestif, les IgA, protègent ces appareils de l'infection. Ils s'opposent aussi au franchissement des barrières muqueuses par les micro-organismes.

Une immunoglobuline est une molécule typiquement en forme de Y. Elle est constituée de l'assemblage de quatre chaînes peptidiques, semblables deux à deux et reliées par des ponts disulfures : les plus grandes sont appelées chaînes lourdes, et les plus petites chaînes légères. Les immunoglobulines sont classées en fonction de la nature de leurs chaînes lourdes: les IgM, les IgG (qui se subdivisent en quatre sous-classes : IgG1, IgG2, IgG3 et IgG4), les IgD, les IgA (subdivisées en IgA1 et IgA2) et les IgE. Les IgA sont très abondantes dans les sécrétions (la salive, par exemple) ou dans la lumière intestinale ; les autres sont dans le sérum.
Chacune des chaînes, lourdes et légères, d’une immunoglobuline comprend une région constante et une région variable. La région constante est identique chez toutes les immunoglobulines de même type. La région variable est toujours différente. L’association des régions variables des sous-unités d’une immunoglobuline définissent les sites de reconnaissance de l’antigène : chaque anticorps porte ainsi deux sites de fixation pour l’antigène, situés à l’extrémité des branches du Y.

3. LES CELLULES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE
3.1. LA FABRICATION ET LA MATURATION DES CELLULES DE L’IMMUNITÉ

Les cellules du système immunitaire, les globules blancs, ou leucocytes, se forment dans la moelle des os, ainsi que dans le foie pendant la vie fœtale ; la moelle et le foie fœtal contiennent des cellules sans fonction, appelées cellules souches, et capables de se différencier en cellules immunitaires.

Après leur fabrication, les lymphocytes doivent subir une maturation pour être fonctionnels : pour cela, les lymphocytes T migrent dans le thymus (d’où leur nom de lymphocytes T, pour thymus) ; les lymphocytes B restent quant à eux dans la moelle osseuse (chez les oiseaux, ils sont maturés dans un organe appelé bourse de Fabricius, d’où le B). La moelle osseuse et le thymus sont dits organes lymphoïdes centraux, ou primaires. Les lymphocytes T et B matures « patrouillent » dans l’organisme ; s’ils rencontrent l’antigène dont ils sont spécifiques, ils sont activés et se multiplient : à partir d’un lymphocyte ayant reconnu un antigène, se forme ainsi un clone (une population de cellules toutes identiques) de lymphocytes spécifiques de cet antigène.

3.2. LA LOCALISATION DES CELLULES DE L'IMMUNITÉ

Une partie des cellules de l’immunité circule dans tout l’organisme, transportée par le sang et la lymphe. Mais la grande majorité se concentre au niveau de plusieurs organes, les organes lymphoïdes périphériques, ou secondaires : les amygdales, les ganglions, la rate, les cellules organisées en tissu lymphoïde présentes dans les muqueuses bronchiques, intestinales ou vaginales, les plaques de Peyer de l'intestin, etc. L’ensemble de ces organes n’est pas indispensable : l'ablation des amygdales ou de certains ganglions n'empêche pas un organisme de lutter contre les infections.

3.3. LES DIFFÉRENTES LIGNÉES CELLULAIRES
3.3.1. LES GRANULOCYTES OU POLYNUCLÉAIRES

Véhiculés par le sang à travers tous les tissus, les granulocytes (appelés ainsi car ils contiennent des granules visibles au microscope optique), ou polynucléaires (car leur noyau est formé de plusieurs lobes) constituent la première base de défense contre les infections : les éosinophiles et les neutrophiles englobent puis tuent les micro-organismes grâce à leurs granules, véritables réservoirs d'enzymes capables de morceler et de digérer la paroi des bactéries ; les basophiles jouent un rôle dans la défense contre les parasites et interviennent dans le mécanisme des allergies.

3.3.2. LES MONOCYTES

Les monocytes sont acheminés par le sang vers les tissus, où ils se différencient en des types cellulaires très variés, dont les macrophages. Ceux-ci éliminent les bactéries, les cellules mortes ou les substances étrangères par phagocytose, phénomène d'immunité naturelle qui consiste en l'ingestion de ces éléments puis en leur destruction par l'action de puissantes enzymes.
Outre ces fonctions primaires de défense, les cellules de la lignée monocytaire jouent un rôle clé dans le déclenchement des réactions immunes dites spécifiques : dans une première phase, appelée « présentation de l’antigène », elles permettent la « visibilité » de l’antigène par le système immunitaire. En effet, une fois les éléments étrangers « digérés », une fraction de leurs composants (les antigènes) migrent à la surface des cellules phagocytaires et s’insèrent sur des récepteurs de leur membrane : les antigènes sous cette forme sont accessibles à la reconnaissance par les lymphocytes. On dit que les antigènes sont présentés aux lymphocytes. Les cellules capables de cette propriété sont regroupées sous le nom de cellules présentatrices de l'antigène (CPA). Cette étape d'information du système immunitaire aboutit à la production d'anticorps (par les lymphocytes B) et de lymphocytes T cytotoxiques.

3.3.3. LES CELLULES DE LA LIGNÉE LYMPHOÏDE : LES LYMPHOCYTES T ET B
Les lymphocytes T

Cellules de l'immunité à médiation cellulaire, les lymphocytes T passent par le thymus avant de rejoindre les organes lymphoïdes secondaires. Pendant la vie embryonnaire et les premières années de la vie, le thymus contient beaucoup de cellules, alors que chez l'adulte le nombre de cellules souches le constituant est moins élevé et ne cesse de diminuer. Les lymphocytes T acquièrent, au contact des cellules présentatrices de l'antigène présentes dans le thymus, la capacité de reconnaître les substances étrangères (le non soi). Véhiculés par le sang jusqu'aux organes lymphoïdes secondaires, ces lymphocytes deviennent capables d'accomplir des fonctions plus complexes. Les uns sont transformés en lymphocytes tueurs, ou cytotoxiques (Tc), les autres en régulateurs des réponses immunes. Ces derniers peuvent soit amplifier la réponse immunitaire (ce sont les T auxiliaires, abrégés Th, de l'anglais helper, « coopérant »), soit la supprimer quand elle n’est plus nécessaire (lymphocytes T suppresseurs, Ts).
Ces différentes populations de lymphocytes T possèdent des marqueurs moléculaires spécifiques à leur surface, et sont souvent désignés aussi par le nom de ces marqueurs. Ainsi, les lymphocytes T auxiliaires portent le marqueur CD4 ; ils sont aussi appelés lymphocytes T-CD4, T4 ou CD4+. Le CD4 est aussi exprimé par les macrophages. (Le CD4 est le marqueur spécifique auquel se fixe le virus du sida, ce qui lui confère sa capacité à détruire les défenses de l’organisme.) Les lymphocytes cytotoxiques portent le marqueur CD8 ; on les désigne sous les noms de T-CD8, T8, CD8+. Le CD8 (mais associé à d’autres marqueurs spécifiques) est aussi exprimé à la surface des lymphocytes T suppresseurs et des lymphocytes tueurs naturels (NK, Natural Killer en anglais), qui interviennent dans l’immunité innée.
Les lymphocytes matures (à l’exception des tueurs naturels, capables de tuer tout type de cellule tumorale, sans distinction) portent également des récepteurs capables de reconnaître les antigènes, dont la structure est proche de celle des immunoglobulines : ce sont les « récepteurs des cellules T », ou TcR (de l'anglais T cell receptor). À ce récepteur est associée une molécule, appelée CD3, qui induit l'activation des lymphocytes lorsqu’un TcR se trouve lié à un antigène.

Les lymphocytes B
Cellules de l'immunité à médiation humorale (processus qui fait intervenir les anticorps), les lymphocytes B présents dans les organes lymphoïdes secondaires portent sur leur membrane des immunoglobulines jouant le rôle de récepteur pour l'antigène dont ils sont spécifiques. Si un antigène se fixe à un de ses récepteurs, le lymphocyte B est activé : l’activation liée à la rencontre avec l’antigène entraîne la multiplication du lymphocyte B. La majorité des cellules issues de cette multiplication se transforme en cellules qui fabriquent et sécrètent les anticorps. C'est cette forme sécrétrice du lymphocyte B que l'on appelle plasmocyte. Les autres deviennent des lymphocytes B mémoire, qui sortent des organes lymphoïdes par la voie lymphatique et rejoignent le sang, où ils circulent pendant plusieurs années (plusieurs dizaines d’années dans certains cas). Ils représentent 5 à 15 % des lymphocytes sanguins.

4. LES DÉRÈGLEMENTS DU SYSTÈME IMMUNITAIRE
Un prélèvement sanguin permet l'étude quantitative et fonctionnelle (numération formule sanguine, analyse des différentes populations de lymphocytes [CD4 et CD8] par cytométrie de flux, électrophorèse et immunoélectrophorèse des protéines) des différentes populations de lymphocytes et des différents anticorps. En cas d'anomalie, cette étude permet éventuellement d'orienter vers des examens complémentaires comme une ponction de moelle osseuse ou de ganglion.

4.1. LES ALLERGIES, L'HYPERSENSIBILITÉ

Origine d'une allergie
Certaines maladies résultent d'une réaction trop vive du système immunitaire. Nombreuses sont les personnes qui éternuent chaque printemps lorsqu'elles passent sous un marronnier, ou qui ont de l'urticaire après avoir goûté les premières fraises... Chez ces personnes, à la suite d'un premier contact avec un antigène (le pollen des fleurs, par exemple), s'est développée une réaction immunitaire particulière, fondée sur la production d’une classe particulière d’immunoglobulines, les IgE.

Or certaines cellules de l'organisme (les mastocytes ou les polynucléaires basophiles) qui possèdent des récepteurs pour les IgE sont emplies de granules contenant des substances extrêmement actives pour la contraction des muscles lisses, notamment l’histamine. Lors d’un premier contact avec l’antigène qui sera à l’origine de l’allergie – qu’on appelle alors allergène –, des quantités importantes d’IgE sont produites, qui se fixent sur les récepteurs des mastocytes et des basophiles. Lorsque l’organisme est à nouveau exposé à l’allergène, celui-ci se fixe sur les IgE accrochées aux récepteurs de ces cellules. Cela déclenche le relâchement par ces dernières de leurs granules d’histamine. C’est l’histamine libérée dans les tissus qui est à l’origine des symptômes des allergies.

Les allergènes potentiels sont extrêmement nombreux, et variables selon les personnes ; ce sont par exemple les pollens (→ pollinose), la poussière domestique, certains médicaments… Les réactions allergiques qu'ils provoquent sont parfois bénignes, mais elles peuvent devenir très sévères (forme grave de l'asthme ou œdème important).

4.2. LES MALADIES AUTO-IMMUNES
Le système immunitaire sait reconnaître le soi du non soi, et n’attaquer que le second : c’est ce que l’on appelle la tolérance au soi, acquise au cours de la vie fœtale.
→ histocompatibilité.
Cependant, il arrive qu’il ne sache plus faire cette discrimination et se mette à se diriger contre certains composants de l’organisme : ce sont les maladies auto-immunes. Ainsi, une forme de diabète est due à la destruction de certaines cellules du pancréas, les cellules des îlots de Langerhans, par les lymphocytes cytotoxiques. Toutes les maladies auto-immunes s'accompagnent d'une destruction de cellules d'un ou de plusieurs organes par des anticorps ou par des cellules du système immunitaire.

4.3. LES CANCERS DU SYSTÈME IMMUNITAIRE

Il arrive que des cellules du système immunitaire se transforment en cellules cancéreuses. Lorsque c'est le cas des lymphocytes B, cela entraîne l'apparition soit d'une leucémie, soit d'un myélome. Une forme particulière de leucémie, la leucémie aiguë lymphoïde, est caractérisée par la présence dans le sang d'un grand nombre de lymphocytes T ou non T. Outre ceux, classiques, des cancers du système immunitaire (chimiothérapie, radiothérapie), de nouveaux traitements se développent, fondés sur l'action des cytokines (interféron ω) ou sur celle des anticorps monoclonaux contre les cellules cancéreuses.

4.4. LES DÉFICITS IMMUNITAIRES
À l'opposé des réactions auto-immunes, il peut apparaître des déficits immunitaires.
Les déficits immunitaires primitifs, liés au patrimoine génétique, se manifestent souvent dès l'enfance. Ils concernent l'immunité humorale, l'immunité cellulaire ou les deux à la fois (→ immunodéficience). Les déficits immunitaires secondaires qui surviennent chez des sujets au système immunitaire antérieurement normal ont des causes multiples (maladies malignes du sang et des ganglions, cancers viscéraux ; traitements immuno-suppresseurs [notamment en cas de greffes d'organes] ; sida). Dans toutes les formes, on note la fréquence d'infections graves par des germes opportunistes habituellement peu pathogènes, qu'il s'agisse de bactéries, de virus, de champignons ou de parasites.

Dans le cas d'un déficit immunitaire, le système immunitaire fonctionne moins bien (on parle d’immunodépression), et l’organisme devient sensible à de nombreux agents pathogènes, bénins chez les personnes dont le système immunitaire est opérationnel. Ce déficit peut être dû, par exemple, à un défaut de l'expression de certaines molécules d'histocompatibilité, ou à un nombre insuffisant de telle ou telle catégorie de globules blancs. L’infection par le VIH, le virus du sida, provoque ainsi une immunodépression due à la destruction des lymphocytes T-CD4. Certains médicaments peuvent aussi induire un déficit immunitaire.
Lors des greffes, les médecins recherchent une moindre activité du système immunitaire, de façon à limiter le risque de rejet de greffe : on parle de traitements immunosuppresseurs.

 

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FIÈVRE TYPHOÏDE

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fièvre typhoïde et paratyphoïde

Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».

Bactériémie provoquée par une bactérie à Gram négatif, Salmonella typhi ou paratyphi.
La fièvre typhoïde est endémique en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, mais quelques cas sporadiques apparaissent également dans les pays industrialisés. Dans ce cas, ils ont souvent pour origine la consommation de fruits de mer ou une contamination du malade au cours d'un voyage en zone d'endémie. La fièvre typhoïde est devenue rare en France (entre 100 et 150 cas par an dont les 2/3 sont importés).

Le germe de la typhoïde est transmis par l'intermédiaire de l'eau de boisson ou d'aliments souillés par des excréments humains infectés. Sa propagation est donc largement dépendante des conditions d'hygiène. Après absorption, les bacilles passent au travers de la muqueuse intestinale et se multiplient dans les ganglions lymphatiques. Ils gagnent ensuite la circulation sanguine, déclenchant une septicémie. La phase d'incubation, silencieuse et correspondant à la multiplication des germes, dure entre 7 et 15 jours.

SYMPTÔMES ET SIGNES
On observe une fièvre progressivement croissante, des troubles digestifs et nerveux (maux de tête, insomnies, vertiges) durant la première semaine d'évolution de la maladie. La diarrhée est le symptôme dominant au cours de la deuxième semaine. Elle est accompagnée d'une fièvre importante, entre 39 et 40 °C, et d'un tuphos (état de prostration et de délire). La gravité de la maladie dépend du risque de libération dans le sang circulant d'endotoxines bactériennes responsables de graves troubles cardiaques (myocardite, collapsus cardiovasculaire), digestifs (perforation et hémorragie intestinales) et neurologiques (encéphalite).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Le diagnostic repose sur la mise en évidence du bacille dans le sang par hémoculture.
Le traitement repose sur une antibiothérapie adaptée dont la durée est comprise entre 5 et 7 jours. Il est associé à une réhydratation et au repos. La fréquence des rechutes est d'environ 5 %.

PRÉVENTION
Elle fait appel à des règles d'hygiène telles que le lavage des mains et des aliments. La vaccination est efficace et recommandée aux voyageurs et aux personnels de restauration alimentaire. Elle est obligatoire pour les personnels de laboratoire d'analyse. Une revaccination sera pratiquée tous les trois ans si l'exposition au risque est maintenue. Le vaccin ne protège pas de la fièvre paratyphoïde.

 

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Gram négatif

    Pour les articles homonymes, voir Gram.
Les bactéries à Gram négatif sont mises en évidence par une technique de coloration appelée coloration de Gram. Les bactéries à Gram négatif apparaissent alors roses au microscope. La technique de coloration repose sur les caractéristiques membranaires et de paroi de la bactérie. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un facteur de classement phylogénétique : en effet, les groupes 'Gram +' et 'Gram -' sont tous deux non-monophylétiques.
*
        Voir aussiPrincipe de coloration[modifier | modifier le code]
* Après fixation des bactéries sur une lame (deux méthodes possibles : fixation à l'éthanol à 90° (5 minutes) ou par passage de la lame dans la flamme, dite frottis) :        •    La lame est plongée dans un premier colorant : le violet de gentiane (1 minute). Le violet de gentiane est un colorant puissant, (toxique et cancérigène). Il va traverser les parois et membranes des bactéries et se fixer dans leurs cytoplasmes. Ainsi à cette étape toutes les cellules sont colorées en violet.
* La lame est ensuite traitée au lugol (diiode) en solution qui sert de mordant (30 secondes) : il va renforcer le violet de gentiane contenu dans le cytoplasme des bactéries.
*
    •    On chasse ensuite le violet avec une solution d'éthanol à 90°. Cette étape est cruciale car permet de discriminer les bactéries Gram négatif des bactéries Gram positif. Le principe est le suivant : les bactéries Gram négatif possèdent une paroi pauvre en peptidoglycane, composant qui en raison de sa faible quantité va permettre à l'alcool d'emporter le violet de gentiane, celui-ci disparaissant du cytoplasme. La bactérie est donc décolorée (pour plus d'information, voir les caractéristiques des bactéries Gram négatif).        •    La lame, après avoir été rincée, est plongée brièvement dans un deuxième colorant, la fuschine (1 minute). Ce colorant traverse toutes les parois et membranes et va colorer en rose toutes les bactéries qui ont été décolorées durant l'étape précédente ; les bactéries Gram positif étant colorées en violet (plus sombre) n'apparaîtront pas rose (plus clair).    La lame est ensuite récupérée, rincée et séchée, puis observée au microscope optique généralement à l'objectif x100 + huile à immersion. Les bactéries Gram négatif apparaîtront en rose. L'observation de leur couleur est généralement accompagnée de descriptions structurelles (ex. bacille ou coque).

* Caractéristiques des bactéries à Gram négatif[modifier | modifier le code]   

*         Comparaison des parois des bactéries Gram - et Gram+    Les bactéries Gram négatif ont (sauf exception) une structure bimembranée qui s'organise en trois grandes parties, soit, de l'extérieur vers l'intérieur :        •    La membrane externe,
* L'espace périplasmique, comportant notamment la paroi,
    •    La membrane plasmique.    La membrane externe est en contact direct avec le milieu extérieur. Elle est principalement composée de phospholipides organisés en bicouche (partie hydrophile à l'extérieur et partie lipophile à l'intérieur) mais contient aussi de nombreuses protéines intrinsèques, notamment les protéines de transport appelées porines. Beaucoup de bactéries Gram négatif (par exemple Salmonella) possèdent aussi un composé non protidique appelé lipopolysaccharide ou LPS ; ce composé peu immunogène, dont le pouvoir pathogène (lipide A) est inclus dans la membrane externe, s'active lors de la lyse de la bactérie. La membrane externe est reliée au peptidoglycane par la lipoprotéine de Braun.
L'espace périplasmique est un espace de stockage d'enzymes, de nutriments... Il a beaucoup d'autres fonctions, notamment dans certaines étapes de la biosynthèse des protéines et dans le métabolisme. Il se situe entre la membrane externe et la membrane plasmique et il contient une couche de peptidoglycanes. La couche de peptidoglycane (appelé aussi muréine) est relativement mince chez les Gram négatif contrairement aux Gram positif.
La membrane plasmique est semblable à la membrane externe (excepté le LPS). Elle possède des protéines poreuses aboutissant dans l'espace périplasmique (biosynthèse des protéines). La membrane plasmique contient de nombreux autres complexes protéiques d'une importance vitale pour la bactérie (comme l'ATP synthase) qui ont des rôles prépondérants dans le métabolisme bactérien.

 

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Gram positif


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Les bactéries à Gram positif sont mises en évidence par une technique de coloration appelée coloration de Gram. Cette technique de coloration, qui permet de classifier les bactéries dans deux catégories générales, repose sur les caractéristiques membranaires et de paroi de la bactérie. Les bactéries à Gram positif apparaissent alors mauves au microscope. La coloration au Gram est un facteur déterminant dans la taxonomie (classification) bactérienne.

Sommaire
* 1 Principe de coloration des Gram positif
* 2 Caractéristiques des bactéries Gram positif
    * 2.1 Description de l'enveloppe
    * 2.2 Description des souches
    * 2.3 Exceptions
* 3 Exemples de bactéries Gram positif
* 4 Recherche de la catalase
    * 4.1 Réalisation
    * 4.2 Observations et conclusions
* 5 Voir aussi
    * 5.1 Articles connexes
    *
Principe de coloration des Gram positif
Après fixation des bactéries sur une lame (deux méthodes possibles, par fixation à l'éthanol à 90° ou par passage de la lame dans la flamme) :
* la lame est plongée dans un premier colorant, le violet de gentiane (ou un produit proche, le cristal violet). Le violet de gentiane est un colorant puissant (mais toxique et cancérigène). Il traverse les parois et les membranes des bactéries et se fixe dans leur cytoplasme. Ainsi à cette étape toutes les cellules sont colorées en violet ;
* la lame est ensuite traitée au lugol iodo-ioduré en solution qui sert de mordant. Le lugol renforce le violet de gentiane contenu dans le cytoplasme des bactéries ;
* on chasse ensuite le violet avec une solution d'éthanol, qui détermine quelles bactéries sont à Gram négatif ou à Gram positif. Le principe est le suivant : les bactéries à Gram positif possèdent une paroi riche en peptidoglycane, composant qui empêche l'alcool d'emporter le violet de gentiane, qui reste donc dans le cytoplasme : la bactérie n'est pas décolorée (pour plus d'information, voir ci-dessous la section Caractéristiques des bactéries Gram-positif) ;
* la lame est rincée puis plongée brièvement dans un deuxième colorant, la fuchsine. Les bactéries colorées en violet sont dites « Gram pos » et celles colorées en rose « Gram neg » ;
* la lame est ensuite récupérée, rincée et séchée, puis observée au microscope optique, généralement à l'objectif x100 + huile à immersion. Les bactéries à Gram positif apparaissent en violet. L'observation des couleurs est généralement accompagnée de descriptions structurelles (p. ex., bacille ou coque).
*
Caractéristiques des bactéries Gram positif
Description de l'enveloppe


Comparaison des parois des bactéries Gram - et Gram+
Les bactéries Gram positif ont (sauf exception) une structure unimembranée qui s'organise en trois grandes parties (de l'extérieur vers l'intérieur) :
* La couche de peptidoglycane composant la paroi cellulaire
* L'espace périplasmique
* La membrane plasmique
La couche de peptidoglycane des bactéries à Gram positif est très épaisse contrairement à celle des bactéries à Gram négatif. Sa composition varie très légèrement en fonction du genre, voire de l’espèce, de la bactérie concernée. Elle est principalement formée de plusieurs couches de polymère de N-acétyl-glucosamine (NAG) et d'acide N-acétylmuramique (NAM) en série alternée. Le peptidoglycane des Gram positif est traversé latéralement par de grandes chaînes polymériques qui le relie à la membrane plasmique : les acides lipotéichoïques. D’autres chaînes, telles les acides téichoïques, sont contenues dans le peptidoglycane et assurent sa stabilité.
L'espace périplasmique, beaucoup plus étroit que chez les Gram négatif, est un espace de stockage d'enzymes, de nutriments, de protéines, d’ions... Il a beaucoup d'autres fonctions notamment dans certaines étapes de la synthèse de protéine et dans le métabolisme. Il se situe entre la couche de peptidoglycane et la membrane plasmique.
La membrane possède des protéines poreuses aboutissant dans l'espace périplasmique (synthèse de protéine). La membrane plasmique contient de nombreux autres complexes protéiques d'une importance vitale pour la bactérie (comme l'ATP synthase) qui ont des rôles prépondérants dans le métabolisme bactérien.

Description des souches
Les bactéries Gram positif sont pour la plupart des germes non exigeants, c'est-à-dire qu'ils se cultivent facilement dans les milieux de base. La plupart des coques sont des Gram positif mais de nombreux bacilles sont aussi des Gram positif.
Exceptions
Malgré l'absence de paroi de peptidoglycane, les mycoplasmes appartiennent au groupe des Gram+. Ce groupe bactérien sera par conséquent coloré comme les Gram-.

Exemples de bactéries Gram positif
* Genre Staphylococcus ;
* Genre Micrococcus ;
* Genre Lactococcus ;
* Genre Lactobacillus ;
* Genre Clostridium ;
* Genre Bacillus ;
* Genre Streptococcus
* Genre Enterococcus
* Genre Listeria
La discrimination entre les bactéries à Gram positif se fait par la recherche de la catalase.

 

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